Le Kosovo établit des relations avec Israël, va ouvrir une ambassade à Jérusalem

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, et la ministre des Affaires étrangères du Kosovo, Meliza Haradinaj Stublla, assistent à une cérémonie virtuelle pour signer un accord établissant des relations diplomatiques entre Israël et le Kosovo au ministère des Affaires étrangères israélien à Jérusalem le 1er février 2021 (Reuters)
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, et la ministre des Affaires étrangères du Kosovo, Meliza Haradinaj Stublla, assistent à une cérémonie virtuelle pour signer un accord établissant des relations diplomatiques entre Israël et le Kosovo au ministère des Affaires étrangères israélien à Jérusalem le 1er février 2021 (Reuters)
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, signe l'accord établissant des relations diplomatiques entre Israël et le Kosovo lors d'une cérémonie virtuelle avec la ministre des Affaires étrangères du Kosovo, Meliza Haradinaj Stublla, au ministère des Affaires étrangères israélien à Jérusalem le 1er février 2021 (Reuters)
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, signe l'accord établissant des relations diplomatiques entre Israël et le Kosovo lors d'une cérémonie virtuelle avec la ministre des Affaires étrangères du Kosovo, Meliza Haradinaj Stublla, au ministère des Affaires étrangères israélien à Jérusalem le 1er février 2021 (Reuters)
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Publié le Lundi 01 février 2021

Le Kosovo établit des relations avec Israël, va ouvrir une ambassade à Jérusalem

  • Depuis août 2020, l'Etat hébreu a multiplié les accords de normalisation avec des Etats arabes -Emirats arabes unis, Bahreïn, Soudan et le Maroc
  • Le Kosovo a lui reconnu comme capitale d'Israël la ville de Jérusalem, où une mission diplomatique doit être ouverte au cours des prochains mois

JÉRUSALEM: Européen et majoritairement musulman, le Kosovo a établi lundi, lors d'une cérémonie en ligne, des relations diplomatiques avec Israël et ouvrira à terme son ambassade dans la ville disputée de Jérusalem. 

Depuis août 2020, l'Etat hébreu a multiplié les accords de normalisation avec des Etats arabes -Emirats arabes unis, Bahreïn, Soudan et le Maroc. 

Dans le cadre d'un échange de reconnaissance mutuelle, Israël a reconnu officiellement le Kosovo, ancienne province serbe ayant proclamé en 2008 son indépendance, comme un Etat indépendant, rejoignant ainsi la plupart des pays occidentaux mais pas la Serbie, la Chine et la Russie. 

« Liens historiques » 

« Aujourd'hui nous écrivons l'Histoire, nous établissons des relations diplomatiques entre Israël et le Kosovo. C'est la première fois de l'Histoire que des relations diplomatiques sont établies par Zoom », a déclaré le chef de la diplomatie israélienne Gabi Ashkenazi, en référence à l'application de vidéo-conférence. 

La pandémie de Covid-19 a poussé ces derniers jours les autorités israéliennes à fermer leurs frontières et les aéroports du pays d'où cette cérémonie en ligne diffusée aussi en direct sur les médias sociaux. 

Le Kosovo a non seulement reconnu lundi Israël, mais aussi Jérusalem comme la capitale de l'Etat hébreu en demandant officiellement à y ouvrir son ambassade au cours des prochains mois.  

« Ce matin, j'ai reçu votre demande pour établir votre ambassade à Jérusalem que j'ai bien entendu acceptée », a dit M. Ashkenazi. Et une plaque sur laquelle a été écrit »ambassade de la République du Kosovo à Jérusalem, Israël » et qui sera clouée à la porte du futur bâtiment, a été dévoilée lundi dans la ville sainte.  

« Le Kosovo a attendu très longtemps avant d'établir des relations diplomatiques avec Israël. Et nous ouvrons un nouveau chapitre dans les liens historiques entre nos deux pays qui ont traversé un long et difficile chemin avant à titre de peuples avant de devenir des Etats », a déclaré la ministre kosovare des Affaires étrangères, Meliza Haradinaj-Stublla. 

Mais « aujourd'hui, Israël devient le 117e pays à reconnaître la République du Kosovo à titre de pays indépendant et souverain », s'est-elle félicitée depuis Pristina, la capitale kosovare, où le Premier ministre Avdullah Hoti a salué le soutien « extraordinaire » des Etats-Unis à ce rapprochement. 

« Lorsque nos partenaires sont unis, les Etats-Unis sont encore plus forts », a répondu à Washington le porte-parole du département d'Etat, Ned Price. 

Cet accord a été rendu possible par le soutien des Etats-Unis, Washington ayant soutenu la lutte pour l'indépendance du Kosovo, qui se décrit aujourd'hui volontiers comme américanophile.  

Hezbollah 

Les deux boulevards principaux de Pristina honorent les anciens présidents Bill Clinton et George W. Bush. Et le défunt fils de Joe Biden, Beau, qui avait servi au Kosovo après la guerre contre les forces serbes (1998-99), a lui aussi une rue à son nom. 

L'accord Israël/Kosovo avait quant à lui été évoqué en septembre dernier à Washington par le président américain d'alors Donald Trump dans le cadre de pourparlers économiques avec la Serbie et son voisin kosovar. 

La reconnaissance du Kosovo par Israël « fait énormément de peine aux Serbes », a reconnu dimanche Dan Oryan, directeur de la section « Balkans » aux affaires étrangères israéliennes, précisant que des entreprises israéliennes investissaient déjà au Kosovo, malgré l'absence de relations officielles. 

L'accord avec Israël prévoit aussi, selon des sources diplomatiques à Jérusalem, la reconnaissance par le Kosovo du mouvement chiite libanais Hezbollah (branches politiques et militaires) comme une « organisation terroriste ». 

Le Kosovo rejoint ainsi l'Allemagne qui avait interdit en mai toute activité de cette organisation sur son territoire, répondant ainsi à une demande de longue date d'Israël, qui accuse ce mouvement proche de son ennemi iranien de chercher à le déstabiliser. 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".