LONDRES: Un groupe de résistance iranien prévient qu’une levée des sanctions pourrait représenter une planche de salut pour le régime, tandis que les Iraniens expriment leur colère contre le refus de l’administration Biden de lever les mesures coercitives subies par l’Iran.
Ali Safavi, un représentant de la commission des affaires étrangères du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), installé à Paris, déclare à Arab News qu’une levée des sanctions ne produirait sans doute pas de résultats très concluants, mais qu’avec cette décision Téhéran aurait les coudées franches pour poursuivre sa politique belligérante à l’intérieur du pays et dans la région.
«Le régime n’a jamais été aussi faible et vulnérable qu’aujourd’hui», observe Ali Savafi. «Il serait contre-productif d’envoyer aux mollahs une bouée de sauvetage. Ce serait préjudiciable à la liberté et à la démocratie en Iran, ainsi qu’à la paix et à la sécurité dans le monde».
Ali Safavi s’exprime alors que la colère fait rage en Iran après le refus du président américain, Joe Biden, de lever les sanctions économiques qui pèsent sur le pays tant que Téhéran ne se «conformera pas pleinement» aux engagement qu’il a pris dans le cadre de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien ou Plan d’action global commun (PAGC) de 2015, plus connu sous le nom «accord sur le nucléaire iranien».
Le CNRI a fait valoir que cet accord – conçu pour empêcher l’Iran de faire l’acquisition d’armes nucléaires en échange d’une levée des sanctions économiques – a été mal pensé et qu’il y a peu de chances qu’il atteigne son objectif principal.
«C’est indiscutable, aucune concession d’ordre économique politique ne changera le comportement de la théocratie au pouvoir en Iran», signale M. Safavi.
«Parce qu’il comporte des vices de forme catastrophiques, comme le fait de ne pas prendre en compte la PMD [Possible dimension militaire du programme nucléaire iranien], et parce qu’il ne prévoit aucune inspection où que ce soit sur le territoire iranien, le PAGC n’est pas en mesure d’empêcher définitivement Téhéran d’accéder à sa propre arme nucléaire. J’en veux pour preuve les violations scandaleuses du PAGC pratiquées par Téhéran depuis 2018.»
En effet, comme l’indique Ali Safavi, l’Iran a trahi un grand nombre de ses engagements contractuels depuis 2018. Des ministres d’État iraniens ont, à plusieurs reprises, menacé d’interdire aux inspecteurs internationaux l’accès aux sites nucléaires, pris l’engagement de construire de nouvelles centrales nucléaires dans le pays et initié l’enrichissement d’uranium – un matériau crucial dans la fabrication d’armes nucléaires – à des niveaux plus élevés que ceux qui étaient prévus par les termes de l’accord.
Le secrétaire d’État américain récemment nommé, Antony Blinken, affirme que les États-Unis ne respecteront les engagements pris selon les clauses de l’accord que si l’Iran fait de même, encore que «nous en soyons très loin», précise-t-il.
Il ajoute: «L'Iran a cessé de respecter ses engagements sur plusieurs fronts. Cela lui prendra du temps, s'il le décide, pour revenir “dans les clous”, et il nous faudra également du temps pour évaluer s'il respecte bien ses obligations.»
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com