Ce qui s’est passé hier et avant-hier en Tunisie est kafkaïen. Au banc des accusés hier à l’ARP, tout le monde y est passé. Le Président de la République, le président de l’ARP et le Chef du gouvernement. Tous les départements régaliens (Affaires étrangères, Justice, Intérieur, Défense…) étaient sous le feu nourri des députés. Le tout retransmis en direct par la chaîne nationale. On déballe tout. On lave notre linge sale et on jette le bébé avec l’eau du bain. Les appels à manifester à peine voilés fusent de partout. Les premiers à répondre à l’appel de la rue, ce sont les jeunes des quartiers défavorisés.
Le gendre du président du Parlement ne les a-t-il pas offensés et blessés dans leur amour-propre ? Le sang du jeune Heykel Rachdi n’a-t-il pas coulé lors d’une manifestation pacifique ? Quand il y a effusion de sang, c’est la fin de la légitimité des institutions. C’est d’ailleurs le message qui a été clamé haut et fort devant le Parlement hier. Mais il ne faut pas oublier que toute contestation populaire se nourrit de la dissension politique et de ses effets sociaux ravageurs. Comment voulez-vous que les gens n’investissent pas la rue pour exprimer leur colère face aux défaillances du système alors qu’ils côtoient quotidiennement l’échec à tous les niveaux. Mais raser le problème, c’est le renvoyer ailleurs, ou pire, ne pas l’envisager.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en Français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.