CASABLANCA: Redonner à la culture marocaine toutes ses lettres de noblesse, c’est ce qu’entendent bien entreprendre les membres de La Marocaine des cultures patrimoniales. Tout juste créée, l’association, basée à Casablanca, capitale économique du royaume chérifien, a déjà fait part de ses projets futurs. Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne compte pas laisser sombrer dans l’oubli le patrimoine national de ce pays du Maghreb.
D’ailleurs, Rachid Ouadghiri, a mis tout son cœur dans cette initiative. L’association permettra notamment de faire découvrir l’art marocain, même au-delà des frontières. Le président de l’association précise ainsi que, «ce pays est un foyer de coexistence de toutes les langues, dialectes, cultures et même de toutes les religions. Cela est dû à son emplacement géographique de même qu’à sa double culture.»
Culture et Covid
En ces temps difficiles, marqués par la pandémie, le monde de la culture, à l’arrêt depuis des mois, subit lui aussi les conséquences néfastes de la crise sanitaire. De ce fait, le choix de fonder une association durant cette période représentait un défi important. Un challenge pourtant relevé par Rachid al-Ouadghiri et ses collègues. «Notre objectif est d’exprimer notre quête du sacré et de la richesse de notre patrimoine. Pourquoi avoir peur de la pandémie? Le monde a connu d’autres catastrophes et en est sorti renforcé. L’activité culturelle ou scientifique ne doit donc pas s’arrêter à ce genre d’obstacle. Nous sommes capables d’utiliser la nouvelle technologie et les moyens de communication afin d’organiser plusieurs événements, conférences et réunions à distance, et de distraire le monde de cette peur quotidienne qu’il vit», confie-t-il.
Le ton est donc donné, La Marocaine des cultures patrimoniales aspire à allier tradition et modernité. Et pour cause, le digital devrait être au cœur des nombreux évènements qui verront le jour grâce à l’action de cette toute jeune association. Une nouvelle manière d’appréhender l’univers de la culture et de s’adapter aux changements liés à la situation épidémiologique mais aussi à l’évolution des nouvelles technologies.
D’ailleurs, l’ONG ne laissera pour compte aucune forme d’expression artistique, notamment dans l’univers de la musique. De l’andaloussi au malhoun en passant par l’issawa ou le gnaoua, entre arts populaires et spirituels, tous les styles musicaux marocains seront mis à l’honneur. Une façon de préserver un patrimoine ancestral, parfois remis au goût du jour, toujours en conservant une belle touche traditionnelle. «La Marocaine des cultures du patrimoine a été fondée pour raviver les styles musicaux spirituels ainsi que pour créer le lien de communication et d’intérêts en relation avec la musique et tout ce qui touche le patrimoine, qu’il soit culturel du Maroc ou de l’étranger», souligne le président de l’association.
La musique, une passion sans bornes
À l’origine de ce projet, un amoureux d’art et de musique qui a toujours rêvé de transmettre sa passion au plus grand nombre. Né à Fès, Rachid al-Ouadghiri baigne dans l’univers musical depuis son plus jeune âge. Il étudie tout d’abord le solfège et al andaloussia, la musique andalouse dans la langue de Molière. Après avoir reçu un enseignement musical de qualité, de la part des plus grands maîtres en la matière du pays, il obtient plusieurs diplômes au Maroc et à l’étranger, toujours dans sa spécialité, puis devient enseignant en musique. L’artiste fonde également le plus grand groupe vocal du Maroc, composé de 600 élèves âgés de 6 à 12 ans, l’occasion pour lui de pouvoir passer un jour le flambeau. «En tant que président de l’association, professeur de musique et artiste, je me dois de transmettre mes connaissances et ma passion dans ce domaine aux futures générations, et leur faire découvrir la beauté et la richesse de notre pays», persiste et signe ce passionné.
Et pour cause, cela fait déjà plusieurs années que l’idée germe dans la tête de ce féru du sixième art, de préserver le patrimoine culturel marocain et de le partager à travers le temps et l’espace. Dans cette optique, le professeur de musique s’est bien entouré, car cette aventure, il ne compte pas la mener en solitaire.
«Tous les membres de l’association me suivent sur le projet: Mounia Skalli, directrice éducative et vice-présidente, Aziza Ait Moussa, journaliste et secrétaire générale, Lahcen Ourigh, journaliste et vice-secrétaire général), Marouane Benchekroune, médecin et trésorier, Hicham Saher, inspecteur divisionnaire et vice-trésorier, Abdelouahed Yousfi, avocat et conseiller juridique, Saïd Oudghiri Hassani, dramaturge et conseiller artistique, Imad Benjelloun, responsable des relations et Mohamed Benmoussa, directeur de société», présente avec fierté le quadragénaire.
Des membres qui espèrent également collaborer avec d’autres associations marocaines et internationales, afin de diffuser le message. Un message qui devrait traverser les frontières et ainsi mettre en lumière la richesse culturelle marocaine.