On se trompe complètement si on interprète uniquement les émeutes nocturnes de ces derniers jours d’un point de vue sécuritaire. On se trompe aussi si on poursuit cette diabolisation excessive du cri de désespoir de ces jeunes qui, malheureusement, ont vu des hors-la-loi s’immiscer et ternir l’image d’un ras-le-bol. En condamnant sur toute la ligne le grabuge et les dégâts causés aux biens publics et privés, on doit admettre par-delà tout que quelque chose ne tourne plus dans notre pays, et que cette colère juvénile et apolitique (contrairement à ce que prétendent certains politicards) vient de le rappeler.
Ce qui s’est passé est lourd en messages codés, lourd en conséquences et en symbolique. Cela rappelle ce qui s’est passé il y a dix ans quand tout un système s’est effondré en quelques semaines sous le coup de revendications sociales issues de la classe juvénile en premier lieu et de ceux qui vivaient en marge de la société. Cela ressemble beaucoup au contexte actuel : des jeunes écartés, vivant dans la misère et l’exclusion, ont exprimé leur colère à leur manière. Ce ne sont pas des criminels, ni de jeunes manipulables en bonne partie. C’est des jeunes qui appliquent un modèle propre à eux. Leur façon de se révolter ne se fait pas le jour, mais la nuit, comme c’est le cas dans toutes les cités des banlieues dans le monde entier.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en Français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.