DUBAÏ: Le roi de Jordanie Abdallah II a rencontré lundi le président Abdel Fattah al-Sissi lors de la visite officielle du dirigeant égyptien dans la capitale, Amman.
L’entretien, auquel ont participé le prince héritier jordanien Hussein ben Abdullah ainsi que des ministres et hauts fonctionnaires des deux pays, a porté sur les moyens de renforcer les relations bilatérales. Les participants ont aussi abordé les «derniers développements sur la scène régionale et arabe, et notamment la question palestinienne», a rapporté l'agence de presse officielle Petra.
Le roi a affirmé la «position claire et ferme» de la Jordanie sur la Palestine et a appelé à une paix juste et globale basée sur une solution à deux États qui garantisse l’établissement d’un État palestinien indépendant, souverain et viable, avec Jérusalem-Est pour capitale.
Le monarque a aussi salué les résultats du 41e sommet du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), tenu à AlUla, et qui a «contribué à renforcer la solidarité et l'unité dans les rangs arabes».
Les deux parties ont convenu de coordonner régulièrement pour unifier les efforts régionaux et internationaux, protéger la sécurité nationale arabe, et relancer les négociations de paix au Moyen-Orient.
Au cours de leur rencontre, les deux dirigeants ont aussi «discuté des mécanismes visant à élargir la coopération tripartite jordano-égypto-irakienne, et de leur souhait de continuer à renforcer ce qui a été accompli lors des trois sommets précédents.»
Le roi Abdallah et le président al-Sissi ont rencontré le Premier ministre irakien Mustafa Al-Kadhimi pour la première fois à Amman en août dernier. Les trois pays ont tenu un nombre de réunions au cours des deux dernières années, principalement axées sur le commerce, les télécommunications, le pétrole et les infrastructures, ainsi que sur la coordination de la lutte contre les extrémistes.
Selon l’agence de presse Petra, le roi «s’est félicité du niveau de coordination et de consultation entre les deux pays (Jordanie et Égypte) sur diverses questions d'intérêt commun, les deux parties mettant l’accent sur la profondeur des relations historiques entre les deux pays.»
Al-Sissi est arrivé lundi en Jordanie à l’aéroport de Marka d’Amman à la tête d’une délégation officielle, à l’invitation du roi.
La réunion a eu lieu à quelques jours de l’entrée en fonction du président élu américain Joe Biden, et une semaine après que l'Égypte ait accueilli les ministres des Affaires étrangères d'Allemagne, de France et de Jordanie, pour discuter des moyens de relancer les pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens.
Amman et Le Caire sont pressentis comme membres potentiels du Quatuor international pour la paix au Moyen-Orient, créé en 2002 pour faciliter la médiation des négociations régionales, composé de l'ONU, de l'UE, des États-Unis et de la Russie.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a reçu dimanche les chefs des services de renseignement égyptien et jordanien pour les informer de son intention d’organiser les premières élections palestiniennes depuis quatorze ans.
Abbas annoncé des élections parlementaires en mai, et une élection présidentielle en juillet. Le groupe militant islamique rival Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza aux forces d’Abbas en 2007, a applaudi le décret publié vendredi.
Les élections marqueraient une étape majeure vers un rapprochement dans le clivage palestinien entre le mouvement Fatah d’Abbas, qui dirige la Cisjordanie, et le Hamas. De nombreux obstacles subsistent toutefois, les tentatives passées de réconciliation ayant échoué à maintes reprises.
Les factions palestiniennes rivales doivent se réunir en Egypte la semaine prochaine, dans l'espoir de régler leurs différends avant le lancement de la campagne électorale.
Al-Sissi a déclaré le mois dernier que Le Caire navigue dans le conflit israélo-palestinien vers une solution à deux États, «en tenant compte des changements régionaux et internationaux». Il semblait faire référence à l’élection de Biden et aux nouveaux lien établis entre Israël et quatre pays arabes - les EAU, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com