AMMAN: La Jordanie et l'Égypte pourraient être à la veille de devenir membres du Quatuor international pour la paix au Moyen-Orient, après que les ministres des Affaires étrangères des deux pays se soit joints à une réunion du forum multilatéral au Caire lundi.
Le Quatuor, qui se compose de l'ONU, l'UE, les États-Unis et la Russie, a été créé en 2002 pour contribuer à la médiation des négociations de paix au Moyen-Orient.
Le vice-premier ministre jordanien et ministre des Affaires étrangères Ayman Safadi et le ministre palestinien des Affaires étrangères Riad Malki ont été invités par le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry à faire partie de la réunion. On comptait parmi les participants le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ainsi que le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, selon un communiqué du ministère jordanien des Affaires étrangères.
Le directeur du Centre d'études politiques Al-Qods, Oraib Rantawi, a déclaré à Arab News que l'idée d'ajouter la Jordanie et l'Égypte au Quatuor a déjà été discutée par l'administration Obama-Biden. «La question a été soulevée dans les derniers jours de l'administration Obama, mais je ne crois pas qu'elle puisse être résolue avant que l'administration Biden ne prenne le relais et exprime publiquement les lignes directrices», a-t-il souligné.
Rantawi a signalé que le Maroc, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pourraient aussi être conviés à la réunion.
Riyad Mansour, ambassadeur palestinien l'ONU, a, à son tour, salué l'expansion potentielle du Quatuor. «Si le Quatuor est au cœur de l’approche de la communauté internationale pour résoudre le conflit au Moyen-Orient, nous souhaiterions évidemment discuter de son éventuel élargissement», a-t-il révélé.
Mansour a indiqué que l'Égypte et la Jordanie pourraient être les premiers pays intégrer le Quatuor. D'autres pays suivraient certainement.
Il rappelle dans une déclaration au site d'information Al-Monitor que les négociations de paix en 2007 au Moyen-Orient à Annapolis aux États-Unis, ont attirés peu de pays initialement. «Mais dans un court laps de temps, tout le monde a voulu y assister. Cinquante pays ont fini par se joindre aux discussions».
Ahmad Deek, directeur général du cabinet du ministre palestinien des Affaires étrangères, a déclaré à Arab News que les Palestiniens espèrent le retour d'un «ordre international rationnel» après l'ère Trump. «Nous attendons avec impatience le moment où le droit international et les efforts multilatéraux collectifs redeviendront la norme dans la résolution des conflits diplomatiques», avoue-t-il.
Najeeb Qadoumi, membre du Conseil national palestinien, se dit sincèrement optimiste: «Je crois que la question palestinienne reviendra au centre des préoccupations après le départ de Trump».
Il ajoute: «La Jordanie, qui a ressenti cruellement l’absence d’une réelle résolution du conflit palestinien, particulièrement au sujet des réfugiés, est prête à contribuer à tous les efforts de paix».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com