LONDRES: Un groupe israélien de défense des droits de l’homme et un expert des Nations Unies ont condamné l’expulsion imminente de 16 familles palestiniennes de Jérusalem-Est par les autorités israéliennes.
Les tribunaux israéliens ont maintenu au fil des derniers mois des ordonnances d'expulsion qui forcent seize familles palestiniennes à quitter leurs demeures. Les maisons se situent dans les quartiers de Sheikh Jarrah et Silwan à Jérusalem-Est, illégalement annexées en 1980 par Israël.
Linda Ramsden, directrice du Comité israélien contre la démolition de logements, qualifie la politique d'expulsions et de démolitions «d'immorale et illégale».
Elle a déclaré à Arab News: «Ces expulsions ne sont qu’une nouvelle illustration de la politique israélienne qui veut réduire le nombre des palestiniens à Jérusalem-Est en «judaïsant» la ville. C’est d’ailleurs le terme utilisé par les universitaires et les politiciens israéliens. Cet acte s’ajoute aux expulsions précédentes, ainsi qu’à la montée en puissance, clairement inéluctable, des colonies illégales en Cisjordanie, et qui oblige les Palestiniens à faire place aux colons juifs».
Ramsden insiste que si ces projets sont illégaux en vertu du droit international, ils ne le sont certainement pas dans les «étroites coulisses» des tribunaux israéliens.
«Le droit international n’y peut rien. C’est à nous, membres de la société civile, que revient la responsabilité d’élever la voix pour faire pression sur nos gouvernements, afin qu’ils mettent fin à cette politique illégale et amorale», a-t-elle ajouté.
Michael Lynk, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien, occupé depuis 1967, estime que l’application de ces expulsions viole la quatrième Convention de Genève. «Ces expulsions sont extrêmement inquiétantes. Elles s’inscrivent dans le plan qui consiste à forcer les familles palestiniennes de Jérusalem hors de leurs maisons, pour laisser la voie à davantage de colonies israéliennes illégales», a-t-il ajouté.
«Bien que les ordres d'expulsion ne soient pas aléatoires, ils concernent pour la plupart une zone de Jérusalem-Est communément appelée bassin historique», a-t-il déclaré. «Ils semblent jeter les fondations à de nouvelles colonies israéliennes illégales dans la région, et à couper Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie.»
Selon l'ONU, 877 résidents, dont 391 enfants, risquent d'être expulsés actuellement à la suite de demandes qui émanent d’organisations de colons.
Des centaines de familles ont déjà été expulsées de leurs maisons dans la ville.
Lynk affirme que des organisations telles que Nahalat Shimon et Ateret Cohanim «font office de de sociétés de propriété foncière et d’associations de colons simultanément». Elles se tournent vers les tribunaux pour expulser les familles palestiniennes, a-t-il ajouté, avec pour objectif de créer une majorité juive à Jérusalem-Est, et à partir de là «et imposer un statut quo démographique sur le terrain qui confirme l'annexion israélienne illégale de cette partie de la ville».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com