RIYAD: Pour la deuxième année consécutive, des pilotes du Rallye Dakar, motards et autres casse-cou divers, battent les dunes. Alors que la course se poursuit sur les divers terrains de la péninsule Arabique, bien des problèmes peuvent survenir sur ces pistes difficiles.
Laissez aux Saoudiens le soin de venir à la rescousse! Depuis le début de la course, le 3 janvier, des vidéos ont fait irruption sur les réseaux sociaux. En effet, les habitants se rendent avec enthousiasme sur Snapchat, Twitter et Instagram afin de partager des images de leurs rencontres avec les coureurs du Dakar. C’est l’occasion de leur proposer des itinéraires, de l'eau froide, du café chaud, ainsi qu’une assistance pour leurs véhicules.
Naif al-Harbi, fondateur de l'ONG interconfessionnelle Saudis for Peace, a posté sur Tweeter une série de photos de pilotes du Dakar buvant du thé autour d'un feu de camp avec des habitants et se voyant offrir des dattes, du café arabe et même du bukhoor, cet encens traditionnel saoudien, à l'intérieur d'une tente Sadu traditionnelle.
Al-Harbi déclare à Arab News qu'il est ravi que le Royaume ait l'occasion de montrer au monde les beautés de son paysage, ainsi que la gentillesse naturelle de ses habitants. «De grands événements internationaux comme le Rallye Dakar constituent d'excellentes opportunités pour les Saoudiens de découvrir le monde, mais aussi pour le monde entier de découvrir les Saoudiens. Les visas de tourisme n'étaient qu’un début; ils ont ouvert la porte au monde pour nous rendre visite et, avec des événements comme le Dakar, les courses de Formule E et maintenant celle de Formule 1, les gens sont plus que jamais incités à visiter le Royaume», se réjouit-il.
«La taille de la piste du Dakar est excellente, car elle permet aux pilotes de découvrir de nombreuses régions d’Arabie saoudite», explique-t-il encore.
«Ils font l'expérience de toutes les micro-cultures et de la diversité géographique qui existent dans le Royaume. Voilà qui aidera à éliminer les préjugés selon lesquels l'Arabie saoudite ne proposerait qu'une seule culture et qu’un seul type de paysage!»
Cette année, les participants ont eu de nombreuses occasions de voir jusqu'où les Saoudiens étaient prêts à aller pour accueillir des invités.
Une vidéo de Snapchat, qui a fait son chemin sur Twitter, présente un habitant du coin qui, lors du deuxième jour de la course, agit comme un véritable «guide de Dakar» non officiel, aidant les pilotes égarés.
Le parcours du rallye, qui conduit les participants vers un territoire accidenté et parfois inexploré, exige souvent des concurrents qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Certains se découragent parfois vite mais, dans sur la vidéo relayée par Twitter, on voit l’habitant en question – qui n’a pas encore été identifié – faire de son mieux pour leur porter secours, malgré sa connaissance minimale de l'anglais.
«Tu veux prendre la route? Un kilomètre par là et puis à droite», répète-t-il au moins quatre fois à quatre motards différents qui s'étaient égarés dans le désert. Au moment de partir, lui et une autre personne qui l’accompagne dans la voiture crient des conseils en arabe à destination des motards. Ces derniers saluent avec gratitude, comprenant le sentiment, à défaut des mots.
Une autre vidéo, postée par un utilisateur nommé Munir Jabbar et largement diffusée sur Twitter dimanche dernier, montre un groupe de Saoudiens se précipitant pour aider le Français Willy Jobard, premier pilote contraint à l’abandon cette année.
De grands événements internationaux comme le Rallye Dakar constituent d'excellentes opportunités pour les Saoudiens de découvrir le monde, mais aussi pour le monde entier de découvrir les Saoudiens.
Naif al-Harbi, fondateur de l'ONG Saudis for Peace
Jobard a connu très tôt l’échec, forcé d’abandonner la course quelque part du côté de Wadi ad-Dawasir en raison de douleurs aux côtes qui l'ont empêché de rouler confortablement sur sa moto.
Jabbar et son groupe d’amis lui sont rapidement venus en aide, sans se laisser décourager par le fait qu’il ne parlait pas arabe et sans savoir qui il était. L’ayant joyeusement baptisé «Abu Saad», ils lui ont tendu une bouteille d'eau froide.
Ils ont transporté sa moto endommagée à l'arrière d'une camionnette puis l'ont invité à monter avec eux jusqu'à ce qu'il puisse gagner un endroit convenable.
«Vous êtes en Arabie saoudite, vous êtes en sécurité», lui explique Jabbar en arabe en lui donnant de l'eau. Jobard lui répond par un «shukran, shukran» reconnaissant.
La vidéo a été visionnée plus de 20 000 fois sur Twitter. Ceux qui l’ont vue rendent hommage aux hommes qui ont porté secours au coureur.
«Bravo. Telle est la nature des habitants de Wadi Ad-Dawasir: il leur est impossible de voir quelqu'un qui tombe en panne sans s'arrêter pour l'aider», poste ainsi sur Tweeter un internaute.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com