PARIS: Emmanuel Macron, en retrait sur la gouvernance du pays depuis la dissolution de l'Assemblée, renoue mercredi avec les visites de terrain, dans les Hauts-de-France, où il va faire le point sur le développement de territoires sinistrés.
Le chef de l'Etat est attendu à 18H00 dans le territoire de Sambre-Avesnois-Thiérache, qui s'étend sur deux départements (Nord et Aisne), où il avait donné le coup d'envoi de deux plans d'aide, avec près de 500 millions d'euros d'investissements de l'Etat, en 2018 et 2021.
Il se rendra d'abord à l'usine Framatome de Maubeuge (Nord), spécialisée dans l'entretien de matériel de l'industrie nucléaire, puis à Aulnoye-Aymeries (Nord) pour un échange avec des élus et représentants des forces économiques.
"Le but de ce déplacement est bien de montrer les apports qui ont été faits et (d'examiner) les perspectives à donner", a indiqué un conseiller présidentiel sans plus de précisions.
Le chef de l'Etat, qui a raréfié ses prises de parole et déplacements de terrain depuis la dissolution - un des derniers remonte à septembre 2024 dans une usine pharmaceutique près de Lyon - va ainsi pouvoir reprendre le pouls du pays en direct.
Très isolé, il espère aussi renouer avec l'opinion alors qu'il atteint des records d'impopularité depuis son arrivée à l'Elysée en 2017, avec seulement 20% de personnes satisfaites d'après les sondages.
S'il a perdu la main sur la politique économique et sociale au profit du Premier ministre, il entend continuer à incarner de grands rendez-vous et des batailles emblématiques, des Jeux olympiques au sommet de l'intelligence artificielle en février à Paris, et défendre son bilan.
"Il est tout à la fois sur des enjeux d'avenir, de rayonnement national et international du pays, et au côté des Français sur des sujets de préoccupation du quotidien", pointe un conseiller de l'Elysée.
Montée du RN
"La nouvelle situation politique a changé sa manière de faire mais ça n'a pas effacé les sept ans d'action au cours desquels il a annoncé un certain nombre de plans, réformes qui ont eu un effet concret dans la vie des Français", ajoute-t-il.
Comme pour les annonces sur le Louvre mardi, tout cela se fait "en bonne intelligence" avec le gouvernement de François Bayrou, "dans le respect des prérogatives de chacun", assure-t-il encore.
Le territoire Sambre-Avesnois-Thiérache, autrefois marqué par l'essor de la métallurgie, des industries textiles, du verre et de la pierre, est confronté à des difficultés socio-économiques importantes avec la désindustrialisation de la fin du XXe siècle.
Les deux plans y ont fait reculer le chômage de 16,5% en 2017 à 12% en 2024 et relancé les créations d'entreprises avec quelque 2.500 par an contre 1.500 en 2018, se félicite l'Elysée.
Ils ont permis de doubler le nombre de voies de la RN2, de construire un nouveau complexe hospitalier à Maubeuge, un commissariat à Aulnoye ou de réhabiliter 70.000 logements et nombre de friches industrielles.
Sans enrayer pour autant la montée du Rassemblement national dans ce secteur aux législatives de 2022 et 2024.
"Le président, quand il s'engage pour des territoires, ne le fait pas dans une perspective de combat électoral", réplique-t-on à l'Elysée.
"Pour autant, ça doit sans doute interroger et inciter l'Etat à poursuivre ses engagements", souligne la présidence en rappelant les pactes similaires conclus dans d'autres départements comme les Ardennes.