Alep, la deuxième ville de Syrie, échappe au contrôle du régime selon une ONG

Ces combats sont les premiers de cette ampleur depuis 2020 en Syrie, où la guerre civile déclenchée en 2011, impliquant des belligérants soutenus par différentes puissances régionales et internationales, et des groupes jihadistes, a laissé un pays morcelé en plusieurs zones d'influence. (AFP)
Ces combats sont les premiers de cette ampleur depuis 2020 en Syrie, où la guerre civile déclenchée en 2011, impliquant des belligérants soutenus par différentes puissances régionales et internationales, et des groupes jihadistes, a laissé un pays morcelé en plusieurs zones d'influence. (AFP)
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Publié le Dimanche 01 décembre 2024

Alep, la deuxième ville de Syrie, échappe au contrôle du régime selon une ONG

  • Le président syrien Bachar al-Assad a promis après cette offensive d'utiliser la "force" pour éradiquer le "terrorisme"
  • Le début de cette offensive a coïncidé avec l'entrée en vigueur d'une trêve au Liban entre Israël et le Hezbollah, allié de la Syrie et de l'Iran

BEYROUTH: Alep, la deuxième ville de Syrie, n'est plus sous le contrôle du régime pour la première fois depuis 2011, a annoncé dimanche une ONG après une offensive fulgurante lancée par une coalition de groupes rebelles menée par des islamistes.

Le président syrien Bachar al-Assad a promis après cette offensive d'utiliser la "force" pour éradiquer le "terrorisme".

Les combattants rebelles avaient lancé mercredi une offensive contre les forces gouvernementales, soutenues par la Russie et l'Iran, dans le nord-ouest de la Syrie, s'emparant de dizaines de localités avant de parvenir jusqu'à Alep, le poumon économique du pays, dominée par sa citadelle historique.

Le début de cette offensive a coïncidé avec l'entrée en vigueur d'une trêve au Liban entre Israël et le Hezbollah, allié de la Syrie et de l'Iran.

Plus de 370 personnes au total ont été tuées, selon l'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie.

Ces combats sont les premiers de cette ampleur depuis 2020 en Syrie, où la guerre civile déclenchée en 2011, impliquant des belligérants soutenus par différentes puissances régionales et internationales, et des groupes jihadistes, a laissé un pays morcelé en plusieurs zones d'influence.

Avec l'appui militaire crucial de la Russie et de l'Iran, le régime syrien a lancé en 2015 une contre-offensive qui lui a permis de reprendre progressivement le contrôle d'une grande partie du pays, et en 2016 la totalité de la ville d'Alep.

Le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et ses alliés "contrôlent la ville d'Alep, à l'exception des quartiers contrôlés par les forces kurdes. Pour la première fois depuis le début du conflit en 2011, Alep est hors de contrôle des forces du régime syrien", a déclaré dimanche à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH.

Des frappes de l'aviation russe ont fait cinq morts dimanche près de l'université de la ville et quatre à Idleb, une autre ville du nord-ouest, selon l'ONG.

"Nous avons entendu une explosion et les murs sont tombés sur nous. J'ai vu deux de mes petits-enfants près de moi et je les ai emmenés, a raconté à l'AFP sur son lit d'hôpital à Idleb une femme, Umm Mohamad, qui a perdu sa belle-fille, mère de cinq enfants.

 "Aucune résistance" 

Le HTS, dominé par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, et des factions rebelles syriennes, certaines soutenues par la Turquie, avaient lancé mercredi une offensive depuis la région d'Idleb, voisine de celle d'Alep, leur dernier bastion échappant au régime.

Ils étaient entrés vendredi à Alep dont ils ont pris samedi la majeure partie "sans rencontrer de résistance significative", selon l'OSDH, atteignant la citadelle et s'emparant de bâtiments gouvernementaux, de prisons et de l'aéroport international.

Les rebelles ont défilé dans les rues, installé leur drapeau devant un poste de police et déchiré un portrait de M. Assad, selon des images de l'AFP.

Selon l'OSDH, les rebelles ont également progressé samedi dans les provinces d'Idleb et de Hama, un peu plus au sud, prenant le contrôle de "dizaines de localités stratégiques sans aucune résistance".

L'armée syrienne a renforcé son déploiement autour de la ville de Hama, a annoncé dimanche l'OSDH.

L'armée a confirmé la présence de combattants rebelles dans de "larges parties" d'Alep et déploré des "dizaines" de morts et de blessés dans l'offensive.

L'Iran "soutient fermement l'armée et le gouvernement" de ce pays, a affirmé dimanche son chef de la diplomatie, Abbas Araghchi, avant de partir pour Damas.

Téhéran a en outre appelé samedi à une "coordination" avec Moscou face à cette offensive.

La Maison Blanche a jugé que le régime syrien subissait les conséquences de "son refus" de s'engager dans un dialogue politique et de sa "dépendance à la Russie et à l'Iran".

Le roi de Jordanie, Abdallah II, a affirmé dimanche son soutien à l'"intégrité territoriale" de la Syrie.

Le nord-ouest de la Syrie bénéficiait ces dernières années d'un calme précaire en vertu d'un cessez-le-feu parrainé par Moscou et Ankara, instauré après une offensive du régime en mars 2020.

Couvre-feu 

"Les lignes du régime se sont effondrées à un rythme incroyable, qui a pris tout le monde par surprise", a estimé Dareen Khalifa, une experte de l'International Crisis Group.

Les rebelles ont instauré un couvre-feu de 24 heures à Alep, jusqu'à 17H00 dimanche (14H00 GMT).

Le HTS et les rebelles contrôlent des pans entiers de la province d'Idleb, ainsi que des secteurs des provinces d'Alep, de Hama et de Lattaquié.

Pour leur part, les Kurdes de Syrie ont instauré une administration autonome dotée d'une force militaire dans de vastes régions du nord-est du pays.

Plusieurs districts du nord d'Alep sont peuplés en majorité de Kurdes syriens placés sous l'autorité des Unités de protection du peuple (YPG), principale composante des Forces démocratiques syriennes (FDS), la branche armée de l'administration autonome soutenue par les Etats-Unis.

L'armée turque, qui contrôle plusieurs zones du nord de la Syrie après en avoir expulsé les forces kurdes, avait appelé vendredi à mettre "fin" aux "attaques" sur Idleb après des raids russes et syriens.


Le président français Emmanuel Macron est arrivé en Arabie saoudite

Le président français Emmanuel Macron (C) est reçu par le vice-gouverneur saoudien de la région de Riyad, le prince Mohammed bin Abdulrahman bin Abdulaziz (C-R), à son arrivée dans la capitale saoudienne Riyad pour une visite officielle, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) est reçu par le vice-gouverneur saoudien de la région de Riyad, le prince Mohammed bin Abdulrahman bin Abdulaziz (C-R), à son arrivée dans la capitale saoudienne Riyad pour une visite officielle, le 2 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • Le président français, Emmanuel Macron, a entamé lundi une visite d'État de trois jours en Arabie saoudite, un acteur régional clé avec lequel Paris souhaite renforcer ses liens.
  • Les deux dirigeants vont « acter un rehaussement de la relation bilatérale au niveau d'un partenariat stratégique », a annoncé l'Élysée

PARIS : Le président français, Emmanuel Macron, a entamé lundi une visite d'État de trois jours en Arabie saoudite, un acteur régional clé avec lequel Paris souhaite renforcer ses liens, alors que la France est en pleine crise politique.

Emmanuel Macron a atterri peu avant 16 h GMT à Ryad, la capitale de la puissante monarchie du Golfe, comme l'a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

Sa visite survient alors que le gouvernement, en place depuis à peine plus de deux mois, s'apprête à être renversé au Parlement.

Le chef de l'État s'est immédiatement rendu au Palais royal pour un premier entretien en tête-à-tête, suivi d'un dîner avec le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Fort de son rôle dans le cessez-le-feu au Liban, Emmanuel Macron entend renforcer l'influence de la France dans la région, secouée par de multiples conflits, avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Il espère également regagner une marge de manœuvre sur la scène internationale, qu'il a complètement perdue sur la scène intérieure depuis la dissolution de juin.

Les deux dirigeants vont « acter un rehaussement de la relation bilatérale au niveau d'un partenariat stratégique », a annoncé l'Élysée.

Ils vont voir comment « travailler ensemble » sur les conflits qui secouent la région et les risques d'escalade généralisée.

La visite du président français survient alors que des combats ont repris en Syrie entre groupes rebelles et le régime de Bachar el-Assad, ouvrant un nouveau front d'instabilité peu après l'établissement d'une trêve fragile au Liban, entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l'Iran, entrée en vigueur mercredi.


Frappes israéliennes contre un poste de l'armée et un village au Liban, un mort

Dimanche, l'armée israélienne a indiqué avoir tué des combattants dans le sud du Liban et avoir localisé un tunnel "contenant des armes". (AFP)
Dimanche, l'armée israélienne a indiqué avoir tué des combattants dans le sud du Liban et avoir localisé un tunnel "contenant des armes". (AFP)
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  • Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah le 27 novembre. La formation pro-iranienne n'a pas annoncé de riposte
  • Un homme a été tué par une frappe de drone israélien sur le village de Marjeyoun proche de la frontière israélienne, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé

BEYROUTH: Des drones israéliens ont visé lundi matin un poste de l'armée libanaise dans l'est du Liban et un village frontalier du sud, faisant un mort et un blessé, selon un média d'Etat.

Plusieurs frappes israéliennes ont visé le Liban depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah le 27 novembre. La formation pro-iranienne n'a pas annoncé de riposte.

Un homme a été tué par une frappe de drone israélien sur le village de Marjeyoun proche de la frontière israélienne, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé.

L'agence nationale d'information (Ani, officielle) a précisé que l'homme circulait à moto.

Peu auparavant, un drone avait visé un poste de l'armée dans la région du Hermel, dans l'est du Liban, faisant un blessé parmi les militaires, a indiqué l'armée.

"Un drone de l'ennemi a visé un bulldozer de l'armée qui effectuait des travaux dans une position de l'armée", blessant un soldat, a ajouté la même source.

Dimanche, l'armée israélienne a indiqué avoir tué des combattants dans le sud du Liban et avoir localisé un tunnel "contenant des armes".

De son côté, l'Ani fait état de "violations répétées du cessez-le-feu" dans le sud du Liban par les forces israéliennes depuis l'entrée en vigueur de la trêve et notamment des tirs sur les villages frontaliers.

Parrainé par les Etats-Unis et la France, l'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l'armée israélienne du Liban.

Le Hezbollah doit quant à lui se replier jusqu'au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière, et démanteler son infrastructure militaire dans le sud du Liban.

Israël a dit se réserver "une totale liberté d'action militaire" au Liban, "si le Hezbollah viole l'accord et tente de se réarmer".

 


L'Iran va maintenir en Syrie des «conseillers militaires»

L'Iran est un allié indéfectible de la Syrie, un pays où Téhéran est engagé militairement depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, avec l'envoi de "conseillers", à la demande des autorités locales, pour soutenir le président Bachar al-Assad.  Ces dernières années, de nombreux officiers iraniens y ont perdu la vie lors d’affrontements mais aussi de frappes israéliennes sur le territoire syrien. (AFP)
L'Iran est un allié indéfectible de la Syrie, un pays où Téhéran est engagé militairement depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, avec l'envoi de "conseillers", à la demande des autorités locales, pour soutenir le président Bachar al-Assad. Ces dernières années, de nombreux officiers iraniens y ont perdu la vie lors d’affrontements mais aussi de frappes israéliennes sur le territoire syrien. (AFP)
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  • "La présence de conseillers iraniens en Syrie n’est pas une nouveauté, elle existait dans le passé et se poursuivra à l'avenir, avec assurément (...) la volonté du gouvernement syrien"
  • Le porte-parole n'a pas précisé si l'Iran allait accroître ou non ses effectifs en Syrie

TEHERAN: L'Iran compte maintenir ses "conseillers militaires" en Syrie pour soutenir le gouvernement syrien face à une offensive lancée depuis mercredi par des groupes rebelles contre le pays allié de la République islamique, a annoncé lundi la diplomatie iranienne.

"La présence de conseillers iraniens en Syrie n’est pas une nouveauté, elle existait dans le passé et se poursuivra à l'avenir, avec assurément (...) la volonté du gouvernement syrien", a annoncé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, lors de sa conférence hebdomadaire.

Le porte-parole n'a pas précisé si l'Iran allait accroître ou non ses effectifs en Syrie.

L'Iran est un allié indéfectible de la Syrie, un pays où Téhéran est engagé militairement depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, avec l'envoi de "conseillers", à la demande des autorités locales, pour soutenir le président Bachar al-Assad.

Ces dernières années, de nombreux officiers iraniens y ont perdu la vie lors d’affrontements mais aussi de frappes israéliennes sur le territoire syrien.

Jeudi, l'Iran a ainsi annoncé la mort d'un général des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, lors de combats entre forces du gouvernement syrien et les groupes rebelles à Alep.

Le ministre des Affaires étrangères iranien Abbas Araghchi a assuré lundi que son pays fournirait "tout le soutien nécessaire" à son allié syrien face aux groupes rebelles.

Les affrontements de ces derniers jours en Syrie sont d'une ampleur inédite depuis plusieurs années.

Après une visite en Syrie, M. Araghchi s'est rendu lundi à Ankara où il a rencontré son homologue turc Hakan Fidan pour discuter notamment le conflit syrien, a annoncé l'agence officielle iranienne Irna.