Alors que rien n'indique qu'Israël compte bientôt ralentir ses attaques contre Gaza et le Liban et que les membres de la coalition extrémiste du Premier ministre Benjamin Netanyahou appellent à l'annexion de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, les pays du Moyen-Orient devraient se serrer les coudes. Deux des pays les plus importants dans cette lutte sont l'Égypte et la Jordanie.
La question est de savoir ce que les Arabes et les pays de la région vont faire.
Lorsque Netanyahou et sa bande de fanatiques évoquent l'annexion, ils pensent probablement à l'expulsion. L'expulsion des Palestiniens est un plan qu'Israël a régulièrement vanté au cours de sa campagne à Gaza. Toutefois, l'Égypte s'est montrée ferme et n'a pas permis aux Palestiniens de pénétrer dans le Sinaï. L'Égypte sait parfaitement que si les habitants de Gaza partaient en Égypte en tant que réfugiés, ils ne reviendraient jamais chez eux. Par conséquent, le plan israélien visant à évacuer les Palestiniens de Gaza n'a pas fonctionné, malgré les bombardements massifs, le génocide et la décapitation des dirigeants du Hamas.
Lorsque Netanyahou et sa bande de fanatiques évoquent l'annexion, ils pensent probablement à l'expulsion.
Dania Koleilat Khatib
Netanyahou est enhardi. Il se sent plus proche de réaliser son rêve de chasser les Palestiniens de la Palestine et de créer un «Grand Israël» du fleuve à la mer. Pour ce faire, il doit expulser les Palestiniens de Gaza vers l'Égypte et les Palestiniens de Cisjordanie vers la Jordanie. Il est donc essentiel que ces deux pays tiennent bon. C'est pourquoi l'ensemble du monde arabe et musulman doit les soutenir. Ils constituent la première ligne de défense contre le projet sioniste extrémiste mené par Netanyahou.
L'espoir subsiste quant à la possibilité que la région adopte une position unifiée contre ce projet expansionniste hideux. Sous l'égide de l'Arabie saoudite, Riyad a accueilli la semaine dernière un sommet arabe et musulman pour discuter de Gaza. Le Royaume a condamné Israël pour avoir mené un génocide contre le peuple palestinien. Le sommet a réaffirmé le droit du peuple palestinien à disposer d'un État et à vivre dignement.
Ce front uni devrait se matérialiser par un soutien à la fois à la Jordanie et à l'Égypte. Il est important de s'assurer qu'ils ne succombent à aucune pression visant à ouvrir leurs frontières et à autoriser les expulsions de Gaza ou de la Cisjordanie.
L'histoire récente nous montre que les Palestiniens qui partent ne sont jamais autorisés à revenir. Toute expulsion se traduira par de nouvelles générations de réfugiés. Les Palestiniens et les États arabes ont tiré des leçons de 1948 et de 1967. L'année à venir ne doit pas être celle d'une nouvelle expulsion massive.
Le bon côté des choses, c'est que le président élu Donald Trump n'a pas peur d'adopter des positions fermes sur certaines questions.
Dania Koleilat Khatib
Les pays qui subiront le plus de pressions seront la Jordanie et l'Égypte. Cependant, les États arabes et islamiques devraient également s'impliquer. Ils doivent expliquer qu'une nouvelle vague de réfugiés palestiniens ne sera pas tolérée. Ils n'accepteront pas une nouvelle vague de réfugiés en échange de quelques avantages de la part des États-Unis.
Le bon côté des choses, c'est que le président élu Donald Trump n'a pas peur d'adopter des positions fermes sur certaines questions. S'il voit que l'approche de Netanyahou ne fonctionnera pas et pourrait conduire à un conflit régional, il cherchera une autre voie. Trump est plus susceptible de faire pression et d'être ferme avec Netanyahou que Joe Biden ou Kamala Harris.
C'est le moment d'apporter à l'Égypte et à la Jordanie un soutien maximal pour qu'elles puissent résister à toute pression d'Israël en faveur de l'accueil des réfugiés. Les États arabes et islamiques doivent prendre conscience que les décisions qu'ils prennent aujourd'hui affecteront de nombreuses générations à venir. La région est à la croisée des chemins. Soit nous permettons à Israël un expansionnisme débridé, soit nous nous unissons et établissons un cadre pour une paix durable.
Dania Koleilat Khatib est une spécialiste des relations américano-arabes et plus particulièrement du lobbying. Elle est présidente du Centre de recherche pour la coopération et la construction de la paix, une organisation non gouvernementale libanaise axée sur la voie II.
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com