TEHERAN : L'Iran a fermé mardi un centre culturel allemand à Téhéran, suscitant la colère de Berlin où le ministère des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur iranien.
Cette nouvelle passe d'armes entre les deux pays intervient dans un contexte tendu, près d'un mois après la fermeture par l'Allemagne d'un centre islamique en raison de ses liens avec l'Iran.
Mardi, Mizan Online, l'agence officielle de l'Autorité judiciaire iranienne, a annoncé la fermeture de "deux succursales de centres illégaux affiliés au gouvernement allemand, qui ont violé les lois iraniennes, commis de nombreux actes illégaux et d'importantes malversations financières.
Mizan Online a fait état par ailleurs d'"enquête en cours" sur "des violations commises par d'autres centres affiliés à l'Allemagne".
Le ministère allemand des Affaires étrangères a réagi en disant "condamner l'action des autorités de sécurité iraniennes contre l'Institut de langue allemande de Téhéran".
L'ambassadeur iranien à Berlin a également été convoqué, précise le communiqué de la diplomatie allemande.
"Nous demandons au nouveau gouvernement iranien d'autoriser immédiatement la reprise de l'enseignement", a ajouté un porte-parole du ministère cité dans un communiqué.
Selon le ministère allemand, l'institut appelé DSIT a été créé en 1995 par l'ambassade d'Allemagne à Téhéran. "Le DSIT se finance seul, grâce aux recettes provenant des cours et des examens. Il ne fait pas partie de l'Institut Goethe", écrit-il.
"Il emploie actuellement 85 enseignants, dont aucun n'est actuellement expatrié", précise-t-il.
L'agence de presse iranienne Nour News a indiqué de son côté que les centres fermés correspondaient aux "bureaux de l'Institut Goethe", vitrine culturelle de l'Allemagne, à Téhéran.
La tension était déjà montée en juillet entre les deux pays après l'interdiction par Berlin de l'emblématique Centre islamique de Hambourg (IZH), accusé d'être une officine du pouvoir iranien et de soutenir le mouvement libanais Hezbollah.
Téhéran avait vivement réagi en convoquant l'ambassadeur d'Allemagne en Iran pour dénoncer une "action hostile" et "contraire aux principes fondamentaux des droits de l'homme" de Berlin.
Fondé par des immigrés iraniens en 1953, ce centre était déjà dans le collimateur des services de renseignement allemand depuis plusieurs années.
Après l'attaque contre Israël du mouvement islamiste Hamas, dont le Hezbollah pro-iranien est un allié, le 7 octobre 2023, les députés du Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, avaient renouvelé leurs appels à fermer l'IZH.