Huit arrestations en Allemagne et en Suède pour des soupçons de crimes contre l'humanité en Syrie

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Publié le Mercredi 03 juillet 2024

Huit arrestations en Allemagne et en Suède pour des soupçons de crimes contre l'humanité en Syrie

Les justices allemande et suédoise ont annoncé mercredi l'arrestation de huit personnes soupçonnées de crimes contre l'humanité pour le compte du régime de Bachar al-Assad durant la guerre civile en Syrie.

Dans le cadre de cette opération conjointe, cinq suspects, dont quatre membres d'une milice armée et un ex-agent des renseignements syriens, ont été arrêtés en Allemagne. Trois autres personnes ont été arrêtées en Suède.

Pour la justice allemande, les suspects "sont fortement soupçonnés d'assassinats ou de tentatives d'assassinat de civils en tant que crimes contre l'humanité et crimes de guerre" commis durant la guerre civile en Syrie déclenchée en 2011 par la répression de manifestations contre le pouvoir, selon un communiqué du parquet fédéral.

Les personnes arrêtées en Suède sont "soupçonnées d'avoir commis un crime contre l'humanité, en Syrie en 2012", ajoute un communiqué du parquet suédois.

Parmi les suspects arrêtés en Allemagne figurent quatre apatrides d'origine palestinienne, membres d'une milice armée qui exerçait "pour le compte du régime syrien" le contrôle du quartier Al Yarmouk de Damas, la capitale syrienne, précise le parquet.

"Tous les accusés ont participé à la répression violente d'une manifestation pacifique contre le gouvernement syrien le 13 juillet 2012 à Al Yarmouk", ajoute la même source, précisant qu'ils ont "délibérément tiré sur les manifestants".

En outre, "des violences physiques massives, parfois répétées" ont été infligées à des civils d'Al Yarmouk entre mi-2012 et 2014 par plusieurs suspects qui sont également soupçonnés d'avoir remis aux autorités trois civils ensuite assassinés "lors d'une exécution de masse".

Les arrestations ont été menées dans le cadre d'une coopération judiciaire entre autorités allemandes et suédoises, avec le soutien des agences Europol et Eurojust et de plusieurs pays européens.

Au nom du principe de compétence universelle --qui permet de poursuivre certains crimes graves indépendamment du lieu où ils ont été commis--, l'Allemagne a déjà jugé des Syriens pour des atrocités commises pendant la guerre civile du pays.


Aramco s'associe à l'OBNL pour soutenir l'apprentissage STEAM dans les écoles japonaises

Aramco joins forces with NPO to support STEAM learning in Japanese schools (Fournie)
Aramco joins forces with NPO to support STEAM learning in Japanese schools (Fournie)
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  • La formation STEAM est une approche de l'apprentissage qui utilise la science, la technologie, l'ingénierie, les arts et les mathématiques comme points d'accès.

MACHIDA, Japon : Aramco Asia Japan (AAJ) et l'organisation à but non lucratif "Code for Everyone" ont conclu un partenariat visant à promouvoir l'éducation STEAM dans les collèges et lycées publics au cours de l'exercice 2024.

L'éducation STEAM est une approche de l'apprentissage qui utilise la science, la technologie, l'ingénierie, les arts et les mathématiques comme points d'accès pour guider la recherche, le dialogue et la pensée critique des élèves.

Ce projet pionnier est sur le point de transformer le paysage de l'éducation STEAM dans les collèges et lycées publics du Japon. Il permettra non seulement d'équiper 5 000 élèves de matériel pédagogique gratuit, mais aussi de leur donner les moyens de développer des compétences et de résoudre des problèmes grâce à un apprentissage pratique, ouvrant ainsi la voie à une génération future plus innovante et dotée d'un esprit critique.

La cérémonie de lancement s'est déroulée en présence de 12 élèves du collège Minami Naruse, d'éducateurs, du directeur de la représentation de l'AAJ, Abdullah Jastaniah, du directeur de Code for Everyone et de l'ambassadeur saoudien au Japon, le Dr Ghazi Faisal S Binzagr.

"Basé sur l'idée que la valeur réelle de l'énergie réside dans la capacité à contribuer au progrès et au développement des personnes, le défi STEAM d'Aramco reflète notre objectif d'encourager l'innovation et la pensée critique chez les jeunes", a déclaré le directeur représentatif de l'AAJ, M. Jastaniah.

"Grâce à notre partenariat avec Code for Everyone, nous voulons inspirer aux élèves une passion pour les sciences, la technologie, l'ingénierie, l'art et les mathématiques et leur permettre d'acquérir les compétences dont ils auront besoin pour être actifs à l'avenir. Cette collaboration est en parfaite adéquation avec les objectifs de la stratégie de citoyenneté mondiale d'Aramco".

Le directeur de Code for Everyone, TONEGAWA Yuta, a souligné le besoin pressant d'éducation à l'information dans tout le Japon et a mis en évidence certains des défis auxquels les écoles japonaises sont confrontées, notamment les difficultés à élaborer des orientations, le manque de professionnalisme des enseignants et la pénurie de matériel d'enseignement et de référence.

"Il est notamment difficile de préparer le matériel nécessaire à l'apprentissage pratique dans les écoles publiques", a-t-il déclaré. "Nous espérons que la signature de notre partenariat avec l'AAJ permettra aux élèves de suivre des cours où ils pourront démontrer leur créativité de manière indépendante.

Aramco Asia Japan (AAJ) est la filiale japonaise de l'entreprise énergétique et chimique saoudienne Aramco.

 


Royaume-Uni: les principaux ministres du nouveau gouvernement travailliste

Richard Tice, Nigel Farage, Lee Anderson et Rupert Lowe, nouveaux députés de Reform UK, posent lors de la présentation de leur programme à Londres le 5 juillet 2024, un jour après les élections générales en Grande-Bretagne.
Richard Tice, Nigel Farage, Lee Anderson et Rupert Lowe, nouveaux députés de Reform UK, posent lors de la présentation de leur programme à Londres le 5 juillet 2024, un jour après les élections générales en Grande-Bretagne.
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  • Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a officialisé la composition de son gouvernement.
  • Rachel Reeves est la première femme chancelière de l'Echiquier, brisant ce qu'elle a qualifié de "dernier plafond de verre en politique".

LONDRES : Dans la foulée de son arrivée à Downing Street, le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a officialisé la composition de son gouvernement.

En voici les principaux ministres.

- Vice-Première ministre: Angela Rayner

Dans un pays où la classe dirigeante est massivement passée par les universités d'Oxford et Cambridge, Angela Rayner, 44 ans, détonne. Elle a grandi dans un logement social du nord de l'Angleterre, a quitté l'école sans diplôme, mère célibataire à 16 ans.

Passée par le syndicalisme, députée depuis 2015, elle est élue numéro deux du parti travailliste en 2020. Elle forme un duo contrasté avec Keir Starmer, avec son positionnement plus à gauche, son franc parler et son accent populaire du nord.

Chargée notamment des dossiers du logement et du rééquilibrage territorial, Angela Rayner veut agir pour un programme de construction massive et la fin des "contrats zéro heure" qui ne garantissent aucun minimum d'heures de travail payées.

- Finances: Rachel Reeves

A 45 ans, cette ex-économiste de la Banque d'Angleterre est la première femme chancelière de l'Echiquier, brisant ce qu'elle a qualifié de "dernier plafond de verre en politique".

Rachel Reeves a joué un rôle central dans le recentrage du Labour et sa volonté d'incarner la compétence sur les questions économiques. Elle martèle que son parti est désormais "le parti naturel des entreprises" et promet "une discipline de fer" sur les finances publiques.

Née dans une famille d'enseignants à Londres, amatrice d'échecs, entrée en politique sous Tony Blair, Rachel Reeves défend un rôle actif de l'Etat par les investissements et veut "reconstruire les services publics".

- Affaires étrangères: David Lammy

Cet avocat de 51 ans, descendant d'esclaves du Guyana, en Amérique du Sud, a affûté sa vision de la diplomatie en enchaînant plus de 40 visites à l'étranger depuis deux ans. Selon lui, la politique étrangère du Royaume-Uni "a besoin de redécouvrir l'art de la grande stratégie" après la sortie du pays de l'Union européenne.

Si le Labour suit en grande partie la ligne suivie par le gouvernement conservateur en termes de diplomatie, il veut se rapprocher de l'Union européenne, dossier très sensible des deux côtés de la Manche.

David Lammy risque de se trouver sous la pression d'une partie du Labour qui reproche à sa direction une ligne trop pro-israélienne.

Cet ami de l'ancien président américain Barack Obama risque aussi de devoir gérer un possible retour à la Maison Blanche de Donald Trump qu'il avait qualifié "sociopathe aux sympathies néo-nazies". Il a assuré depuis avoir été mal compris et, selon la presse britannique, a récemment rencontré des conseillers du candidat républicain.

- Défense: John Healey

Ce dossier-clé en période de guerre en Ukraine revient à John Healey, 64 ans, vétéran du parti travailliste. Elu député en 1997 lorsque Tony Blair est arrivé au pouvoir, il a enchaîné des postes dans plusieurs ministères puis, dans l'opposition, a été responsable du Logement et de la Santé avant de passer à la Défense.

A son nouveau poste, il devra mettre en oeuvre la hausse des dépenses militaires à 2,5% du PIB (2,3% cette année) promise par le Labour. Il hérite cependant d'une armée soumise à une cure d'amaigrissement ces dernières années et appelée à s'investir davantage en Asie face à la Chine.

- Intérieur: Yvette Cooper

Autre représentante de la génération Blair élue en 1997, Yvette Cooper s'occupait de l'Intérieur depuis 2021 au sein du gouvernement fantôme travailliste, après avoir déjà occupé ce poste entre 2011 et 2015. Candidate malheureuse à la tête du Labour face à Jeremy Corbyn en 2015, elle s'est illustrée au Parlement avec ses interventions pugnaces, lui donnant une image d'autorité cruciale pour ce dossier.

En prenant la tête du Home Office, Yvette Cooper hérite du dossier de l'immigration, sujet majeur dans la campagne et souvent considéré comme un point faible des travaillistes. Elle devra incarner une ligne qui se veut ferme -réduction de l'immigration légale et lutte contre les arrivées irrégulières- mais aussi plus humaine avec l'abandon immédiat du projet conservateur d'expulser des migrants vers le Rwanda.

- Santé: Wes Streeting

Cette jeune figure de l'aile centriste du Labour sera confronté à la tâche titanesque de redresser un système public de santé mis à genoux par des années d'austérité et la pandémie. Les mois d'attente pour certains rendez-vous exaspèrent les Britanniques.

A 41 ans, Wes Streeting, qui a eu un cancer du rein en 2021, s'est préparé en revendiquant son enfance très pauvre dans un logement social de Londres mais aussi son ambition de devenir un jour Premier ministre.

- Et les autres

Shabana Mahmood, ancienne avocate, est nommée à la Justice, Bridget Philipson à l'Education, et Ed Miliband, chef du parti travailliste entre 2010 et 2015, à la Sécurité énergétique et la neutralité carbone.

Steve Reed devient ministre de l'Environnement, Lisa Nandy est nommée à la Culture.


Iran: second tour de la présidentielle opposant un réformiste à un ultraconservateur

Le candidat réformiste à la présidence iranienne Masoud Pezeshkian (C) salue ses partisans devant un bureau de vote à Téhéran le 5 juillet 2024. (AFP)
Le candidat réformiste à la présidence iranienne Masoud Pezeshkian (C) salue ses partisans devant un bureau de vote à Téhéran le 5 juillet 2024. (AFP)
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  • Le scrutin est suivi avec attention à l'étranger alors que l'Iran, poids-lourd du Moyen-Orient, est au coeur de plusieurs crises géopolitiques.
  • "Les gens sont mécontents de nous", les responsables, a déclaré M. Pezeshkian. "Lorsque 60% de la population ne participe pas (à une élection), cela signifie qu'il y a un problème" avec le gouvernement, a-t-il argué.

TEHERAN : Les Iraniens votent vendredi pour le second tour de l'élection présidentielle, qui oppose le député réformateur Massoud Pezeshkian à un ancien négociateur nucléaire, l'ultraconservateur Saïd Jalili.

Le scrutin est suivi avec attention à l'étranger alors que l'Iran, poids-lourd du Moyen-Orient, est au coeur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s'oppose aux pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, son ennemi juré.

Quelque 61 millions d'Iraniens sont appelés aux urnes dans les 58.638 bureaux de vote du pays depuis 08H00 (04H30 GMT). Les opérations de vote ont été prolongées jusqu'à 20H00 (16H30 GMT). Les résultats sont attendus samedi.

Arrivé en tête au premier tour avec 42,4% des voix, M. Pezeshkian plaide pour un Iran plus ouvert à l'Occident. M. Jalili, qui a obtenu 38,6% des votes, est lui connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales.

M. Pezeshkian, 69 ans, a reçu le soutien des anciens présidents, le réformiste Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani.

Son rival, 58 ans, a lui notamment l'appui de Mohammad-Bagher Ghalibaf, le président conservateur du Parlement, arrivé troisième avec 13,8% des voix au premier tour.

L'élection, organisée à la hâte pour remplacer le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi, tué dans un accident d'hélicoptère le 19 mai, se tient dans un contexte de mécontentement populaire face notamment à l'état de l'économie frappée par des sanctions internationales.

- "Visions différentes" -

La participation au premier tour il y a une semaine avait atteint 39,92% des 61 millions d'électeurs, son niveau le plus bas en 45 ans de République islamique.

Des figures de l'opposition en Iran, ainsi qu'au sein de la diaspora, ont appelé au boycott du scrutin, jugeant que les camps conservateur et réformateur représentent deux faces de la même médaille.

Mais pour l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, les électeurs ont bien un "choix" à faire, au vu des "visions totalement différentes" des candidats, affirme-t-il à l'AFP après avoir voté dans l'est de la capitale.

Dans un  bureau de vote de Téhéran, Hossein, 40 ans, confie avoir choisi M. Pezeshkian, car il "peut changer des choses".

Farzad, âgé de 52 ans - qui comme Hossein ne souhaite pas donner son nom de famille - a fait le même choix, pour "empêcher l'accès au pouvoir des radicaux" ultraconservateurs.

"Cela fait 45 ans que nous crions mort à l’Amérique, ça suffit, (...) On ne peut pas construire un mur autour du pays", martèle-t-il.

Melika Moghtadaie, vêtue d'un tchador noir, a elle opté pour M. Jalili. Cette étudiante de 19 ans compte sur lui pour "aider à améliorer l'économie du pays".

Dans un café du centre de la capitale, Elmira, une étudiante de 26 ans, s'est elle abstenue et espère être imitée par beaucoup pour "envoyer un message" au monde.

- Gens "mécontents" -

Lors de deux débats télévisés, les candidats ont abordé les difficultés économiques du pays, ses relations internationales, le faible taux de participation aux élections et les restrictions imposées à Internet par le gouvernement.

"Les gens sont mécontents de nous", les responsables, a déclaré M. Pezeshkian. "Lorsque 60% de la population ne participe pas (à une élection), cela signifie qu'il y a un problème" avec le gouvernement, a-t-il argué.

Le candidat réformiste, qui affirme sa loyauté à la République islamique, a appelé à des "relations constructives" avec Washington et les pays européens afin de "sortir l'Iran de son isolement".

Négociateur dans le dossier nucléaire entre 2007 et 2013, M. Jalili s'était fermement opposé à l'accord conclu finalement en 2015 entre l'Iran et des puissances mondiales, dont les Etats-Unis, qui imposait des restrictions à l'activité nucléaire iranienne en échange d'un allègement des sanctions.

Les négociations sur le nucléaire sont actuellement dans l'impasse après le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 qui ont réimposé de sévères sanctions économiques à Téhéran.

Son adversaire appelle à régler la question persistante du port obligatoire du voile pour les femmes, l'une des causes du vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays fin 2022 après le décès de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict.

Quel que soit le résultat du vote, l'élection devrait avoir des répercussions limitées, le président n'ayant que des pouvoirs restreints: il est chargé d'appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui est le chef de l'Etat.