Après la tentative d'assassinat de Trump, un déferlement de théories du complot

La presse du matin à Melbourne, le 15 juillet 2024, montre les titres et les photos après la tentative d'assassinat du candidat républicain Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet 2024 (Fournie)
La presse du matin à Melbourne, le 15 juillet 2024, montre les titres et les photos après la tentative d'assassinat du candidat républicain Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet 2024 (Fournie)
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Publié le Lundi 15 juillet 2024

Après la tentative d'assassinat de Trump, un déferlement de théories du complot

  • D'innombrables internautes ont aussi tenté d'identifier eux-mêmes le tireur, assurant à tort, notamment, qu'il s'agissait d'un YouTubeur italien.
  • La facilité d'accès des réseaux sociaux, ajoute-t-il, peut galvaniser les individus dans l'idée qu'"on participe tous à l'enquête/hystérie collective".

PARIS : Dès les premières minutes après la tentative d'assassinat de Donald Trump, des théories du complot ont déferlé sur internet, certains évoquant un tireur aux "ordres" du président Biden ou de l'"Etat profond", d'autres dénonçant un "simulacre" destiné à faire de l'ex-président un héros.

Ainsi par exemple, la vidéo en gros plan d'une spectatrice "suspecte" au meeting tenant une pancarte "Biden" ou une photo d'agents de service de sécurité tout sourire tenant un Donald Trump ensanglanté, ont circulé massivement sur X, en anglais, français ou portugais notamment, comme autant de "preuves" que l'attentat était "organisé", "planifié".

Peu importe si la femme à la casquette portait selon toute vraisemblance la même pancarte que ses voisins "Joe Biden, you're fired" ("Joe Biden, tu es viré"), et que la photo des agents a vraisemblablement été retouchée, selon les recherches de l'AFP, les rumeurs inondent le web depuis le meeting en Pennsylvanie samedi.

D'innombrables internautes ont aussi tenté d'identifier eux-mêmes le tireur, assurant à tort, notamment, qu'il s'agissait d'un YouTubeur italien.

La vidéo d'un homme se filmant dans sa voiture et laissant entendre qu'il était le tueur a aussi massivement circulé, bien que nombre de médias américains aient estimé qu'il s'agissait d'un canular.

Pour le chercheur en sciences politiques Julien Giry, l'hystérie collective du weekend autour de cet événement n'est pas une surprise, "à un moment pareil et avec un personnage pareil". "C'est presque l'absence de théories conspirationnistes qui aurait constitué une surprise, presque une anomalie", poursuit-il.

D'autant que la multitude d'images, officielles et amateur, de l'événement, fournit "la possibilité de créer un discours alternatif" selon lui.

La tentative d'assassinat en elle-même, renchérit M. Giry, "apporte du crédit au fait que c'est un homme qui est menacé, qu'il a peut-être voulu aussi mener des combats trop puissants contre les forces prétendument occultes – l'+Etat profond+ par exemple".

L'"Etat profond" ou "Deep State" est une croyance en vogue dans les milieux complotistes américains d'extrême droite, en particulier la mouvance QAnon, qui prétend qu'il existerait une sorte d'Etat secret parallèle, tirant les ficelles du monde au profit d'intérêts de groupes privés.

- Côté démocrate, la thèse d'une mise en scène -

Le journaliste Anthony Mansuy, spécialiste de la sphère complotiste américaine, souligne lui "la réaction assez incroyable des cercles centristes et démocrates", qui ont aussitôt dénoncé un simulacre, avec le mot-clé #staged (mis en scène).

Très vite, des comptes prodémocrates ont assuré que le sang sur le visage de Donald Trump était faux, et que le Secret Service" (chargé de la protection de Donald Trump) avait orchestré ce moment avec l'ancien président.

Ce qui montre, selon Anthony Mansuy, "que personne n'est immunisé contre les fantasmes des théories du complot". "L'évènement peut prêter à se poser des questions", tempère-t-il, "mais on bascule dans le complot quand on part en croisade à partir d'éléments pas vérifiés".

Un travers dans lequel certains sont tombés du fait, selon lui, "d'une combinaison de trois facteurs réunis de la machine complotiste: un activisme très fort, un traumatisme socio-politique et des dégradations systémiques", qui pousse les individus, "quand ils ne peuvent plus, à cause de ces facteurs, attendre des infos de médias, à se demander: +à qui profite le crime?+".

La facilité d'accès des réseaux sociaux, ajoute-t-il, peut galvaniser les individus dans l'idée qu'"on participe tous à l'enquête/hystérie collective".

"On observe dans les deux camps politiques américains des signes de conspirationnisme accru", explique Imran Ahmed, directeur du Centre de lutte contre la haine en ligne, interrogé par le Washington Post. "Les théories du complot fournissent une histoire simple pour donner à chacun une raison de ne pas affronter la réalité".

Dans leurs publications, beaucoup font référence à l'assassinat du président Kennedy en 1963 en se demandant "on ne va pas nous refaire le coup du tireur isolé?".

"Depuis 1967-68, vous avez à peu près entre 70 et 80% des Américains, toutes variables socio-démographiques, socio-politiques confondues, qui sont absolument persuadés que JFK est victime d'une conspiration", rappelle Julien Giry. La tentative d'assassinat contre Ronald Reagan, blessé gravement à quelques mois des élections en 1981, revient aussi dans tous les esprits.


Le patron de Telegram, Pavel Durov, qualifie l'arrestation française de «  malavisée  »

Pavel Durov a été arrêté par les autorités françaises à l'aéroport du Bourget à Paris le mois dernier et interrogé pendant quatre jours. (Reuters/File)
Pavel Durov a été arrêté par les autorités françaises à l'aéroport du Bourget à Paris le mois dernier et interrogé pendant quatre jours. (Reuters/File)
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  • La plateforme n'est pas un "paradis anarchique", selon un entrepreneur de Dubaï
  • Pavel Durov est accusé d'avoir permis à Telegram d'être utilisé pour des activités criminelles

LONDRES: Le patron de Telegram, Pavel Durov, a répondu publiquement à ce qu'il qualifie d’accusations "malavisées" portées contre lui par les autorités françaises, en défendant sa plateforme et son leadership dans ses premiers commentaires depuis son arrestation.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux jeudi, Durov a critiqué l'enquête judiciaire qui a conduit à des accusations préliminaires et l'a accusé d'avoir permis que Telegram soit utilisé pour des activités criminelles.

Ces accusations ont été portées dans le cadre d'une enquête sur la complicité présumée de la plateforme dans la publication de matériel pédopornographique et le trafic de drogues.

Durov, qui possède les nationalités émirienne, française et russe, a déclaré que l'action en justice devait viser la plateforme, et non son PDG.

"Utiliser des lois datant de l'ère pré-smartphone pour accuser un PDG de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu'il gère est une approche erronée", a-t-il déclaré.

"Construire des technologies est déjà assez difficile. Aucun innovateur ne construira de nouveaux outils s'il sait qu'il peut être tenu personnellement responsable des abus potentiels de ces outils.

Tout en reconnaissant que Telegram était confronté à des défis en raison de sa croissance rapide, Durov a déclaré qu'il ne s'agissait pas d'une "sorte de paradis anarchique" et que les efforts de l'entreprise pour modérer les contenus préjudiciables comprenaient la suppression de millions de messages chaque jour et la publication de rapports de transparence.

La plateforme travaille avec des ONG pour résoudre les problèmes urgents de modération, ce qui est devenu un "objectif personnel", et d'autres mises à jour seront publiées prochainement, a-t-il déclaré.

Le mois dernier, Durov a été arrêté par les autorités françaises à l'aéroport du Bourget, à Paris, et interrogé pendant quatre jours.

Il a été libéré contre une caution de 5 millions d'euros (5,55 millions de dollars), mais doit se présenter au poste de police deux fois par semaine. Le gouvernement des Émirats arabes unis a pris contact avec les autorités françaises à ce sujet.

Durov a déclaré qu'au cours de sa garde à vue, on lui a dit qu’il "pouvait être personnellement responsable de l'utilisation illégale de Telegram par d'autres personnes, parce que les autorités françaises n'ont pas reçu de réponses de Telegram. C'était surprenant pour plusieurs raisons".

La plateforme avait un représentant officiel dans l'Union européenne qui répondait aux demandes de l'UE et disposait d'une adresse électronique publique, a-t-il déclaré.

"Les autorités disposaient de nombreux moyens de me joindre pour obtenir de l'aide".

Il poursuit: "En tant que citoyen français, j'étais souvent invité au consulat de France à Dubaï. Il y a quelque temps, lorsque cela m'a été demandé, je les ai personnellement aidés à mettre en place une ligne d'assistance téléphonique avec Telegram pour faire face à la menace terroriste en France".

Il a reconnu qu'il était difficile de créer "un processus cohérent à l'échelle mondiale" et a déclaré qu'il avait été difficile de trouver le bon équilibre entre la protection de la vie privée et la sécurité en raison de la diversité des législations.

"Nous nous sommes engagés à collaborer avec les régulateurs pour trouver le bon équilibre... Tout cela ne signifie pas que Telegram est parfait... Mais nous avons toujours été ouverts au dialogue".

 


En quête d'armes, Zelensky s'assure le soutien de Meloni

Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine". (AFP).
Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine". (AFP).
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  • Cette rencontre a eu lieu en marge du forum économique The European House - Ambrosetti qui a débuté vendredi sur les rives du lac de Come, auquel a participé également le Premier ministre hongrois Viktor Orban
  • S'ils réaffirment régulièrement leur forte solidarité, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s'enlise

CERNOBBIO: La Première ministre italienne Giorgia Meloni a assuré samedi l'Ukraine de son soutien sans faille lors d'une rencontre à Cernobbio avec le président Volodymyr Zelensky, qui réclame davantage d'armes à un moment où Moscou avance sur le front est.

Cette rencontre a eu lieu en marge du forum économique The European House - Ambrosetti qui a débuté vendredi sur les rives du lac de Come, auquel a participé également le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

"Nous ne devons pas baisser les bras!", a lancé Mme Meloni devant le parterre du forum économique, sorte de mini-Davos, s'adressant ainsi aux alliés de Kiev mais aussi à une opinion publique qui est, selon elle, "légitimement inquiète de la guerre".

S'ils réaffirment régulièrement leur forte solidarité, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s'enlise.

Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine".

"Il ne faut pas tomber dans le piège de la propagande russe" en croyant que le sort de l'Ukraine était scellé, a-t-elle averti.

Aider l'Ukraine à se défendre contre son voisin puissant a créé les conditions d'une "impasse" dans la guerre permettant des pourparlers de paix, a-t-elle fait valoir.

Lors de la rencontre avec M. Zelensky, Giorgia Meloni a mis l'accent sur "le caractère central du soutien à l'Ukraine dans l'agenda de la présidence italienne du G7 et l'engagement continu en faveur de la défense légitime de l'Ukraine et d'une paix juste et durable", a indiqué la présidence du Conseil italien.

« Paix juste »

"Je remercie Giorgia et le peuple italien pour leur soutien et leurs efforts conjoints en vue de rétablir une paix juste", a écrit le dirigeant ukrainien sur X à l'issue de l'entretien, postant une vidéo de leur rencontre.

Après une visite en Allemagne, où il a participé à la réunion des soutiens internationaux de Kiev et a rencontré le chancelier Olaf Scholz, M. Zelensky est arrivé vendredi soir à Cernobbio pour plaider sa cause en Italie.

Kiev réclame à ses alliés la levée des restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires jugées "légitimes", comme des bases aériennes d'où décollent les avions bombardant l'Ukraine.

L'Italie soutient les sanctions contre Moscou et fournit des armes à Kiev, mais est cependant opposée, à l'instar de la Hongrie, à leur usage en dehors du territoire ukrainien, à rebours de la plupart des pays européens.

S'adressant aux entrepreneurs réunis à Cernobbio, M. Zelensky avait cependant assuré vendredi que "l'Italie fait tout ce qu'elle peut pour parvenir à la paix, nous ne lui demandons rien de plus que ce qu'elle fait déjà".

La rencontre de Giorgia Meloni avec M. Zelensky visait à rassurer l'Ukraine sur le soutien continu de l'Italie au moment où l'un des partenaires de sa coalition de droite et d'extrême droite, Matteo Salvini, est farouchement opposé à toute incursion de Kiev en territoire russe.

M. Zelensky a martelé vendredi qu'en aucun cas ces armes ne seraient utilisées pour frapper les civils ou les cibles non militaires, même si "ce sont nos ennemis, parce qu'ils soutiennent la politique de Poutine".

Sur la base aérienne américaine de Ramstein en Allemagne, M. Zelensky avait réitéré vendredi sa demande de pouvoir utiliser les armes à longue portée fournies par ses partenaires "non seulement sur le territoire occupé de l'Ukraine, mais aussi sur le territoire russe".

Pas de cessez-le-feu

Viktor Orban, opposé à l'aide occidentale à l'Ukraine et proche du Kremlin, avait indiqué vendredi qu'il s'entretiendrait "bien sûr" avec le président ukrainien à Cernobbio si l'occasion se présentait, mais finalement aucune rencontre n'a eu lieu.

Lors de leur dernier face-à-face à Kiev début juillet, M. Orban avait appelé M. Zelensky à envisager un "cessez-le-feu rapidement".

Le Hongrois a réitéré ses appels à un cessez-le-feu vendredi, aussitôt rejetés par M. Zelensky. "Beaucoup de gens parlent de cessez-le-feu en ce moment" mais le président russe Vladimir Poutine n'a jamais tenu ses engagements passés de faire taire les armes. A chaque fois, "ils ont recommencé à nous tuer sur la ligne de contact", a-t-il dit.

A la réunion des soutiens internationaux de Kiev en Allemagne, Volodymyr Zelensky a réclamé au contraire à ses alliés "plus d'armes" pour repousser les forces russes, "en particulier dans la région de Donetsk", dans l'est de Ukraine.

 


Atterrissage d'urgence d'un avion indien en Turquie après une alerte à la bombe

Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi. (AFP)
Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi. (AFP)
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  • Cité par les médias turcs, le gouverneur de la province d'Erzurum, Mustafa Çiftçi, a indiqué que 247 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord de l'avion
  • Les passagers ont été extraits de l'appareil et fouillés un à un avant d'être conduits à l'intérieur de l'aéroport, et une équipe de démineurs a été dépêchée pour inspecter l'intérieur de l'avion et les bagages en soute

ISTANBUL: Un avion de la compagnie indienne Vistara avec 247 personnes à bord a effectué vendredi un atterrissage d'urgence dans l'Est de la Turquie en raison d'une alerte à la bombe, ont indiqué la compagnie et les autorités locales.

"Le vol UK27 reliant Mumbai à Francfort (BOM-FRA) a été détourné vers la Turquie (aéroport d'Erzurum) pour des raisons de sécurité", a indiqué la compagnie aérienne indienne sur le réseau social X.

Cité par les médias turcs, le gouverneur de la province d'Erzurum, Mustafa Çiftçi, a indiqué que 247 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord de l'avion, et annoncé l'interruption temporaire des décollages et atterrissages à l'aéroport d'Erzurum.

Les passagers ont été extraits de l'appareil et fouillés un à un avant d'être conduits à l'intérieur de l'aéroport, et une équipe de démineurs a été dépêchée pour inspecter l'intérieur de l'avion et les bagages en soute, a précisé le gouverneur.

Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi.