A un mois des JO, louer son logement ne rapporte pas tant que ça

Un officier de police contrôle la circulation pendant que des ouvriers installent les Agitos, le symbole des Jeux Paralympiques sur l'Arc de Triomphe avant les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, à Paris, le 28 juin 2024. (Photo: AFP)
Un officier de police contrôle la circulation pendant que des ouvriers installent les Agitos, le symbole des Jeux Paralympiques sur l'Arc de Triomphe avant les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, à Paris, le 28 juin 2024. (Photo: AFP)
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Publié le Vendredi 28 juin 2024

A un mois des JO, louer son logement ne rapporte pas tant que ça

  • A un mois des Jeux olympiques de Paris, des habitants qui pensaient arrondir leurs fins de mois d'été en louant leur logement à prix d'or aux touristes déchantent, et baissent leurs tarifs ou lâchent carrément l'affaire
  • Malgré ces difficultés, "Paris 2024 est en passe de devenir le plus grand événement de l'histoire d'Airbnb, avec plus de voyageurs séjournant chez des hôtes locaux sur notre plateforme que lors de n'importe quel événement auparavant"

PARIS: A un mois des Jeux olympiques de Paris, des habitants qui pensaient arrondir leurs fins de mois d'été en louant leur logement à prix d'or aux touristes déchantent, et baissent leurs tarifs ou lâchent carrément l'affaire.

"On se voyait déjà avec des liasses de billets pour partir en vacances", s'esclaffe Giulia. Mais cette Parisienne de 28 ans, qui a mis son appartement en location sur Airbnb pour les JO, n'a pas vu tomber la lucrative réservation.

En janvier, cette salariée d'un groupe immobilier, qui habite dans un quartier populaire du 18e arrondissement, au nord de la capitale, demandait un tarif "exorbitant" de 550 euros par nuit.

"Après, c'est descendu à 350, puis à 250, et toujours personne..." C'est quand elle a baissé son tarif à 160 euros, contre 130 en temps normal, qu'une réservation est tombée, une Américaine qui restera 14 nuits pendant qu'elle se fera héberger chez ses parents.

"C'est un plus, ça nous permettra de faire des belles vacances", s'en satisfait-elle.

Adrien Coucaud, publicitaire qui habite le 12e arrondissement, dans l'est de la capitale, n'a pas eu autant de succès.

Par "appât du gain", il a tenté de confier l'appartement où il vit seul à une conciergerie, pour pouvoir accueillir des touristes pendant ses vacances.

L'expérience a tourné au vinaigre.

La conciergerie était aux abonnés absents, et les prix fixés étaient beaucoup trop élevés pour attirer des réservations pendant les JO (26 juillet-11 août).

Même après qu'il a repris la main sur son annonce et baissé ses prix, à 166 euros la nuit, impossible de trouver un hôte pour la période, de sorte qu'il a préféré laisser tomber. "J'arrête là l'aventure, je suis dégoûté", confie-t-il.

"Un peu vu venir"

"Comme anticipé, l'augmentation de l'offre disponible pendant les Jeux régule les prix", reconnaît Airbnb dans une déclaration transmise à l'AFP, sans dévoiler de données précises sur les prix pratiqués.

Malgré ces difficultés, "Paris 2024 est en passe de devenir le plus grand événement de l'histoire d'Airbnb, avec plus de voyageurs séjournant chez des hôtes locaux sur notre plateforme que lors de n'importe quel événement auparavant", se félicite le géant de la location touristique.

"Les nuitées réservées au premier trimestre pour des séjours pendant la période des Jeux ont été plus de cinq fois supérieures à ce qu'elles étaient en région parisienne à la même période l'année précédente", ajoute la plateforme américaine.

"On l'avait un peu vu venir", relève Barbara Gomes, élue chargée de la régulation des meublés touristiques à la Ville de Paris. "Il y a eu un phénomène d'inflation dans un premier temps, avec beaucoup de fantasmes sur les prix à la location qui pourraient être faits pendant les Jeux", puis "une baisse des prix", détaille l'élue communiste.

Elle attribue ce phénomène aux départs en vacances des Parisiens, qui en profitent pour mettre leur logement en location, conjugués à l'abondance de l'offre hôtelière.

"Ce n'est jamais une mauvaise nouvelle de pouvoir être hébergé à moindre frais", estime-t-elle, disant n'avoir "aucun problème à ce que quelqu'un qui part en vacances veuille mettre un peu de beurre dans les épinards (...) Ça ne retire de logement à personne".

L'élue ajoute être "attentive" au respect de la réglementation parisienne, qui rend très difficile de louer un logement qui n'est pas une résidence principale.

"Pour tout ce qui est bas de gamme et moyenne gamme, il n'y a pas de poule aux œufs d'or", tranche Raphaël Lorin, président d'Archides, groupe spécialisé dans la location touristique de luxe, "puisque sur 15 millions de touristes il y a 13 millions de Français".

Les Français assistant aux JO se font en effet plus souvent héberger chez des proches, avance-t-il.

"Par contre, les étrangers, ça peut être des gens à très gros budget et consommateurs d'hôtellerie très haut de gamme", affirme Raphaël Lorin.


JO-2024 : aux portes de Paris, une petite ville française passe à l'heure américaine

Cette vue générale montre la voie "Paris 2024" sur le Boulevard Périphérique dédiée aux véhicules prioritaires pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, à Paris le 30 juin 2024. (Photo: AFP)
Cette vue générale montre la voie "Paris 2024" sur le Boulevard Périphérique dédiée aux véhicules prioritaires pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, à Paris le 30 juin 2024. (Photo: AFP)
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  • Petite ville tranquille aux portes de Paris, Eaubonne s'apprête à vivre un été américain, et même à devenir "un peu Fort Knox": la pléthorique Team USA a choisi le centre sportif Athletica pour en faire son camp d'entraînement pendant les JO de Paris
  • Le destin américain d'Athletica s'est esquissé dès 2018, six ans avant la cérémonie d'ouverture des Jeux: pour le confort et le bien-être de l'équipe aux couleurs de bannière étoilée

PARIS: Petite ville tranquille aux portes de Paris, Eaubonne s'apprête à vivre un été américain, et même à devenir "un peu Fort Knox": la pléthorique Team USA a choisi le centre sportif Athletica pour en faire son camp d'entraînement pendant les JO de Paris.

"La délégation américaine, c'est 900 athlètes (500 pour les Jeux olympiques du 26 juillet au 11 août, 400 pour les paralympiques du 28 août au 8 septembre) et c'est plus de 5.000 personnes qui travaillent pour eux," s'enthousiasme avant le grand débarquement attendu Arnaud Zumaglia, directeur général d'Athletica.

Basketteurs de la "Dream Team" mis à part, tous les sportifs dormiront au village olympique, entre Saint-Denis et Saint-Ouen, dans la banlieue nord de Paris.

Mais leurs entraîneurs, kinés et autres cadres techniques prendront eux leurs quartiers dans les nouvelles chambres du centre d'Eaubonne, ville de 25.000 habitants.

Le destin américain d'Athletica s'est esquissé dès 2018, six ans avant la cérémonie d'ouverture des Jeux: pour le confort et le bien-être de l'équipe aux couleurs de bannière étoilée, pas question d'improvisation.

"Une agence marketing de Chypre nous contacte alors par mail disant qu'elle est mandatée pour trouver des infrastructures pour la Team USA", se remémore Arnaud Zumaglia. "On ne répond pas car on croit vraiment à un +spam+. Mais finalement, deux semaines plus tard, ils viennent frapper à la porte car ils veulent visiter", ajoute-t-il en riant.

- Modernisation -

Un stade d'athlétisme couvert, un vaste gymnase pour les sports collectifs, des terrains annexes accompagnés d'un centre d'hébergement et de restauration pour une centaine de personnes, le tout à 20 minutes de la capitale française: les installations avaient tout pour plaire aux Américains.

La perspective des travaux programmés - avec 27 millions d'euros d'argent public investis - pour moderniser les infrastructures, construites il y a plus de trente ans, a achevé de séduire les intendants de l'équipe olympique américaine.

Outre le nouveau parquet qui pave la halle multisports, trois caissons de cryothérapie et des lits d'hydromassage y ont fait leur apparition dans un nouveau pôle de "régénération sportive".

"C'était important de toute façon de moderniser l'équipement pour les 300.000 usagers qu'on reçoit chaque année", justifie Arnaud Zumaglia.

Pin's aux couleurs de la Team USA au revers de sa veste, le responsable glisse sobrement que les Américains ont "participé financièrement" quand ils ont "demandé des ajustements spécifiques".

Des détails et surtout du montant de la facture de cette privatisation totale d'Athletica pour tout l'été, il ne peut sans surprise pas dire un mot: le contrat signé avec les Américains est protégé par un accord de confidentialité.

"Ce n'est pas eux qui décidaient" des travaux, tient à assurer Marie-Christine Cavecchi, la présidente du conseil départemental. "Les Américains sont régulièrement venus pour voir si nos promesses allaient être tenues", ajoute l'élue.

- Sécurité renforcée -

Avant que les stars de l'olympisme n'investissent les locaux pour se préparer à leurs épreuves, la maire d'Eaubonne savoure déjà "un formidable outil de fédération des habitants".

Comme ses administrés, Marie-José Beaulande appréhende les mesures de sécurité renforcées qui seront mises en place autour du centre. Elle redoute même qu'il se transforme "un peu en Fort Knox", la réserve d'or de la banque centrale américaine dans le Kentucky (centre des Etats-Unis).

Mais "pour la réputation de la ville", l'élue tient à ce "que les athlètes se préparent en sérénité" quand même. Les policiers assureront "une présence physique et visible renforcée aux abords du centre d'entrainement", a fait savoir la préfecture.

A l'inverse de ce qui est prévu à Paris, aucune route d'Eaubonne ne sera fermée et il n'est nullement question ici d'un quelconque QR code pour circuler.

Riverains et visiteurs devront néanmoins justifier "de leur domiciliation ou du motif de leurs déplacements, selon des modalités qui ont été définies en lien étroit avec la délégation américaine et les villes concernées," signale la préfecture.

Si l'impact sur leur quotidien devrait être limité, les voisins d'Athletica ont toutefois peu de chance de voir s'entraîner les vedettes Simone Biles (gymnastique) ou Noah Lyles (athlétisme).

"Ça reste un grand regret mais, bon, ils auront peut-être l'occasion de les voir sur les compétitions s'ils ont pris des billets," sourit Arnaud Zumaglia.


Législatives: participation en nette hausse à 25,90% à 12H00

Un électeur prend son bulletin de vote dans un bureau de vote lors du premier tour des élections législatives à Pau, dans le sud-ouest de la France, le 30 juin 2024.
Un électeur prend son bulletin de vote dans un bureau de vote lors du premier tour des élections législatives à Pau, dans le sud-ouest de la France, le 30 juin 2024.
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  • Le taux de participation était en nette hausse dimanche à 12H00 en France métropolitaine au premier tour des législatives à 25,90%,
  • La participation finale devrait donc être largement supérieure aux 47,51% de 2022 et pourrait même dépasser les 67,9% de 1997.

PARIS : Le taux de participation était en nette hausse dimanche à 12H00 en France métropolitaine au premier tour des législatives à 25,90%, contre 18,43% lors du scrutin de 2022 à la même heure, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

En 1997, lors des dernières législatives anticipées, il était à midi de 22,74%.

Le séisme de la dissolution de l'Assemblée nationale annoncée par Emmanuel Macron le 9 juin, et les enjeux du scrutin, qui pourrait ouvrir la voie à l'accession de l'extrême droite au pouvoir, semblent fortement mobiliser les Français.

La participation finale devrait donc être largement supérieure aux 47,51% de 2022 et pourrait même dépasser les 67,9% de 1997.

A Paris, la participation à midi a plus que doublé à 25,48%, contre 12,26% deux ans plus tôt, selon la préfecture.

La participation est la plus forte dans les départements du sud de la France avec 34,41% en Aveyron, 33,70% dans les Bouches-du-Rhône, 33,61% dans le Gers, 32,85% en Dordogne et 32,68% dans les Hautes-Alpes.

Les taux les plus faibles aparaissent en région parisienne avec 17,93% en Seine-Saint-Denis, 18,29% en Val-de-Marne, 18,47% dans les Hauts-de-Seine.


Affaire Ghosn: la justice se prononce mardi sur la demande de prescription de Rachida Dati

La ministre française de la Culture Rachida Datileaves après la réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 26 juin 2024. (Photo: AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Datileaves après la réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 26 juin 2024. (Photo: AFP)
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  • La cour d'appel de Paris se prononce mardi sur la demande de la ministre de la Culture Rachida Dati de mettre fin aux poursuites qui la visent depuis 2021 dans le volet parisien de l'affaire Carlos Ghosn
  • Dans ce dossier, Carlos Ghosn, qui vit au Liban, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis avril 2023

PARIS: La cour d'appel de Paris se prononce mardi sur la demande de la ministre de la Culture Rachida Dati de mettre fin aux poursuites qui la visent depuis 2021 dans le volet parisien de l'affaire Carlos Ghosn.

"Nous attendons avec sérénité que la prescription soit constatée. C'est une évidence judiciaire", ont déclaré à l'AFP Mes Olivier Baratelli et Olivier Pardo, deux des avocats de la ministre.

"Tout le monde connaissait l'intervention de Rachida Dati comme avocate de Renault-Nissan en 2009 et 2010. Tout est parfaitement clair", ont-il assuré.

L'ancienne garde des Sceaux et ex-maire du 7e arrondissement de Paris est mise examen depuis juillet 2021 pour corruption et trafic d'influence passif par personne investie d'un mandat électif public.

Elle est soupçonnée d'avoir perçu 900.000 euros de la part de RNBV, filiale de l'alliance Renault-Nissan, sans contrepartie d'un travail réel, entre 2010 et 2012, alors qu'elle était avocate et députée européenne (2009-2019).

Les investigations ont cherché également à déterminer si cette convention d'honoraires aurait pu servir à masquer une activité de lobbying au Parlement européen, interdite à tout élu.

Dans ce dossier, Carlos Ghosn, qui vit au Liban, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international depuis avril 2023.

L'ancien magnat de l'automobile et la ministre de la Culture contestent toute irrégularité.

La défense de Mme Dati avait déjà soulevé en 2021 la prescription des faits devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, en vain.

Ses avocats l'ont à nouveau saisie après le refus des juges d'instruction en charge de cette affaire, ouverte en 2019, d'examiner une nouvelle demande de constater la prescription qui s'appuyait, selon eux, sur des "éléments nouveaux, fondamentaux" versés à la procédure.

Les magistrats instructeurs avaient rejeté cette demande au motif que le délai, six mois à partir de la mise en examen en matière de prescription, était dépassé.

Avant de se prononcer sur la recevabilité de cette nouvelle demande, la chambre de l'instruction doit d'abord dire si elle transmet ou non au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur ce délai de forclusion.

Soit les juges transmettent la QPC, et donc repoussent leur décision sur la prescription, soit ils l'écartent et se penchent sur la recevabilité de la requête de la ministre.

Si la prescription est encore écartée, Rachida Dati risque un procès devant le tribunal correctionnel.

Les investigations dans ce dossier sont terminées depuis septembre 2023 et le parquet national financier (PNF) devrait rendre son réquisitoire définitif prochainement. Puis les juges d'instruction ordonneront ou non un procès.

Mais si la ministre de la Culture obtient gain de cause, les poursuites la visant seront abandonnées.

Selon deux sources proches du dossier, l'avocat général avait requis lors de l'audience, le 7 mai dernier, le rejet de la prescription.

Partie civile dans ce dossier, Renault et ses avocats n'ont pas souhaité s'exprimer.