Législatives: devant les patrons, la gauche se défend, le RN veut rassurer

Le président du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) et chef de file des eurodéputés Jordan Bardella (à droite) et le chef du parti d'opposition de droite Les Républicains (LR) Eric Ciotti (à gauche) assistent à une réunion avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) rassemblant les chefs de partis et de coalitions avant les élections législatives, à Paris, le 20 juin 2024. (Photo par JULIEN DE ROSA / AFP)
Le président du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) et chef de file des eurodéputés Jordan Bardella (à droite) et le chef du parti d'opposition de droite Les Républicains (LR) Eric Ciotti (à gauche) assistent à une réunion avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) rassemblant les chefs de partis et de coalitions avant les élections législatives, à Paris, le 20 juin 2024. (Photo par JULIEN DE ROSA / AFP)
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Publié le Jeudi 20 juin 2024

Législatives: devant les patrons, la gauche se défend, le RN veut rassurer

  • Les représentants des principaux partis dans la course aux législatives passaient leur grand oral jeudi devant les patrons
  • Bruno Le Maire a qualifié les propositions de l'union de la gauche et du RN de «programmes délirants et à contretemps de la situation des finances publiques»

PARIS: Le Nouveau Front populaire demande un effort aux milliardaires, le Rassemblement national veut rassurer sur les dépenses, et la majorité comme la droite vantent leur côté pro-business: les représentants des principaux partis dans la course aux législatives passaient leur grand oral jeudi devant les patrons.

Ces prises de parole avaient lieu au moment où le Premier ministre Gabriel Attal présentait le programme de la majorité et appelait les Français à le choisir comme Premier ministre. Il était en particulier interrogé sur la nécessité ou pas de faire campagne avec Emmanuel Macron, compte tenu de l'animosité que le président suscite chez les électeurs.

Devant les patrons, c'est l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, pour Horizons, qui a ouvert la série d'auditions salle Gaveau à Paris, en redisant son attachement à la politique en faveur des entreprises déployée par l'actuelle majorité présidentielle.

"Il ne faut absolument pas changer la logique" de la politique pro-entreprises mise en œuvre depuis 2017, a-t-il déclaré devant un large auditoire composé d'organisations patronales telles que la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), l'Union des entreprises de proximité (U2P), ou le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti), outre le Medef. Il faut "même aller plus loin", selon lui.

Il a été suivi par Eric Coquerel (LFI) et Boris Vallaud (PS) pour le Nouveau Front populaire, qui ont défendu un programme accusé par l'exécutif d'être dispendieux et par le Medef, première organisation patronale, de proposer des mesures "dangereuses" pour l'économie tout comme celui du Rassemblement national.

Sur scène, M. Vallaud a proposé un "pacte productif nouveau" unissant les travailleurs, les capitaines d'industrie et les consommateurs. Critiqué pour les désaccords internes sur le chiffrage du programme, M. Coquerel a promis "quelque chose d'homogène" d'ici à la fin de la semaine.

Globalement l'ensemble des dirigeants politiques ont été applaudis durant ces auditions, mais des huées ont été entendues au moment où M. Coquerel a fait la distinction entre "ceux qui produisent des richesses dans ce pays et ceux qui regardent avant tout les cours de la Bourse".

«Patriotisme économique»

Pour financer le programme en partie, M. Vallaud mise sur la croissance. Il a réclamé aussi "un effort de patriotisme économique" aux milliardaires.

Sur scène après la gauche, Jordan Bardella et Eric Ciotti sont apparus pour la première fois côte à côte depuis l'annonce de leur alliance - pour le Rassemblement national et ses partenaires.

M. Bardella a dénoncé la "déraison budgétaire" du gouvernement et le "risque de décrochage économique". Il a promis un audit des comptes publics pour y remettre "de l'ordre" et s'est engagé à supprimer "intégralement" la CVAE, un impôt de production qui pèse sur les entreprises - cette dernière mesure étant également défendue par la majorité.

Ces derniers jours, interrogé sur son programme économique, le RN avait paru hésiter sur certaines de ses annonces concernant l'abrogation de la réforme des retraites, et le doute n'a pas été levé cette fois: "on n'a absolument pas compris quel serait le calendrier et la réalité" de l'abrogation de la réforme, a réagi le patron du Medef Patrick Martin à l'issue des auditions, jugeant que "quand c'est flou c'est qu'il y a un loup".

Sur la gauche, M. Martin a par ailleurs fustigé la proposition de Smic à 1.600 euros, affirmant "que si on veut précipiter la faillite d'entreprises allons-y gaiement".

Promesses électorales 

Ces auditions ont eu lieu dans un contexte où les finances publiques françaises sont dans le rouge et ont été épinglées mercredi par la Commission européenne qui a ouvert la voie à des procédures pour déficits publics excessifs.

Malgré cela, les promesses électorales se sont multipliées, au sein de la coalition de gauche, au RN et même au sein de l'exécutif après de récents engagements de Gabriel Attal en faveur du pouvoir d'achat.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a toutefois prévenu au cours de ces auditions salle Gaveau: "la marge de manœuvre budgétaire de la France, elle est nulle", et qualifiant les propositions de l'union de la gauche et du RN de "programmes délirants et à contretemps de la situation des finances publiques".

Dernier à passer sur le gril au terme de plus de quatre heures d'audition, le sénateur LR Bruno Retailleau a critiqué le modèle du "social étatisme" en place "depuis des années". Il a plaidé pour "plus de croissance" en misant sur la compétitivité et la productivité, et "moins de dépenses", évoquant la nécessité de réaliser 100 milliards d'euros d'économies.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.