LONDRES: Meta a annoncé mercredi avoir supprimé plus de 500 comptes Facebook et Instagram provenant d'un réseau basé en Israël qui cherchait à «manipuler» le débat public sur la guerre menée par Israël contre Gaza.
Dans son dernier rapport sur les menaces adverses, publié le 29 mai, Meta a souligné que le réseau israélien, fermé au cours du premier trimestre de 2024, comprenait 510 comptes Facebook, 32 comptes Instagram, 11 pages et un groupe.
L'enquête de Meta a conclu que ces comptes violaient sa politique en raison de «tentatives coordonnées pour manipuler le débat public à des fins stratégiques, où les faux comptes jouent un rôle central».
Le réseau ciblait les audiences aux États-Unis et au Canada, mais, selon Meta, il a été découvert et désactivé dès le début de ses tentatives pour développer son audience. Il comptait environ 500 abonnés sur Facebook et 2 000 sur Instagram, ainsi que moins de 100 membres dans le groupe.
L'enquête de Meta a révélé que ces faux comptes étaient impliqués dans des opérations transversales sur Internet, avec des activités également sur X et YouTube.
Ces comptes, présentés comme représentant des citoyens américains et canadiens, postaient principalement des publications en anglais au sujet de la guerre d'Israël contre Gaza, dont des éloges pour les actions de l'armée israélienne, des critiques envers l'Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), ainsi que des appels à la libération des otages israéliens.
Le réseau gérait également des sites Internet «axés sur la guerre Israël-Hamas et la politique au Moyen-Orient». Ces derniers étaient promus via des commentaires postés sur les pages Facebook d'organisations médiatiques internationales et locales, ainsi que sur celles de personnalités politiques et publiques, y compris des pages de députés américains.
Meta a commencé à enquêter sur l'activité du réseau après avoir examiné des rapports publics du Digital Forensic Research Lab de l'Atlantic Council sur les comportements inauthentiques sur X. Meta a ensuite découvert une activité correspondante sur ses propres applications sociales.
Toutefois, même avant le début de l'enquête, les systèmes automatisés de Meta avaient détecté et désactivé plusieurs faux comptes compromis. Il s’est avéré que les personnes qui étaient derrière ces comptes en ont créé d'autres à mesure que les précédents étaient désactivés, vraisemblablement acquis auprès de cultures de comptes «account farming».
Selon le rapport, les sponsors du réseau avaient également acheté de l'engagement inauthentique, y compris des likes et des followers, du Vietnam.
L'enquête a par ailleurs révélé l’existence d’une tentative pour dissimuler l'origine des comptes en utilisant une infrastructure de proxy nord-américaine, et qu'ils étaient liés à Stoic, une entreprise de marketing politique et d'intelligence économique basée à Tel-Aviv.
Après avoir banni Stoic de ses plates-formes, Meta a envoyé à la société une lettre exigeant qu'elle cesse immédiatement toute activité violant ses politiques.
La semaine dernière, Meta a annoncé avoir désactivé les comptes de plusieurs colons israéliens qui utilisaient Facebook et Instagram pour coordonner des raids contre les convois d'aide qui se dirigeaient vers la bande de Gaza. La société a déclaré que ces opérations violaient sa politique de coordination des préjudices.
Cependant, en décembre de l'année dernière, Human Rights Watch a accusé Meta de «promesses non tenues» après avoir constaté que l’entreprise était coupable de «censure systémique du contenu palestinien» et qu’elle avait manqué à ses «responsabilités de diligence en matière de droits humains».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com