«Ai-je vraiment fait un si mauvais film?» Rami Yasin se confie sur «Bloodline»

Rami Yasin est le scénariste et le réalisateur de «Bloodline» (Photo fournie).
Rami Yasin est le scénariste et le réalisateur de «Bloodline» (Photo fournie).
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Publié le Samedi 09 janvier 2021

«Ai-je vraiment fait un si mauvais film?» Rami Yasin se confie sur «Bloodline»

  • «Le feu s’était propagé. Nos voisins ont essayé de la retenir. Mais elle a couru à travers le feu. J’ai grandi en croyant que les mères se transforment en super-héroïnes»
  • Le projet a attiré un large public, puis a été sévèrement critiqué sur les réseaux sociaux

DUBAI: Il n’est pas facile d’innover. Il suffit de poser la question à Rami Yasin, scénariste et réalisateur de «Bloodline», présenté comme «le premier film arabe sur les vampires.»

Cela fait deux mois que «Bloodline» a été diffusé sur la plate-forme VIP Shahid de MBC, où il semblait au départ être un succès, avec des chiffres d'audience hautement impressionnants. Cependant, cela a été rapidement suivi d'un raz-de-marée de moqueries sur les réseaux sociaux. Yasin était stupéfait. La réalisation de ce film était le rêve de toute une vie. Désormais, il n'arrête pas de penser qu'il a fini par réaliser le film le plus mal compris de 2020.

«Je me suis dit: «Est-ce que j'ai vraiment réalisé un si mauvais film?» Je ne pouvais tout simplement pas le concevoir. À un moment donné, je voulais juste quitter le monde et je ne pouvais pas quitter le monde, alors j'ai quitté mon appartement, j'ai pris une petite valise, loué une chambre d’hôtel, et je suis resté seul pendant deux jours», confie Yasin à Arab News. «Puis j'ai réalisé que cela ne reflétait pas le film. C'était le reflet du manque de préparation du public pour ce genre de film.

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«Bloodline» a été créé sur la plate-forme VIP Shahid de MBC. (Photo fournie)

Des années avant que Yasin ne devienne un producteur de renom, des années avant de devenir le premier assistant réalisateur sur le célèbre film de George Clooney «Syriana», c’était un petit garçon jordanien grandissant à Abu Dhabi, dont le père était présentateur de télévision, fan de cinéma, et dont la mère avait de super pouvoirs, ce qu’il ne savait pas encore.

Il aimait déjà les films d'horreur, et en particulier les films sur les vampires. Un jour, alors qu’il était âgé de six ans, quelque chose s’est passé qui lui inspirerait sa propre histoire de vampires quelques décennies plus tard. Lui et son frère ont accidentellement mis le feu à l'appartement familial, alors qu'ils jouaient avec des allumettes. Après que sa mère leur a sauvé la vie, elle s'est rendu compte que son plus jeune fils était toujours à l’étage supérieur dans l'appartement.

«Le feu s’était propagé dans l'escalier. Nos voisins ont essayé de la retenir, mais elle a couru à travers le feu, a emmené mon frère, couru sur le balcon, a sauté sur le rebord d’un mur, restant debout et attendant l'arrivée des pompiers. Après cela, j'ai grandi en croyant que les mères se transforment en super-héroïnes ».

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La réalisation de ce film était le rêve de toute une vie. Désormais, Yasin n'arrête pas de penser qu'il a fini par réaliser le film le plus mal compris de 2020. (Photo fournie)

«Bloodline» raconte l’histoire d'une mère comme la sienne. Il est différent des nombreuses histoires de vampires qui l'ont précédé, s’éloignant des thèmes de «Dracula» et de «Twilight.» Il relate l'histoire d'une femme prénommée Lamia - interprétée par la star égyptienne Nelly Karim - qui sauve son fils d'une mort certaine en le transformant en vampire, puis se bat pour empêcher leur famille de se décomposer à la suite de sa transformation.

Selon Yasin, une multitude d’éléments a fait que son histoire a été mal interprétée par le public du Moyen-Orient. Premièrement, c'est un drame familial surnaturel, et non un simple film d'horreur. Pourtant, la campagne de lancement l’a présenté aux spectateurs comme un film d'horreur faisant peur, ce que le film n'essaie même pas de transmettre, se concentrant plutôt sur le voyage émotionnel de la mère.

«Le défi était de faire en sorte que le public n'ait pas peur de cette famille, mais ait peur pour elle», affirme Yasin. «Nous essayons de créer ce sentiment d'appréhension, que des événements puissent se succéder et mettre la famille en danger. Vous voulez que la famille survive et réussisse.»

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Selon Yasin, beaucoup de choses ont conduit son histoire à être mal interprétée par le public du Moyen-Orient. (Photo fournie)

Pour compliquer encore les choses, les spectateurs, peu habitués au genre, s'attendaient à ce qu'un film sur les vampires soit semblable à ceux réalisés dans d’autres pays, tels que «Underworld», «Blade», ou «Interview with a Vampire.» Au lieu de cela, ils ont assis à quelque chose de totalement nouveau, les laissant incertains sur la manière de juger le film de Yasin.

«En tant que cinéaste, je pense vraiment que les gens (dans la région) ne sont pas prêts à prendre des risques avec les films d’horreur. Il n'y a pas eu des années et des années de production de films d'horreur pour habituer le public à ce genre cinématographique. En conséquence, cela n'a tout simplement pas fonctionné pour certains publics, car ils considèrent les films d'horreur soit comme des films étrangers, soit comme de très grands films où tout est question d'effets spéciaux», explique Yasin.

En raison de la pandémie de la Covid-19, «Bloodline» a été exclusivement diffusé en streaming, sans un parcours dans les salles de cinéma de la région, comme initialement prévu. Bien que cette décision ait fait du film un succès financier immédiat, ce changement influe sur la façon dont le public perçoit un film, selon Yasin, car nous sommes souvent plus critiques à l'égard des films en les regardant sur notre canapé, car nous ne sommes pas vraiment plongés dans la vision du cinéaste.

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«Bloodline» a été exclusivement diffusé en streaming, sans un parcours dans les salles de cinéma de la région, comme initialement prévu (Photo fournie)

«C'est une expérience complètement différente. Quand vous allez au cinéma, les cinéastes vous invitent dans leur univers. À la maison, vous invitez les cinéastes chez vous, et il y a un jugement important qui se produit à la suite de ce changement», précise Yasin.

La réaction négative à «Bloodline» a été particulièrement difficile pour Yasin, car le film a également marqué ses débuts en tant que réalisateur, après une attente de plusieurs décennies. Yasin a commencé sa vie professionnelle dans la publicité. Après des années de succès, il s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas abandonner son rêve de faire des films, quittant son emploi pour déménager au Canada et travailler comme assistant sur des plateaux de cinéma, assimilant toutes les connaissances qu’il pouvait.

Quand un ami lui a présenté une opportunité à Dubaï, il est revenu, franchissant les échelons de projet en projet, réussissant le mieux en tant que producteur avec Image Nation, basée à Abu Dhabi. Pendant tout ce temps, il écrivait, attendant le moment où il pourrait passer lui-même derrière la caméra, plutôt que de contribuer à la vision d’un autre réalisateur, même s’il aimait le faire.

«Bloodline» lui a apporté cette chance, et il était reconnaissant d'avoir enfin pu raconter l'histoire qu'il avait gardée en tête presque toute sa vie, ainsi qu’aux nombreux amis qui l'avaient aidé à le faire.

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La réaction négative à «Bloodline» a été particulièrement difficile pour Yasin, car le film a également marqué ses débuts en tant que réalisateur. (Photo fournie)

«Vous ne pouvez pas cacher vos sentiments, ce que vous aimez, ou ce que vous appréciez, vous vous devez d’y être fidèle. Il y a tellement de moi dans ce film. C'est exactement le reflet du genre d’idées présentes constamment dans mon esprit, ma vision du monde et de beaucoup d'autres choses aussi», affirme Yasin.

«Bloodline» était un travail empreint de passion pour Yasin, et cette passion ne s'est pas évanouie. Alors même qu'il pense à de nouveaux projets en tant que scénariste, notamment une mini-série surnaturelle, et continue son travail prolifique en tant que producteur, Yasin continue de se retrouver attiré par le film.

«Je continue, en moyenne, de le regarder une fois par semaine. Je ne sais pas si d'autres cinéastes le font. Il y a tellement de choses que j'aime dans ce film. Maintenant, bien sûr, je vois des choses que j'aurais peut-être faites différemment, mais je le regarde encore et encore parce que je continue de vivre cette immersion. Je pense qu'il y a un très beau voyage émotionnel dans le film, je suis toujours touché par cela à chaque fois que je le vois. Je vous le jure, et peut-être suis-je fou, mais c’est la réalité. Je l'ai écrit, réalisé, produit, et j’ai même joué dans le film, mais à part cela, je le regarde pour la trentième fois et je ressens toujours la même émotion», précise-il. «Je sais que quelqu'un d’autre ressent également la même chose.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


« Une chance inouïe de jouer aux côtés de ces acteurs », selon le lauréat d’un Oscar, Rami Malek

 « J'aime voir les choses du début à la fin, dans tous leurs aspects », explique Malek à Arab News. (Arab News)
« J'aime voir les choses du début à la fin, dans tous leurs aspects », explique Malek à Arab News. (Arab News)
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  • Le premier acteur d'origine arabe à avoir remporté un Oscar parle de son dernier film, « The Amateur »
  • Malek incarne Charlie Heller, un brillant mais introverti décrypteur de la CIA dont la vie est bouleversée lorsque sa femme (Rachel Brosnahan) est tuée lors d'un attentat terroriste à Londres

DUBAÏ : Rami Malek, lauréat d’un Oscar, poursuit son exploration derrière la caméra avec « The Amateur », un thriller d'espionnage contemporain actuellement à l'affiche dans les cinémas du Moyen-Orient. Aux côtés du réalisateur britannique James Hawes et d’un casting solide, Malek endosse un double rôle — acteur principal et producteur — pour livrer un récit haletant qui mêle tension classique, résonance actuelle et une approche résolument intelligente du genre.

« J'aime voir les choses du début à la fin, dans tous leurs aspects », explique Malek à Arab News. 

« J'espère que ce n'est pas un aspect perfectionniste, mais je me suis toujours souvenu de moments sur certaines caméras, certains objectifs sur d'autres acteurs dont je parlais aux réalisateurs, ou en post-production et je voulais m'assurer que nous obtenions le meilleur. J'ai entendu parler d'un grand nombre d'acteurs qui entrent dans la salle de montage et je me suis dit : "Comment pourrais-je faire cela sans avoir à le faire d'une manière sournoise ? " », s’est-il interrogé. 

« Et c'est ainsi que j'ai trouvé le moyen de le faire. C'était agréable de voir ce projet se développer, de travailler sur le scénario avec Dan Wilson et, bien sûr, le grand (producteur) Hutch Parker et James Hawes, de s'asseoir jour après jour et d'essayer de rendre ce projet aussi authentique et unique que possible, du début jusqu’à la fin », a-t-il affirmé. 


Malek incarne Charlie Heller, un brillant mais introverti décrypteur de la CIA dont la vie est bouleversée lorsque sa femme (Rachel Brosnahan) est tuée lors d'un attentat terroriste à Londres. Lorsque l'agence refuse d'agir, Heller se lance dans une dangereuse poursuite mondiale des responsables, utilisant ses compétences en matière de renseignement pour déjouer ses ennemis et obtenir justice à sa guise.

Outre Rami Malek et Rachel Brosnahan, « The Amateur » réunit une distribution prestigieuse, incluant Laurence Fishburne, Caitriona Balfe, Jon Bernthal, ainsi que Julianne Nicholson, récompensée par un Emmy Award, parmi d'autres talents remarqués.

« J’ai eu la chance de réunir certains de mes acteurs préférés — des artistes avec lesquels j’ai toujours rêvé de collaborer », a confié Rami Malek. « Je pense que tout le monde s’accorde à dire qu’ils sont au sommet de leur art. Chaque comédien présent dans ce film est quelqu’un avec qui je me considère incroyablement chanceux d’avoir partagé l’écran. Et oui, j’en suis très fier. C’est, à mes yeux, un véritable accomplissement », s’est-il félicité. 

Mme Balfe, actrice et mannequin irlandaise connue pour son rôle de Claire Fraser dans la série historique "Outlander", incarne Inquiline Davies, l'atout de Heller, une pirate informatique avec laquelle il communique par le biais de messages sécurisés en ligne.

"Rami est extraordinaire. Je le connais socialement depuis de nombreuses années, mais j'ai toujours voulu pouvoir travailler avec lui. Lorsque ce projet s'est présenté, j'ai été ravie de saisir cette opportunité", a déclaré Mme Balfe.

« Et il a également été un producteur incroyable. Nous avons eu de longues journées de tournage, et il est présent dans pratiquement toutes les scènes du film. Et pourtant, il rentrait chez lui et regardait les rushes de la veille, et il avait ses notes quand il arrivait le lendemain sur ce qui était bien, ou peut-être sur des choses qui avaient été manquées, ou sur des changements de scénario. C'était beaucoup pour lui, mais il était brillant et très généreux de son temps. Il était aussi très accueillant et gentil avec tout le monde, ce qui est énormément important », a-t-elle ajouté. 

Mme Balfe a également révélé que, malgré les contraintes de temps liées au tournage d'un film dans plusieurs pays, "tout le monde s'amusait beaucoup" sur le plateau.

« Même si le tournage était très intense et que les gens étaient soumis à une véritable pression temporelle, il était tellement agréable de travailler avec un groupe de personnes. C'était la meilleure chose à faire », a-t-elle souligné. 

La réalisatrice britannique James Hawes n’est pas novice en matière d’espionnage : elle a notamment travaillé sur la série britannique à succès « Slow Horses », saluée pour son approche nerveuse et nuancée du genre.

« J'ai eu l'occasion de jouer un rôle dans cet univers. C'est le genre de films qui m'attire : moroses, atmosphériques, mais ancrés dans le réalisme », a-t-elle précisé. 

Si « The Amateur » fait un clin d'œil aux thrillers d'espionnage classiques, Hawes a voulu actualiser le genre pour l'adapter au monde d'aujourd'hui. L'un des principaux changements a consisté à déplacer des scènes clés de Prague - "une ville plus connue pour ses vélos à bière que pour ses intrigues liées à la guerre froide" - à Istanbul, qui, selon lui, offrait une énergie urgente et imprévisible.

« Nous voulions que le film soit contemporain, non seulement sur le plan politique, mais aussi sur le plan technique, le rythme et les enjeux. Nous espérons qu'il conserve l'âme de ces histoires plus anciennes, mais d'une manière qui parle à notre époque », a-t-il conclu. 
 


Semaine de l'art à Riyad : Le Centre Al-Mousa réunit des artistes pionniers et émergents

Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe
  • Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art

RIYAD : Au cœur de la capitale saoudienne, le Centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad. Cet événement rassemble des artistes novateurs et des étoiles montantes de la région et d'ailleurs, offrant une plateforme dynamique pour l'expression artistique contemporaine.

Ancien complexe commercial animé dans les années 1980, l'Al-Mousa Center était à l'origine une destination de choix pour les vêtements de mariage - où certains des meilleurs tailleurs de la ville exercent encore leur métier aujourd'hui. Le style architectural désuet du bâtiment confère une ambiance nostalgique à l'espace, évoquant des souvenirs du passé tout en offrant une toile de fond appropriée à l'art contemporain.

Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)
Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)

Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe. Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art.

"Lorsque j'ai entendu parler de l'Art Week Riyadh, j'ai été très enthousiaste à l'idée d'y participer. Je suis un artiste saoudien de la troisième génération et j'ai 28 ans d'expérience en tant qu'ingénieur en maintenance aéronautique, pilote et pilote instructeur. Aujourd'hui, je suis artiste. Je suis originaire de Riyad, et c'est l'occasion pour nous de célébrer l'art et de mettre en valeur nos talents locaux", a déclaré Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes.

Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)
Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)

Le père de M. Al-Kharji a lancé en 1965 une rubrique de bandes dessinées pionnière dans un journal saoudien local - un héritage que M. Al-Kharji honore en encadrant les colonnes bien en vue dans sa galerie, aux côtés de ses propres œuvres et de celles d'autres artistes de la région.

Perchées à l'étage, des galeries comme Ahlam Gallery se sont installées dans leur espace actuel de 360 mètres carrés en 2022, offrant une plateforme dynamique pour les artistes émergents et établis. Fondée par le Dr. Ahlam Al-Shedoukhy, un médecin à la retraite qui s'est tourné vers l'art comme source de guérison, la galerie est aujourd'hui l'un des plus grands espaces du complexe.

Parmi les autres galeries participantes figurent Abdullah Hammas Studio, Errm Art Gallery, Marsami Gallery et Alestudio, chacune contribuant à la riche diversité de la scène artistique en plein essor de Riyad.

Alors que la plupart des conférences organisées dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad se déroulent au JAX District à Diriyah, une table ronde spéciale intitulée "La valeur du passé est une mesure de l'avenir" s'est tenue au Centre Al-Mousa lundi. La discussion a porté sur la façon dont le patrimoine des arts visuels de l'Arabie saoudite fait non seulement partie de l'histoire de la nation, mais continue également à servir de source d'inspiration, façonnant l'avenir de l'art dans le Royaume.

La première Semaine de l'art de Riyad, organisée par la Commission des arts visuels, se déroulera du 6 au 13 avril, activant les galeries et les espaces créatifs de la ville. Ancré dans le quartier JAX de Diriyah, le programme de la semaine comprend une série d'expositions, de conférences et d'événements organisés qui soulignent la diversité et le dynamisme de la scène des arts visuels du Royaume, en pleine évolution. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


La créativité saoudienne est mise en lumière par l'exposition collective du studio Shashai

Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
L'artiste Mona Bashatah avec ses œuvres au studio Shashai. (AN Photo/Huda Bashatah)
L'artiste Mona Bashatah avec ses œuvres au studio Shashai. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • La Semaine de l'art de Riyad fait de la capitale du Royaume une destination culturelle mondiale.
  • Princesse Al-Johara Saud Al-Saud : Cette œuvre reflète la façon dont les femmes ont nourri les familles et les communautés tout en assumant des rôles sociétaux souvent négligés.

RIYAD : L'exposition collective de la Semaine de l'art de Riyad, dans le district de JAX, rassemble un éventail d'artistes pour célébrer le patrimoine, susciter des conversations et mettre en valeur la richesse de la créativité saoudienne. L'exposition est visible jusqu'au 13 avril.

Le salon annuel du Shashai Studio présente une tapisserie étonnante de perspectives et d'œuvres d'art pour mettre à l'honneur les artistes individuels et la communauté artistique sous un même toit.

Cette explosion visuelle incarne l'esprit d'expérimentation et encourage les conversations autour de l'identité, de la culture et de la manière dont tradition et modernité interagissent.   

Les visiteurs peuvent découvrir les récits cachés derrière chaque œuvre d'art.   

Parmi les œuvres les plus remarquables, celle de la princesse Al-Johara Saud Al-Saud, intitulée « La lune », symbolise la force et la présence durables des femmes à travers l'histoire.

« Cette œuvre illustre le rôle des femmes dans la nutrition et l'entretien des familles et des communautés, tout en soulignant les responsabilités sociales souvent négligées », a-t-elle déclaré au journal Arab News.

Utilisant la laine de mouton naturelle comme support, l'œuvre met en lumière les compétences ancestrales des femmes en matière de tissage et de construction de maisons.

« Les femmes ont toujours été l'épine dorsale de notre société, soutenant les familles, les cultures et les traditions », a expliqué la princesse Al-Johara. Cet hommage aux femmes nous rappelle que leur rôle est multiple : de gardiennes à créatrices, leur contribution est inestimable.

Mona Bashatah, dont les œuvres explorent l'artisanat ancien de la péninsule arabique, a parlé de son récent projet représentant un pêcheur, un personnage symbolisant les traditions de la vie côtière profondément enracinées.

« Mon art s'inspire de la riche histoire de notre région et se concentre sur les récits qui doivent être partagés avec les nouvelles générations », a-t-elle expliqué. Ses œuvres ne se contentent pas d'être impressionnantes sur le plan visuel, elles servent aussi de support à la narration, reliant le passé au présent.

« J'ai choisi de m'inspirer du papier d'écorce de mûrier d'Asie de l'Est, créant ainsi un lien entre les routes commerciales historiques qui ont lié nos ancêtres à des terres lointaines et étendues », a-t-elle ajouté.

Ses esquisses entremêlent des thèmes liés à la pollution de l'environnement et à l'identité culturelle. Les illustrations racontent l'histoire de bergers et de marins qui ont joué un rôle vital dans les échanges entre l'Orient et l'Occident.

Elles représentent des souvenirs que les générations modernes peuvent oublier, faisant de son travail une célébration du patrimoine et un appel à la prise de conscience.   

L'artiste a également incorporé des textes du poète Khalil Gibran, fusionnant ainsi la littérature et l'art pour renforcer l'impact émotionnel de ses œuvres. « Mon intention est d'évoquer un sentiment d'appartenance et de fierté à l'égard de notre histoire », a déclaré Mme Bashatah.

Rashed Al-Shashai, fondateur et conservateur du studio, a évoqué la signification de l'exposition et l'importance de présenter des artistes émergents et établis au sein de la communauté artistique saoudienne, lors d'un entretien avec Arab News.

« Nous avons cultivé un environnement de dialogue culturel et artistique au Shashai Studio. Cette exposition présente différents artistes, chacun avec ses propres techniques et récits », a-t-il déclaré.

« Cette exposition marque l'aboutissement d'une année d'expérimentation et de collaboration.

Les visiteurs ont pu découvrir des œuvres d'artistes de renom tels que le calligraphe arabe Mazin Andijani et l'artiste contemporaine innovante Fatima Al-Attas.

La première édition de l'Art Week Riyadh célèbre la scène artistique dynamique de l'Arabie saoudite et rassemble les principales galeries locales et internationales, ainsi que les institutions culturelles et les entités artistiques, autour du thème général « At The Edge » (À la limite).

Cet événement d'une semaine favorise l'échange, le dialogue et la collaboration, et invite les amateurs d'art à explorer les thèmes des seuils, de la liminalité et des transitions dans l'art et la culture.

Le programme comprend des expositions dans des galeries, des expositions rares de collections privées, ainsi que des conférences, des ateliers et des spectacles.   

Organisée par la Commission des arts visuels du ministère de la Culture, la Semaine de l'art de Riyad est une plateforme non commerciale conçue pour nourrir, célébrer et positionner Riyad en tant que destination culturelle mondiale.

S'inspirant du passé et du présent comme points de départ, elle réimagine un écosystème artistique mondial interconnecté qui contribue à l'économie créative du Royaume tout en inspirant la préservation de la collection d'art et du mécénat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com