L’auteur Yahia Boubekeur vient tout juste de publier aux éditions TPA son dernier roman intitulé La Fractale. Un livre de 235 pages qui convoque les dates phares de l’histoire de l’Algérie. Dans cet entretien, Yahia Boubekeur nous parle de son livre, de sa façon d’écrire, de son ressenti de la bataille sanglante qu’a enduré le peuple algérien durant la colonisation.
Il s’agit en fait du troisième ouvrage. Après la voie de Biskra, j’ai publié Le café Malakoff dans lequel je convoquais à ma table le sinistre Aimable Pélissier. Je me référais à son histoire pour écrire celle des victimes. De son témoignage et de ses correspondances, je prélevais les râles du dernier souffle de vie de la tribu qu’il avait éteinte. C’est l’histoire des victimes que je peints avec des mots. Des victimes sans noms. Sans traces. Abandonnées et enterrées sur place. Des victimes effacées de l’histoire du revers de la main, et dont on ne saura jamais rien. Le café Malakoff, c’est un tableau plus sombre que celui peint dans le chaos du bombardement de Guernica. Un carnage qui se jouait à huis clos. Une douleur muette, silencieuse, enfermée dans les gorges des victimes étranglées. L’holocauste avant l’holocauste.
NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.