PARIS: Le gouvernement souhaite renforcer l'éducation alimentaire des Français, et notamment des enfants, pour encourager une alimentation plus saine et à base de produits frais, a déclaré mardi la ministre déléguée Olivia Grégoire.
L'éducation alimentaire est à la fois "un enjeu d'égalité des chances", "un enjeu de santé public majeur" et "un enjeu de pouvoir d'achat", selon la ministre déléguée en charge des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, qui s'est exprimée à l'occasion de la publication d'une enquête sur le sujet.
Selon Jean-Daniel Lévy, directeur délégué d'Harris Interactive, les jeunes ont en effet des modes de consommation et des perceptions de l'alimentation "radicalement différentes" du reste de la population.
Les résultats de l'étude, réalisée en ligne les 20 et 21 février auprès d'un échantillon de 1.058 personnes représentatives de la population française, les 15-24 ans sont 59% à manger au moins une fois par mois dans un établissement de restauration rapide, contre 37% pour l'ensemble de la population, et 45% dans un restaurant à thème (pizzeria, crêperie, japonais, etc), contre 31%.
Plats transformés
Et alors que 81% des Français consomment plusieurs fois par semaine des fruits et des légumes frais, les 15-24 ans ne sont que 66% dans le cas des fruits frais et 72% pour les légumes frais.
Ils sont en revanche 44% à consommer des plats transformés plusieurs fois par semaine, contre 23% dans l'ensemble de la population.
Si un jeune sur cinq ne reconnait pas une courgette en photo (y voyant un concombre, ou dans de très rare cas une aubergine), contre une personne sur dix dans l'ensemble de la population, la moitié invoque le prix comme élément justifiant la consommation de plats préparés, pourtant souvent plus onéreux que le fait de cuisiner soi-même.
Et 22% citent de prétendus effets bénéfiques pour la santé (17% pour l'ensemble des Français) de ces plats, "bien souvent plus gras, plus sucrés, plus salés", rappelle Olivia Grégoire.
Si aucune mesure concrète n'est encore à l'ordre du jour, l’exécutif va s'atteler à "amplifier et conforter l'action de ceux qui s'engagent pour l'éducation alimentaire à l'école", sujet qui dépend souvent de la bonne volonté des élus et acteurs locaux, a annoncé la ministre.