Trois femmes à la tête de Globivest, un fonds d’investissement vertueux, impactant et rentable

L'équipe Globivest, de gauche à droite: Sophie Makzoumé, Jessica al Hussaini, Jasmine Busson, Laura-Joy Boulos, Charbel Moarbes (fournie)
L'équipe Globivest, de gauche à droite: Sophie Makzoumé, Jessica al Hussaini, Jasmine Busson, Laura-Joy Boulos, Charbel Moarbes (fournie)
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Publié le Dimanche 03 mars 2024

Trois femmes à la tête de Globivest, un fonds d’investissement vertueux, impactant et rentable

  • Le but du fonds est de construire un portefeuille selon l’approche « One Health » de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui stipule un lien étroit entre les trois verticales du triptyque : humains sains, animaux sains, environnement sain
  • « Le but est de placer des investissements qui répondent au double objectif de rentabilité financière et d’impact », souligne à Arab News en français la fondatrice, Jasmine Busson

BEYROUTH : A la tête de la société de capital-risque Globivest, Jasmine Busson lance un fonds institutionnel conforme à l’approche « One Health » de l’Organisation Mondiale de la Santé. Retour sur l’une des premières initiatives du genre, portée par des femmes, au Moyen Orient.

Tout a commencé en 2016. Jasmine Busson, au parcours jusque-là à cheval entre l’industrie de l’automobile et le saut d’obstacle en équitation, décide de fonder Globivest, un Family Office qui a pour objectif d’investir dans les nouvelles technologies. Le défi : sélectionner des startups à fort potentiel financier qui ont aussi un impact tangible aligné avec les valeurs de Globivest.

De 2016 à 2022, l’entrepreneure s’attèle d’abord à recruter des coéquipiers et coéquipières ayant la carrure nécessaire pour relever le défi, et ensuite à construire un portefeuille conforme à sa vision. C’est ainsi que, dès le départ, une équipe se forme avec pour noyau dur Sophie Makzoumé, l’amie d’enfance, forte du même parcours universitaire et aujourd’hui directrice des opérations de Globivest. Charbel Moarbes, avocat et membre des barreaux de New York, Paris et Beyrouth, monte à bord à son tour et contribue à la création du fonds. « Nous nous concentrons principalement sur les start-ups innovantes et évolutives en phase de démarrage. Nous cherchons à établir des relations à long terme avec des entrepreneurs visionnaires tout en apportant une valeur ajoutée claire en matière de stratégie et d'exécution. Nos investissements couvrent un large éventail de secteurs et de classes d'actifs, principalement aux EMEA, mais aussi aux Etats-Unis », détaille Jasmine Busson.

En 6 ans, Globivest investit dans cinquante entreprises qui, à terme, offrent de beaux retours. Le fonds construit aussi son réseau et se fait connaître des plus grands acteurs de l’écosystème financier, avec des partenaires et co-investisseurs incluant Citi Ventures et Plug and Play ainsi que Newfund, Angelini Ventures et Arab Angel Fund. Jasmine Busson est, entre temps, nommée Kauffman Fellow et intègre cette formation reconnue comme l’une des meilleures au monde pour ses programmes d’innovation, de leadership et de capital risque.

Fort de son succès, et de manière très organique, Globivest est prêt à passer à la prochaine étape : lever un fonds institutionnel, le premier fonds de la région mené par des femmes.

D’un Familly Office à un fonds institutionnel de capital risque

En 2023, Globivest lève donc son premier fonds institutionnel, avec une thèse affinée et des objectifs aiguisés par l’expérience du Family Office. Le but du fonds est de construire un portefeuille selon l’approche « One Health » de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui stipule un lien étroit entre les trois verticales du triptyque : humains sains, animaux sains, environnement sain. En d’autres termes, Globivest a pour but d’investir dans des startups dédiées à la santé et à l’environnement, un angle qui donne sens et profondeur au terme « impact » avec une vision claire, au-delà du phénomène de mode que ces concepts représentent.

« Faire en sorte que le capital levé contribue à changer le monde dans le bon sens », explique Jasmine Busson à Arab News en français. « Le but est de placer des investissements qui répondent au double objectif de rentabilité financière et d’impact », souligne-t-elle, ajoutant que « le Family Office l’a d’ailleurs prouvé : impact et retours financiers ne sont pas incompatibles ».

Pour relever ce nouveau défi, la Dr Laura-Joy Boulos rejoint l’équipe en tant que partenaire. Neuroscientifique de formation, et nommée l’une des 15 femmes scientifiques les plus prometteuses par la fondation L’Oréal-UNESCO en 2020, la chercheuse apportait déjà son expertise scientifique à Globivest depuis plusieurs années, en analysant de manière ponctuelle les opportunités du secteur santé. En se joignant à l’équipe de manière plus pérenne, elle se charge de la validation des fondements scientifiques des startups du portefeuille, afin d’augmenter leur chance de réussite et d’ancrer leur impact dans la durée. C’est à travers elle que Globivest établit un partenariat avec la startup Sci-dip qui leur donne accès à un réseau de plus de 8000 médecins et/ou chercheurs en santé et une expertise de niche unique dans le secteur des fonds de capital-risque.

L’équipe de Globivest a aussi été enrichie par le recrutement de Jessica al Hussaini au poste de Senior Associate. Ingénieure de formation, avec dix ans d’expérience dans l’industrie des finances et le domaine des technologies de trading, Jessica al Hussaini a mis en œuvre des projets à grande échelle pour Citi Bank et HSBC, puis a occupé un poste de négociateur en algorithmes pour la vente d'actions à New York.

Nous voulons faire en sorte que le capital levé contribue à changer le monde dans le bon sens, le but étant de placer des investissements qui répondent au double objectif de rentabilité financière et d’impact.

Jasmine Busson

Quand un investisseur cherche « les hommes de l’équipe »

Jasmine Busson et Laura-Joy Boulos forment un binôme de partenaires solide dans sa complémentarité. Ensemble, elles expliquent avoir consacré ces derniers mois à la levée de capitaux. Fières d’avoir atteint en 6 mois leur objectif de première clôture (soit les deux tiers d’un fonds total de 25-30 millions $US), elles confient : « il ne faut pas se leurrer, les femmes sont encore très peu représentées dans cet écosystème. On se heurte constamment à des difficultés, mais c’est justement au sein même de ces challenges qu’on puise notre force. Quand un investisseur potentiel nous demande où sont les hommes de l’équipe, et enchaine sur des remarques paternalistes, on laisse échapper un sourire ironique, notre sang bout un peu de l’intérieur, mais on s’en nourrit pour mieux entreprendre notre projet, notre détermination en est renforcée. Parce que c’est bien de cela qu’il s’agit :  prouver notre légitimité dans le milieu, montrer ce qu’on peut apporter à l’écosystème, notamment dans le lien entre impact et retours financiers, et encourager plus de femmes, plus de personnes sous-représentées, à suivre le même chemin. » Tel est l’état d’esprit dans lequel Globivest entame sa levée de fonds pour sa seconde clôture en ce début d’année 2024.

 


L'Arabie saoudite préside la première réunion du Conseil des ministres arabes chargés de la cybersécurité

L'Arabie saoudite, représentée par Majid Al-Mazid, gouverneur de l'Autorité nationale de cybersécurité, a présidé la session inaugurale du Conseil des ministres arabes chargés de la cybersécurité, qui s'est tenue lundi à Riyad. (SPA)
L'Arabie saoudite, représentée par Majid Al-Mazid, gouverneur de l'Autorité nationale de cybersécurité, a présidé la session inaugurale du Conseil des ministres arabes chargés de la cybersécurité, qui s'est tenue lundi à Riyad. (SPA)
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  • Le chef de l'Autorité nationale de cybersécurité du Royaume déclare que l'objectif de la proposition saoudienne d'établir un conseil est de maintenir et respecter les intérêts régionaux vitaux et d'encourager la coopération
  • Parmi les participants figurent des hauts fonctionnaires et des ministres des États de la Ligue arabe, ainsi que son secrétaire général, Ahmed Aboul Gheit

RIYAD : L'Arabie saoudite, représentée par Majid Al-Mazid, gouverneur de l'Autorité nationale de cybersécurité, a présidé lundi la session inaugurale du Conseil des ministres arabes de la cybersécurité à Riyad.

Parmi les participants figurent des hauts fonctionnaires et des ministres responsables de la cybersécurité dans les États membres de la Ligue arabe, ainsi qu'Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de l'organisation.

Dans son discours d'ouverture, M. Al-Mazid a souligné l'engagement du Royaume à renforcer la sécurité arabe grâce à la collaboration dans le secteur de la cybersécurité, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que la proposition saoudienne qui a conduit à la création du conseil est ancrée dans une vision de maintien et de respect des intérêts vitaux de la région et de promotion de la coopération entre les nations arabes.

M. Al-Mazid a déclaré que la cybersécurité n'est pas seulement un pilier de la sécurité nationale, mais qu'elle est essentielle pour garantir la prospérité, le développement et la stabilité dans l'ensemble du monde arabe.

"Le soutien des dirigeants arabes à la création de ce conseil est une affirmation claire de l'importance de la cybersécurité dans la création d'un avenir sûr et prospère pour nos pays", a-t-il ajouté.

Al-Mazid a remercié le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane pour leur soutien et leurs conseils dans la promotion de la coopération arabe et le renforcement de la sécurité régionale.

Aboul Gheit a souligné l'urgence d'intensifier les efforts arabes communs en matière de cybersécurité, face à l'évolution rapide des menaces et des défis mondiaux.

Il a souligné que l'action collective sera cruciale pour établir un cadre de cybersécurité résilient et sécurisé dans la région. Convaincu que le Conseil complétera efficacement les systèmes de sécurité nationaux arabes, il a également salué l'Arabie saoudite pour son rôle de leader dans le lancement de cette initiative.

Le conseil a étudié un certain nombre de documents de travail soumis par les États membres et a pris plusieurs décisions importantes lors de sa session inaugurale. L'un des principaux résultats a été le lancement d'efforts visant à élaborer une stratégie arabe de cybersécurité, dans le but de fournir une approche unifiée des défis à relever dans la région.

Le conseil a également approuvé des plans permettant aux États membres de mener des exercices conjoints dans le domaine de la cybersécurité, et la structure et les mécanismes opérationnels du conseil ont été officialisés.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les marchés arabes ont bondi de 60% en matière de volumes d'échanges commerciaux en novembre, selon l’AMF

Dans sa dernière analyse mensuelle, le Fonds monétaire arabe a indiqué que la Bourse irakienne a ouvert la voie avec une augmentation de 131,24 % des volumes échangés. (Shutterstock)
Dans sa dernière analyse mensuelle, le Fonds monétaire arabe a indiqué que la Bourse irakienne a ouvert la voie avec une augmentation de 131,24 % des volumes échangés. (Shutterstock)
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  • L'activité commerciale sur les marchés financiers arabes a augmenté en novembre, avec des volumes qui ont bondi de près de 60%, grâce aux bonnes performances de l'Irak et d'autres bourses régionales
  • L'augmentation des volumes d'échanges sur les marchés financiers arabes s'inscrit dans le contexte d'une région confrontée à un mélange complexe d'efforts de relance économique, de défis géopolitiques et de fluctuation de la confiance des investisseurs

RIYAD : L'activité commerciale sur les marchés financiers arabes a augmenté en novembre, avec des volumes qui ont bondi de près de 60%, grâce aux bonnes performances de l'Irak et d'autres bourses régionales, selon un nouveau rapport.  

Dans sa dernière analyse mensuelle, le Fonds monétaire arabe a indiqué que la Bourse d'Irak a ouvert la voie avec une augmentation de 131,24% des volumes d'échanges, suivie par la Bourse de Beyrouth, qui a enregistré une augmentation de 87,83%. La Bourse de Damas, avec un gain de 71,80%, la Bourse de Bahreïn, avec 68,22%, et le marché financier de Dubaï, avec 54,26%, sont également les plus performants.

L'augmentation des volumes d'échanges sur les marchés financiers arabes s'inscrit dans le contexte d'une région confrontée à un mélange complexe d'efforts de relance économique, de défis géopolitiques et de fluctuation de la confiance des investisseurs.

Alors que certains pays bénéficient de la stabilisation des prix du pétrole et des efforts de diversification, d'autres sont confrontés à des obstacles tels que l'instabilité politique, les pressions monétaires et les tensions régionales.

Des gains modestes ont été remarqués en Égypte et à Casablanca, qui ont affiché des augmentations de 19,08% et 0,58%, respectivement. Mais, certains marchés ont connu des baisses, la plus importante ayant été enregistrée par la bourse des valeurs mobilières d'Abu Dhabi, où les volumes d'échanges ont chuté de 61,67%.    

La capitalisation des marchés financiers arabes inclus dans l'indice composite du Fonds monétaire arabe a montré une légère augmentation de 0,13%, voire 5,54 milliards de dollars, à la fin du mois de novembre par rapport au mois d'octobre.    

Neuf bourses ont enregistré des gains, avec en tête la Damascus Securities Exchange, qui a vu sa capitalisation boursière augmenter de 16,17%, suivie par le Dubai Financial Market, qui a enregistré une hausse de 5,17%.    

D'autres marchés, dont Casablanca, l'Irak, Amman et le Koweït, ont enregistré des augmentations allant de 3,71% à 1,23%.    

En revanche, des baisses ont été enregistrées à Beyrouth, en Tunisie, à Mascate et en Arabie saoudite, toutes inférieures à 1%. Des diminutions plus marquées ont été constatées en Palestine et au Qatar, avec une capitalisation boursière en baisse de 1,05% et 1,29% respectivement.

"En termes de contribution à la variation mensuelle globale de la valeur des échanges, le Dubai Financial Market a eu la plus grande contribution positive avec 2,18%", note le rapport.   

En revanche, le Saudi Stock Exchange a eu l'impact négatif le plus important, contribuant à une baisse de 0,31%.    

Contrairement à la croissance des volumes d'échange et à l'amélioration marginale de la capitalisation boursière, les valeurs d'échange sur les marchés financiers arabes ont chuté de 25,11% en novembre par rapport à octobre.    

Six bourses ont enregistré des augmentations de la valeur des transactions, tandis que neuf ont affiché des baisses. La Bourse de Bahreïn a été en tête des gains, avec une augmentation de 154,94% de la valeur des échanges, suivie par Beyrouth et Damas, qui ont augmenté de 87,97% et 58,81%, respectivement.    

Le Dubai Financial Market a également connu une augmentation de 49,47%, contribuant à l'impact positif le plus élevé de 2,18% à la variation mensuelle de la valeur des échanges.   

En revanche, l'Egyptian Exchange a connu la plus forte baisse de la valeur des échanges, avec une chute de 32,93%, tandis que la Bourse de Tunis a suivi avec une forte baisse de 71,57%.    

D'autres marchés, dont le Koweït, l'Arabie saoudite, la Palestine et l'Irak, ont enregistré des baisses allant de 6,64% à 18,66%.    

L'Egyptian Exchange a eu l'impact négatif le plus important sur la variation globale de la valeur des échanges, avec une baisse de 8,25%.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Exploiter le soleil : la révolution solaire de l'Arabie saoudite

Le programme national d'énergie renouvelable de l'Arabie saoudite prévoit que le Royaume vise une capacité d'énergie solaire de 40 gigawatts d'ici 2030. Ci-dessus, la centrale solaire d'Uyayna, au nord de Riyad, le 29 mars 2018. (Photo d'archives AFP)
Le programme national d'énergie renouvelable de l'Arabie saoudite prévoit que le Royaume vise une capacité d'énergie solaire de 40 gigawatts d'ici 2030. Ci-dessus, la centrale solaire d'Uyayna, au nord de Riyad, le 29 mars 2018. (Photo d'archives AFP)
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  • L'Arabie saoudite est un leader mondial dans l'extraction des ressources énergétiques souterraines, mais c'est sa volonté d'exploiter une source d'énergie céleste qui retient désormais l'attention
  • L'objectif ambitieux du programme national d'énergie renouvelable de l'Arabie saoudite vise une capacité d'énergie solaire de 40 gigawatts d'ici 2030

RIYAD : L'Arabie saoudite est un leader mondial dans l'extraction des ressources énergétiques souterraines, mais c'est sa volonté d'exploiter une source d'énergie céleste qui retient désormais l'attention.

Des politiques gouvernementales favorables, la volonté de répondre à la demande d'énergie grâce aux énergies renouvelables et la réduction de la dépendance à l'égard des combustibles fossiles sont autant de facteurs qui favorisent l'essor de l'industrie solaire dans le pays.

L'objectif ambitieux du programme national d'énergie renouvelable de l'Arabie saoudite vise une capacité d'énergie solaire de 40 gigawatts d'ici 2030, ce qui promet d'importantes opportunités pour le marché dans les années à venir.

Selon le cabinet d'études de marché Mordor Intelligence, le marché solaire du Royaume devrait atteindre un taux de croissance annuel composé de 51 % entre 2024 et 2029, grâce à la mise en service d'un grand nombre d'installations.

Toutefois, des défis se profilent à l'horizon avec la montée en puissance d'autres sources d'énergie propre comme l'éolien et la disponibilité continue des combustibles fossiles qui peuvent entraver la croissance du marché de l'énergie solaire.

Les technologies solaires déployées en Arabie saoudite pour maximiser l'efficacité énergétique

Selon Christopher Decker, associé en énergie et ressources naturelles chez Oliver Wyman, Inde, Moyen-Orient et Afrique, l'Arabie saoudite est à l'avant-garde des technologies solaires innovantes visant à maximiser l'efficacité énergétique et la durabilité dans la région.

"Une avancée notable est la centrale solaire concentrée de Dumat Al-Jandal, qui exploite l'énergie solaire pour chauffer du liquide afin de stocker l'énergie thermique, ce qui permet de disposer d'énergie même lorsque la lumière du soleil n'est pas présente", a-t-il déclaré.

"En outre, la centrale solaire de Sakaka utilise des panneaux solaires bifaciaux qui tirent parti de la réflectivité du sable environnant, ce qui améliore considérablement l'efficacité solaire. Pour maintenir des performances optimales, des projets tels que la centrale Noor Energy 1 à NEOM ont mis en œuvre des technologies de nettoyage robotisé sans eau, qui non seulement garantissent une efficacité élevée mais réduisent également les coûts d'exploitation", a ajouté M. Decker.

M. Decker a ajouté que l'intégration des réseaux intelligents et des technologies d'intelligence artificielle permettait d'optimiser la production d'énergie solaire en prédisant la demande d'énergie et en prévoyant les conditions météorologiques, minimisant ainsi les déchets.

"Enfin, l'initiative NEOM Green Hydrogen illustre l'utilisation de l'énergie solaire pour produire de l'hydrogène vert et, par la suite, de l'ammoniac vert, ce qui témoigne d'un engagement en faveur de solutions énergétiques durables. Ensemble, ces technologies font de l'Arabie saoudite un leader dans le domaine de l'innovation solaire et favorisent la transition vers un avenir énergétique plus durable", a déclaré M. Decker.

Les technologies solaires ont atteint un haut degré de maturité au niveau mondial et les réductions de coûts sont dues à l'efficacité croissante des cellules solaires ainsi qu'aux économies d'échelle.

Selon Adnan Merhaba, associé et responsable du secteur de l'énergie et des services publics chez Arthur D. Little Middle East, ces innovations progressives ont également fait leur chemin en Arabie saoudite et certains développeurs ont proposé des développements supplémentaires, tels que les cellules solaires bifaciales, qui peuvent encore améliorer les rendements.

"L'Arabie saoudite, leader en matière de technologie de dessalement de l'eau, est également à l'avant-garde du dessalement solaire pour améliorer la durabilité. En outre, les instituts de recherche de l'Arabie saoudite investissent dans la prochaine génération de cellules solaires à haut rendement, telles que les cellules tandem de pérovskite, qui peuvent permettre un changement radical en termes de gains d'efficacité", a déclaré M. Merhaba.

L'Université des sciences et technologies du roi Abdallah est un excellent exemple de l'essor de l'industrie solaire en Arabie saoudite.

Selon Stefaan De Wolf, professeur de science et d'ingénierie des matériaux à la division des sciences physiques et de l'ingénierie de l'université, l'institution est pionnière dans la recherche et le développement de technologies photovoltaïques émergentes visant à maximiser l'efficacité énergétique et la durabilité.

"L'une des innovations clés que nous développons est la combinaison de la pérovskite et du silicium photovoltaïque, qui améliore considérablement l'efficacité de l'énergie solaire par rapport aux technologies traditionnelles. Cette approche hybride permet d'obtenir des cellules solaires à très haut rendement, même dans les conditions environnementales difficiles de l'Arabie saoudite (températures élevées et poussière)", a déclaré M. De Wolf.

"En outre, nous étudions le développement de panneaux solaires bifaciaux, qui peuvent produire de l'électricité des deux côtés, ce qui améliore encore le rendement énergétique. Ces innovations sont conçues pour aider l'Arabie saoudite non seulement à maximiser son potentiel en matière d'énergie solaire, mais aussi à contribuer à l'avancement mondial des solutions énergétiques durables", a ajouté le professeur.

De son côté, Qiaoqiang Gan, professeur de science et d'ingénierie des matériaux à la même division, a souligné le fait que les intervenants du secteur recherchent activement des technologies avancées de gestion thermique pour réduire les températures de fonctionnement des systèmes photovoltaïques installés dans le Royaume.

"Ce défi est pressant pour les pays du Moyen-Orient en raison des températures élevées de la région. Pour résoudre ce problème, il faut des matériaux et des dispositifs plus fiables au niveau microscopique, ainsi que des stratégies de gestion thermique avancées au niveau opérationnel", a déclaré M. Gan.

Shihab El-Borai, partenaire chez Strategy & Middle East, a souligné que des projets tels que le Sudair Solar PV témoignent de l'engagement de l'Arabie saoudite en matière d'innovation technologique, en intégrant des panneaux bifaciaux et des systèmes de suivi solaire pour optimiser l'efficacité.

"L'Arabie saoudite tire parti d'innovations de classe mondiale dans le domaine de l'énergie solaire non seulement pour produire de l'électricité, mais aussi pour créer un modèle durable pour l'ensemble de la région", a déclaré M. El-Borai.

"Des entreprises comme Mirai Solar font également des progrès avec des panneaux solaires multifonctionnels qui exploitent la lumière diffuse du soleil tout en offrant un ombrage variable. Ces innovations démontrent la capacité de l'Arabie saoudite à tirer parti des technologies de pointe pour réduire son empreinte carbone et se positionner en tant que leader mondial de l'énergie solaire", a-t-il ajouté.

Contribution du secteur solaire à la diversification économique et aux objectifs énergétiques du Royaume

La croissance du secteur de l'énergie solaire en Arabie saoudite est vitale pour la diversification économique du pays et s'inscrit dans les objectifs de Vision 2030. En améliorant l'infrastructure de l'énergie solaire, l'Arabie saoudite catalyse l'émergence de nouveaux secteurs, attire les investissements internationaux et cultive une culture de l'innovation.

"Cette croissance soutient non seulement la fabrication locale et les chaînes d'approvisionnement, mais génère également des opportunités d'emploi et renforce le développement du capital humain, positionnant le Royaume comme un leader régional en matière d'énergie renouvelable", a déclaré M. Decker d'Oliver Wyman.

"En termes de sécurité énergétique, l'énergie solaire contribue à un mix énergétique résilient et diversifié. En intégrant des technologies solaires avancées, le stockage de l'énergie et des réseaux intelligents, l'Arabie saoudite peut améliorer la flexibilité et la stabilité de son réseau électrique", a-t-il ajouté.

Le partenaire d'Oliver Wyman a continué à souligner que les initiatives solaires, comme la production d'hydrogène vert, garantissent que le Royaume ajoute un flux supplémentaire d'exportation d'énergie, en exploitant de nouvelles sources de revenus tout en promouvant la durabilité environnementale.

"Cette expansion stratégique renforce les capacités énergétiques de l'Arabie saoudite pour l'avenir", a conclu M. Decker.
La demande d'électricité ne cesse d'augmenter dans le Royaume, en grande partie sous l'effet de la croissance économique et démographique, ainsi que des développements à grande échelle dans tout le pays.

"Le déploiement à grande échelle de projets solaires peut également soutenir des secteurs adjacents tels que le stockage des batteries, les technologies de réseaux intelligents et la production d'hydrogène vert. Du point de vue de la sécurité énergétique, le fait de brûler moins d'hydrocarbures pour l'usage domestique libère plus de pétrole pour l'exportation, ce qui augmente les revenus pour l'investissement dans la diversification économique et aide également le Royaume à atteindre ses objectifs de durabilité", a-t-il ajouté.

Au nom de la KAUST, M. De Wolf a expliqué qu'en investissant dans les énergies renouvelables, en particulier l'énergie solaire, le Royaume réduit sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles et construit une économie plus durable et plus résistante.

M. De Wolf a également indiqué que, compte tenu de sa situation géographique, l'Arabie saoudite dispose d'une abondance d'énergie solaire, supérieure à celle de nombreux pays développés - un avantage évident en termes de lumière solaire disponible en tant que source d'énergie.

"Toutefois, les températures élevées représentent un défi important, car elles entraînent une surchauffe des cellules solaires à semi-conducteurs. Pour mettre en œuvre efficacement des systèmes photovoltaïques en Arabie saoudite, il est essentiel de développer des solutions spécialisées qui tiennent pleinement compte des conditions météorologiques et environnementales locales uniques. Ces solutions doivent viser à maximiser l'utilisation de l'énergie solaire abondante tout en atténuant les effets négatifs sur les performances des systèmes photovoltaïques", a déclaré le professeur.

Il a ajouté que la mise au point de ces solutions spécialisées nécessitera des travaux de recherche et de développement supplémentaires, ce qui présentera à la fois des opportunités et des défis pour la réalisation des objectifs de sécurité énergétique.

M. El-Borai, de la société PwC, a souligné qu'en adoptant les énergies renouvelables, le Royaume garantit un approvisionnement énergétique plus stable et durable, favorisant ainsi une croissance économique soutenue.

"La localisation de la production d'énergie renouvelable est un autre élément essentiel. L'Arabie saoudite se concentre sur la production nationale de composants d'énergie renouvelable, réduisant ainsi sa dépendance à l'égard des importations et se positionnant en tant que plaque tournante pour les technologies d'énergie propre. En localisant la production d'énergie renouvelable, l'Arabie saoudite se positionne comme un centre de technologies d'énergie propre dans la région, renforçant à la fois la croissance économique et la sécurité énergétique", a-t-il déclaré.

"D'ici à 2030, l'Arabie saoudite entend produire 1,2 million de tonnes d'hydrogène vert par an, l'énergie solaire alimentant le processus d'électrolyse. Cette double orientation vers l'énergie solaire et l'hydrogène devrait favoriser une plus grande diversification économique et consolider le leadership du Royaume en matière d'énergie verte", a ajouté M. El-Borai.

Défis de l'industrie solaire du Royaume

Le déploiement de l'énergie solaire en Arabie saoudite est confronté à des défis importants, notamment en ce qui concerne la localisation de la chaîne de valeur et la prise en compte des facteurs environnementaux tels que les températures élevées et la poussière.

Du point de vue de Decker, l'Arabie saoudite est confrontée à plusieurs défis pour augmenter sa capacité en matière d'énergie solaire, dont deux sont les limites de l'infrastructure et les complexités de la réglementation.

"Pour relever ces défis, l'Arabie saoudite investit dans la modernisation de son infrastructure de réseau grâce à des technologies de réseau intelligent et à des solutions de stockage de l'énergie, permettant une meilleure gestion de l'énergie solaire intermittente. Le gouvernement travaille à la rationalisation des processus réglementaires et à l'introduction de systèmes d'incitation, tels que les partenariats public-privé et les tarifs favorables, afin d'encourager les investissements du secteur privé, mais il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine", a-t-il ajouté.

Du côté d'Arthur D. Little Middle East, M. Merhaba a déclaré que pour atteindre ses objectifs très ambitieux d'ici 2030, le Royaume devra surmonter des défis techniques, des problèmes de chaîne d'approvisionnement mondiale dus à l'augmentation de la demande de cellules solaires, et une offre concentrée en grande partie en Chine.

Les perturbations du commerce mondial, la localisation et le capital humain nécessaires pour assurer le développement d'une industrie de la chaîne de valeur solaire robuste et compétitive dans le Royaume, ainsi qu'une offre adéquate d'ingénieurs et de techniciens pour répondre à la demande croissante dans le secteur, sont également des sujets d'inquiétude.

Le pays dispose de stratégies et de politiques solides, notamment de plans nationaux d'industrialisation et de localisation, ainsi que d'autres initiatives, qui sont prêtes à l'aider à surmonter efficacement ces obstacles.

Impact de Saudi Vision 2030 sur les stratégies de transition vers les sources d'énergie renouvelables

D'ici à 2030, l'Arabie saoudite vise à produire environ 58,7 GW d'énergie renouvelable, l'énergie solaire contribuant à hauteur de 40 GW à ce total.

Au nom d'Oliver Wyman, M. Decker a expliqué qu'en ce qui concerne l'établissement d'un cadre réglementaire pour faciliter le développement des énergies renouvelables, la Vision 2030 souligne la nécessité d'un environnement favorable.

Cela implique la création de politiques qui encouragent la participation du secteur privé par le biais d'accords d'achat d'électricité qui garantissent des revenus à long terme aux investisseurs, des subventions et des réformes tarifaires pour rendre l'énergie renouvelable plus compétitive, et des processus d'autorisation rationalisés pour réduire les obstacles bureaucratiques pour les projets solaires.

En ce qui concerne la promotion des investissements du secteur privé, M. Decker a souligné que le gouvernement saoudien encourageait activement les partenariats public-privé et les investissements directs étrangers pour stimuler la croissance des projets d'énergie solaire.

"Le programme national d'énergie renouvelable, lancé dans le cadre de Vision 2030, est une initiative clé qui vise à attirer 30 à 50 milliards de dollars d'investissements pour des projets d'énergie renouvelable", a-t-il déclaré.

En ce qui concerne le maintien d'un secteur énergétique traditionnel solide tout en investissant dans la diversification, M. Decker a ajouté : "Si Vision 2030 met l'accent sur la transition vers les énergies renouvelables, elle reconnaît également l'importance de maintenir un secteur énergétique traditionnel solide, en particulier le pétrole et le gaz, qui restent essentiels à l'économie du Royaume."

Cette initiative intervient alors que l'Arabie saoudite cherche à optimiser sa production de pétrole et de gaz grâce à des avancées technologiques et à des améliorations de l'efficacité, afin de garantir que le secteur continue à générer des revenus.

Au nom d'Arthur D. Little Middle East, M. Merhaba a souligné que le Royaume a connu un changement radical de son paysage économique et énergétique au cours des dernières années.

"Le Royaume a inauguré l'ère des énergies renouvelables et accéléré le déploiement de l'énergie solaire. Avec un objectif très ambitieux d'atteindre 50 % d'énergies renouvelables d'ici 2030, qui fait l'objet d'une révision à la hausse, il a non seulement conduit au développement de mégaprojets solaires à des prix historiquement bas, mais aussi à la création d'une dynamique de développement de champions nationaux sur l'ensemble de la chaîne de valeur du solaire", a-t-il déclaré.

M. De Wolf a rappelé que la Vision a créé un climat favorable à l'investissement et au développement, avec des objectifs ambitieux en matière d'énergies renouvelables qui façonnent l'avenir du mix énergétique du Royaume.

De même, M. Gan a souligné que la Vision 2030 a créé un terrain fertile pour le développement de l'énergie solaire, avec des politiques qui encouragent les partenariats public-privé et investissent massivement dans l'infrastructure des énergies renouvelables.

"Cette initiative vise à diversifier le mix énergétique du Royaume par une transition vers des sources d'énergie plus propres et plus durables", a-t-il déclaré.

Du côté de PwC, M. El-Borai a expliqué que le programme national pour les énergies renouvelables est au cœur de cette initiative.

"D'ici à 2060, l'Arabie saoudite vise à atteindre le statut Net Zero, soutenu par des engagements financiers significatifs, tels que l'investissement prévu de 266 milliards de dollars dans des sources d'énergie plus propres, y compris l'énergie solaire", a-t-il déclaré.

"Le Royaume développe activement des projets d'une capacité de 20 GW par an pour atteindre son objectif de 100 GW à 130 GW d'énergie propre d'ici 2030. Ce cadre stratégique met également l'accent sur la localisation de la production d'énergie renouvelable, avec des collaborations telles que le partenariat du Fonds d'investissement public avec des fabricants chinois de panneaux solaires pour établir une capacité de production de 30 GW de panneaux solaires photovoltaïques. Le NREP ne vise pas seulement à produire de l'énergie propre, mais aussi à assurer l'avenir énergétique du Royaume et à réduire sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles", a déclaré l'associé de PwC.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com