A l’occasion de l’Aïd, on ne sait si c’est la force de conviction ou la perspective de savoureuses agapes qui ont fait que l’attachement au “sacrifice” l’ait emporté sur le principe de précaution sanitaire.
Finalement, et en dépit de la situation épidémique, nous avons opté pour vivre un Aïd ordinaire. Ou presque. Presque, parce que du fait de quelques difficultés, de déplacement notamment, nous aurons du mal à étaler, comme on le fait d’ordinaire les jours de fêtes religieuses, l’expression de notre piété dans les diverses déclinaisons: tenue de rigueur, déférences verbales, distribution de vœux et embrassades.
Mais plus que jamais, le côté festif de cet Aïd aura quelque chose d’inconvenant. On ne manquera pas, en effet, de penser aux personnes, de plus en plus nombreuses, qui luttent contre un virus meurtrier, dans des conditions pas toujours adaptées, et aux personnels épuisés qui luttent pour les sauver, dans les mêmes conditions.
Le véritable sacrifice aurait peut-être été de faire ce qu’il faut pour ne pas en rajouter à une situation déjà difficile ; se retenir de tout mouvement et de tout contact non indispensable. Mais d’autres motivations, religieuses ou psychologiques, qu’importe, ont voulu qu’il en soit autrement et que de nombreux Algériens choisissent de se conformer au traditionnel cérémonial de l’égorgement et, peut-être, des réunions familiales.
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