L’Arabie saoudite semble bien décidée à peser de tout son poids en faveur d’une solution pacifique et régionale en Libye. Arrivé lundi soir à Alger en provenance du Caire, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane ben Abdallah a fait part de l’engagement de son pays à travailler avec l’Algérie afin de parvenir à un règlement pacifique de la crise libyenne.
« Nous nous engageons à nous coordonner avec l’Algérie et nous allons tenter avec les pays de la région de parvenir à un règlement qui préserve la Libye et lui permette de retrouver sa stabilité », a-t-il déclaré à la presse, le 28 juillet, après sa visite au président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
Le chef de la diplomatie saoudienne — il s’agit là de sa deuxième visite en Algérie, la première ayant eu lieu en février dernier –, a particulièrement insisté sur « le rôle important et central des pays voisins de la Libye, dans le règlement pacifique du conflit en cours, afin de protéger ce pays frère contre le terrorisme et les ingérences étrangères ». Il a souhaité que la Libye puisse « recouvrer sa sécurité et sa stabilité ». Il a aussi fait part d’« une convergence de vues entre l’Arabie saoudite et l’Algérie face aux défis auxquels est confrontée la région ». Autrement dit, les deux pays sont sur la même ligne pour privilégier une solution politique dans le dossier libyen.
Pour sa part, la présidence algérienne a indiqué, dans un communiqué repris par l’agence officielle APS, que « les deux parties ont procédé à une évaluation de leur coopération bilatérale, examiné ce qui serait à même de l’approfondir et de la diversifier, notamment en ce qui concerne les projets de développement et d'investissement marquant le partenariat entre les deux pays frères ». La présidence a aussi ajouté que « cette rencontre a également été une opportunité pour nous concerter et échanger nos points de vue sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, avec, en tête, la crise libyenne. »
Lors de son séjour algérois, le chef de la diplomatie saoudienne a également rencontré le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, qui, le 21 juillet dernier, a effectué une visite en Russie à l’invitation de son homologue russe. « Les chars et les canons ne peuvent être une solution à la crise libyenne ; il faut plutôt favoriser le dialogue et un retour à la table des négociations », a-t-il soutenu, le lendemain, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chef de la diplomatie russe.
Il faut dire que l’Algérie et l’Arabie saoudite ont depuis toujours eu des relations très cordiales, empreintes de respect mutuel. Pour preuve, le président Tebboune a réservé sa première visite d’État dans un pays arabe à l’Arabie saoudite, le 26 février dernier. Une rencontre au cours de laquelle il s’est entretenu avec le roi Salmane ben Abdelaziz, le prince héritier Mohammed ben Salmane et d’autres responsables saoudiens.