PARIS: A cinq mois des Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août), Emmanuel Macron va inaugurer jeudi le village olympique à Saint-Denis, épicentre pharaonique de ces JO qui doit accueillir près de 14 500 athlètes avec leur staff, et dont les clés vont être remises aux organisateurs.
L'échéance des JO à Paris se rapproche petit à petit. L'étape de jeudi rend encore un peu plus concrète l'arrivée de cet évènement planétaire dans cinq mois en France.
Le président français, dont la dernière visite remonte à plus de deux ans en octobre 2021, à une époque où le village, en train de sortir de terre, n'était alors qu'un immense chantier va pouvoir constater l'immensité du travail accompli.
Titanesque
Emmanuel Macron pourra apprécier la réussite de ce projet titanesque, construit en sept ans, qui regroupe près de 82 bâtiments, 3 000 appartements et 7 200 chambres sur un site qui s'étend sur 52 hectares au nord de Paris entre Saint-Denis, l'île Saint-Denis et Saint-Ouen.
"C'est assez fort ce que la Solideo et les constructeurs sont parvenus à faire, il faut le souligner. Le milieu était sceptique sur la capacité à monter un village de cette taille en si peu de temps ", estime un cadre d'une société ayant travaillé sur cet immense chantier, qui va officiellement passer aux mains des organisateurs.
Car en dehors d'un retard de "quelques semaines" selon le président de la Solideo Nicolas Ferrand pour les bâtiments situés sur l'île Saint-Denis, l'agenda prévu pour la livraison a tenu.
Mais le travail n'est pas tout à fait terminé pour pouvoir accueillir les 206 délégations olympiques, et les organisateurs vont avoir du pain sur la planche pour ces cinq prochains mois d'ici le début de ces JO. Car les appartements livrés sont nus, et il faut désormais les équiper, installer le mobilier (lits, tables de chevet...), aménager les centres de services pour les athlètes.
"Cela représente plus de 345 000 pièces en tout qui vont être acheminées. Des couettes, tables de chevet, des lits, il y en aura 14 250, 8 200 ventilateurs et 5 535 sofas", détaille Laurent Michaud, directeur des villages olympiques et paralympiques chez Paris 2024. "Il y aura deux athlètes par chambre de 12 m2, et une salle de bains pour quatre personnes. Tout le monde sera logé à la même enseigne".
L'équipement de ces appartements, tout comme les nombreux services dont vont jouir les athlètes et leur staff pendant leur séjour, vont être assurés par les sponsors.
"C'est un village qu'on a travaillé avec des athlètes pour des athlètes (...) pour que chaque athlète puisse retrouver l'ensemble des besoins dont il aura besoin", résume Laurent Michaud.
40 000 repas par jour
Le temps des JO, le village va en effet fonctionner comme une cité classique mais éphémère. Les athlètes pourront par exemple faire laver leur linge dans des laveries temporaires avec près de 600 machines à laver et sèche-linge. L'entretien des appartements dans plus de 70 résidences sera assuré par douze conciergeries disséminées dans le village.
Seules les cuisines seront absentes des appartements. Les athlètes auront un accès 24 heures sur 24 à l'imposante nef de la Cité du cinéma transformée en un restaurant géant avec une déclinaison en six thèmes culinaires (Italie, Asie, France...) pour près de 3 200 places assises et 40 000 repas servis par jour. Un deuxième restaurant sera installé sur l'île Saint-Denis, et des food-trucks "seront répartis sur le village permettant aux athlètes de pouvoir avoir une alternative à la restauration", précise Laurent Michaud.
Une épicerie, un commissariat, un salon de coiffure, une salle de fitness, un bar (sans alcool), et un centre multiconfessionnel... Les athlètes ne devraient manquer de rien. Même une poste sera installée de façon temporaire dans cette ville que ne disposera pas de maire.
Une polyclinique de 3 000 m 2, à la place d'une école d'ostéopathie, sera également à disposition. Les athlètes pourront s'y rendre vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour se faire soigner, ou passer un scanner ou une IRM.
Pour circuler dans ce village "des vélos seront mis à disposition" ainsi que "des navettes électriques qui tourneront 24 h sur 24", ajoute Laurent Michaud.
Une fois les Jeux paralympiques terminés mi-septembre, les appartements seront reconfigurés pour accueillir habitants et entreprises dans ce nouveau quartier.