Après le passage du cyclone Garance, La Réunion sous le choc

Cette photographie montre le passage de la pluie et du vent sur une route à Saint-Paul de La Réunion, sur l'île française de La Réunion, dans l'océan Indien, le 28 février 2025. (AFP)
Cette photographie montre le passage de la pluie et du vent sur une route à Saint-Paul de La Réunion, sur l'île française de La Réunion, dans l'océan Indien, le 28 février 2025. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 01 mars 2025

Après le passage du cyclone Garance, La Réunion sous le choc

  • L'île de La Réunion, sous alerte rouge jusqu'à samedi matin, commencent à mesurer l'ampleur des dégâts au lendemain du passage du cyclone Garance

Saint-Denis de la Réunion, France: Arbres arrachés, voitures emportées par les flots, routes et électricité coupées: l'île de La Réunion, sous alerte rouge jusqu'à samedi matin, commencent à mesurer l'ampleur des dégâts au lendemain du passage du cyclone Garance, qui a provoqué la mort de quatre personnes.

A Saint-Gilles-les-Bains, une ville balnéaire de la côte ouest de l’île, la ravine est sortie de son lit. Les flots déchaînés ont submergé la route, la faisant s’effondrer sur plusieurs mètres.

"Nous n’avons plus d’électricité depuis ce moment-là, les lignes à haute tension ont été déterrées par les flots, je ne sais pas quand ça va pouvoir être réparé", déplore Louis Fontaine, 66 ans, habitant de la commune.

Une fois sorti de son lit, le cours d’eau boueux a envahi tout le centre-ville de Saint-Gilles. Depuis 06H00 samedi matin, bien avant la levée de l’alerte rouge, les employés des services communaux ont commencé à déblayer la boue des rues.

L'alerte rouge, ordonnant le confinement de la population, a été levée samedi à 10H00 locales (07H00 à Paris). Le phénomène météorologique Garance a été déclassé au stade de forte tempête tropicale.

L'aéroport Roland-Garros, à l'est de Saint-Denis (nord), sera rouvert samedi partir de 18H30 (15H30 à Paris).

Le bilan "nous montre combien il faut être prudent alors que le danger n'est pas terminé", a souligné vendredi soir le préfet de l'île, Patrice Latron.

Le passage de ce cyclone, "brutal et violent" selon les termes du représentant de l'État, s'est en effet soldé par le décès de quatre personnes.

- Une île "défigurée" -

Une femme a été emportée par les eaux à Saint-Denis et un homme tué, également dans la commune chef-lieu de La Réunion, dans un incendie d'origine électrique. Une femme a elle été ensevelie par une coulée de boue à Trois Bassins, commune de l'ouest de l'île.

La préfecture a annoncé samedi matin le décès d'une quatrième personne, "un homme coincé sous un arbre" à Saint-Denis.

Samedi matin, quelque 953 personnes étaient réparties dans des centres d'hébergement et 160.000 restaient privées d'électricité, selon un point de la préfecture à 11H00 locales.

Plus de 310.000 habitants sont toujours privés d'eau potable et 139.000 de réseau internet.

"Il va y avoir beaucoup de travaux de remise en état: beaucoup de routes sont encombrées par des branchages, voire par des arbres en travers de la route, des routes sont inondées, des routes sont coupées, emportées, des ponts sont coupés", décrit le préfet de l'île.

Le préfet continue d'appeler à la "prudence" et prévient les plus de 880.000 habitants que compte l'île que le "monde" que "nous redécouvrirons" samedi sera "encore défiguré par Garance".

"Ce phénomène a été plus violent que Belal", en 2024, selon lui. Le cyclone Belal, qui s'était abattu sur La Réunion le 15 janvier 2024, avait provoqué la mort de quatre personnes et fait 100 millions d'euros de dégâts, selon les chiffres de France assureurs.

Pendant le passage du cyclone vendredi, Météo-France a relevé des rafales de vent soufflant à 214 km/h à l'aéroport situé au nord de l'île et de 230 km/h sur le piton Sainte-Rose à l'extrême est.

De très fortes pluies orageuses ont également balayé l'île.

Dans un gymnase de Saint-Denis, où sont hébergés des habitants sinistrés, Marie-Pierrette Narsou confie sa peur: "Là c'était méchant, (...) moi ça m'a un peu traumatisé".

Christophe Jacquey s'inquiète lui de ne pas avoir de nouvelles de proches, "parce que les téléphones ne passent pas, le réseau internet ne marche plus".

Le centre d'accueil se prépare à héberger plus de monde dans les prochaines heures.

"Alors ça a été assez violent, on a eu beaucoup de pluie, beaucoup de vent donc les gens se sont un petit peu regroupés, assez inquiets, on a essayé de les contenir à l'intérieur, leur donner des jeux, on leur a fait un petit déjeuner, on les a laissés se réveiller tranquillement, en douceur, mais c'est vrai qu'ils étaient quand même pas mal inquiets", explique à l'AFP Eric Sautron, responsable du centre d'hébergement de Champ Fleuri.

- Renforts attendus -

Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des rues totalement inondées avec parfois des torrents d'eau dévalant les pentes, notamment à Saint-Denis et à Saint-André (est de La Réunion). D'autres vidéos montrent des voitures emportées.

"Nos armées se tiennent prêtes à assister les services de l'État et soutenir la population", a posté sur X le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, précisant que le pont aérien toujours en place entre La Réunion et Mayotte, frappé par le cyclone Chido mi-décembre, "sera maintenu afin d'acheminer pompiers, gendarmerie, véhicules et fret réunionnais actuellement déployés sur l'archipel mahorais".

"Deux vagues de renforts nationaux sont prévues pour venir en aide à la population", a annoncé vendredi soir sur X Bruno Retailleau.

Samedi matin, "103 sapeurs-pompiers de la sécurité civile, accompagnés de cinq tonnes de matériel actuellement à Mayotte, arriveront à La Réunion", a détaillé le ministre de l'Intérieur.

Et dimanche, "100 personnels de la sécurité civile (50 pompiers et 50 militaires) partiront de métropole", a assuré M. Retailleau.

Floris Carpaye de la FDSEA, syndicat agricole majoritaire à La Réunion, se désole: "Toutes les filières agricoles ont été impactées, mais le maraîchage est peut être le secteur qui a été le plus touché, les serres ont volé, les plants de légumes ont été noyés, c’est une véritable catastrophe".

"Ca va se chiffrer en dizaines de millions d’euros", redoute M. Carpaye.

Le groupement hospitalier Est Réunion a lui aussi annoncé avoir "subi des dégâts majeurs".


France : face au revirement américain, Macron relance le débat sur une dissuasion européenne

Short Url
  • Cependant, le scénario d'une dissuasion nucléaire européenne se heurte à de nombreux obstacles, dont l'autonomie de décision revendiquée par la France dans ce domaine. Depuis son origine dans les années 1960, la dissuasion française voulue par le général
  • Cependant, le scénario d'une dissuasion nucléaire européenne se heurte à de nombreux obstacles, dont l'autonomie de décision revendiquée par la France dans ce domaine.

PARIS : Face au spectaculaire rapprochement des États-Unis de Donald Trump avec la Russie, Emmanuel Macron a remis sur la table l'idée très sensible d'un partage de la dissuasion nucléaire française au niveau européen, qui divise la classe politique.

Le président français, à la tête d'une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-Uni, s'est dit prêt à « ouvrir la discussion » sur une dissuasion nucléaire européenne, après l'affrontement verbal entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky vendredi à Washington. Cet affrontement laisse craindre un désengagement des États-Unis en Ukraine et une rupture historique de leur alliance avec les Européens.

Emmanuel Macron répondait au futur chancelier allemand Friedrich Merz, qui a jugé nécessaire que l'Europe se prépare « au pire scénario », celui d'une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire.

Marine Le Pen, leader du Rassemblement national (RN, extrême droite), considère toutefois que les États-Unis restent « évidemment » un allié de la France au sein de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique nord), cette alliance militaire entre pays européens, États-Unis et Canada.

« Sortons-nous de l'Otan ? Non, bien sûr, ceux qui disent cela ne sont pas des gens raisonnables. »

- « Servilité atlantiste » -

Et donc, la dissuasion nucléaire de la France doit rester « française » et « on ne doit pas la partager », a-t-elle estimé samedi en marge du Salon de l'agriculture, en minimisant la portée des échanges très tendus entre le président américain et son homologue ukrainien, la veille dans le Bureau ovale. « C'est assez normal », a-t-elle estimé, parce que « le chemin de la paix est un chemin qui est difficile ».

Sans se prononcer directement sur la dissuasion nucléaire, le chef de file de La France insoumise (LFI, gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon a estimé sur son blog qu'il fallait « faire obstacle » à « l'Europe de la défense ».

Selon lui, les Européens ont reçu avec cette altercation Trump-Zelensky ce qu'ils méritaient. La « servilité atlantiste » des Européens est « payée par un mépris qui les laisse transis de peur ».

Sans surprise, l'idée d'un partage de la dissuasion est soutenue par les plus pro-européens au sein de la classe politique. « Les ennemis de l'Europe doivent savoir que nos partenaires, ceux qui partagent nos valeurs, bénéficient du parapluie nucléaire français », a estimé sur la radio France Inter Valérie Hayer, ex-candidate du camp présidentiel aux élections européennes et actuelle présidente du groupe Renew (centristes) au Parlement européen.

« La France a un rôle immense à jouer parce qu'elle est la seule puissance dotée de l'arme nucléaire de l'Union européenne, parce qu'elle a une industrie de défense puissante », a abondé sur le média audiovisuel franceinfo l'eurodéputé social-démocrate Raphaël Glucksmann.

« Nous changeons d'époque », a souligné sur X l'ancien Premier ministre Michel Barnier (LR, droite) qui, sans évoquer le nucléaire, plaide pour un « aggiornamento stratégique » en Europe, avec par exemple la création d'un « conseil de sécurité européen ».

- Autonomie de décision -

Une quinzaine de dirigeants européens doivent se retrouver lors d'un sommet dimanche à Londres, auquel participera le président ukrainien. Ils y aborderont les actions à mener concernant l'Ukraine et la sécurité, et sans doute s'interrogeront-ils sur leurs alliances.

Cependant, le scénario d'une dissuasion nucléaire européenne se heurte à de nombreux obstacles, dont l'autonomie de décision revendiquée par la France dans ce domaine.

Depuis son origine dans les années 1960, la dissuasion française voulue par le général de Gaulle se veut complètement indépendante et repose sur l'appréciation par un seul homme, le président de la République, d'une menace contre les intérêts vitaux du pays.

En février 2020, Emmanuel Macron avait mis en avant « la dimension authentiquement européenne » des intérêts vitaux français, suscitant des débats. Vendredi, il a en même temps relevé que « sa doctrine nucléaire garde un certain mystère parce que l'ambiguïté fait partie de son efficacité ».

La France ne va donc pas dévoiler par avance où elle pourrait frapper, « c'est le choix du chef des armées », c'est-à-dire du président, a-t-il ajouté.

L'idée d'une dissuasion nucléaire européenne pose aussi la question de la crédibilité d'un parapluie franco-britannique. Selon l'institut Sipri, la France dispose de 290 têtes nucléaires, le Royaume-Uni de 225, contre 3 708 pour les États-Unis.

 


Macron appelle l'Algérie à «réengager un travail» sur l'immigration, met en garde contre «des jeux politiques»

Le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi l'Algérie à "réengager un travail de fond" avec la France sur les accords d'immigration liant les deux pays et mis en garde contre tous "jeux politiques" dans ce débat qui enflamme la relation bilatérale. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi l'Algérie à "réengager un travail de fond" avec la France sur les accords d'immigration liant les deux pays et mis en garde contre tous "jeux politiques" dans ce débat qui enflamme la relation bilatérale. (AFP)
Short Url
  • "Nous n'avancerons pas s'il n'y a pas un travail, on ne peut pas se parler par voie de presse, c'est ridicule, ça ne marche jamais comme cela", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse à Porto (Portugal)
  • "Il ne faut pas que (les relations) fassent l'objet de jeux politiques", a-t-il ajouté, souhaitant aussi que les "millions de Français nés de parents algériens" ne soient pas "pris dans ces débats"

PORTO: Le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi l'Algérie à "réengager un travail de fond" avec la France sur les accords d'immigration liant les deux pays et mis en garde contre tous "jeux politiques" dans ce débat qui enflamme la relation bilatérale.

"Nous n'avancerons pas s'il n'y a pas un travail, on ne peut pas se parler par voie de presse, c'est ridicule, ça ne marche jamais comme cela", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse à Porto (Portugal).

"Il ne faut pas que (les relations) fassent l'objet de jeux politiques", a-t-il ajouté, souhaitant aussi que les "millions de Français nés de parents algériens" ne soient pas "pris dans ces débats".

Le refus de l'Algérie d'accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par la France, dont l'auteur d'un attentat qui a fait un mort le 22 février à Mulhouse (est de la France), a fini d'envenimer des relations déjà très dégradées depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024.

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau, de droite (LR) et en première ligne sur ce sujet, a multiplié les attaques verbales contre l'Algérie, alimentant une escalade, par médias interposés, entre les deux pays.

"Rien ne peut prévaloir sur la sécurité de nos compatriotes", a souligné Emmanuel Macron face à l'émotion suscitée en France par l'attentat de Mulhouse.

"Les accords signés en 1994 (...) de reprise automatique (de) ressortissants, il faut qu'ils soient pleinement respectés", a-t-il insisté tout en saluant la "coopération qui existe" en la matière entre Paris et Alger.

Le chef de l'État a par ailleurs signifié qu'il n'était pas question de dénoncer les accords de 1968 qui confèrent un statut particulier aux Algériens de séjour et d'emploi en France.

"On ne va pas les dénoncer de manière unilatérale, ça n'a aucun sens", a-t-il martelé alors que ce débat fait rage en France depuis plusieurs semaines.

Le Premier ministre François Bayrou n'avait pas exclu mercredi une "dénonciation" des accords bilatéraux dans ce domaine s'ils n'étaient pas réexaminés dans un délai d'"un mois, six semaines".

La "détention arbitraire" en Algérie de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, ainsi que "sa situation de santé", "nous préoccupent beaucoup", a par ailleurs déclaré Emmanuel Macron.

"Je considère que c'est aussi un des éléments qu'il faut régler (avec Alger) pour que la confiance soit pleinement rétablie" entre les deux pays, a ajouté le président français, en visite d'État au Portugal.

 


Le général Ponchin salue l’implication de l’armée libanaise dans l’application du cessez le feu

 Le général Guillaume Ponchin, représentant de la France au sein du mécanisme de cessez-le-feu entre le Liban et Israël, a salué « l’implication soutenue des forces armées libanaises » dans le sud du Liban, notamment dans la collecte et la neutralisation « des structures et des équipements militaires des groupes armés non étatiques ». (AFP)
Le général Guillaume Ponchin, représentant de la France au sein du mécanisme de cessez-le-feu entre le Liban et Israël, a salué « l’implication soutenue des forces armées libanaises » dans le sud du Liban, notamment dans la collecte et la neutralisation « des structures et des équipements militaires des groupes armés non étatiques ». (AFP)
Short Url
  • Le mécanisme, mis en place pour superviser l’application du cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024, est composé de représentants français et américains travaillant en étroite collaboration avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban
  • Son rôle est double : assurer la coordination entre les parties et accompagner le déploiement des forces armées libanaises dans le sud du pays, tout en facilitant le retrait progressif des forces israéliennes

PARIS: Le général Guillaume Ponchin, représentant de la France au sein du mécanisme de cessez-le-feu entre le Liban et Israël, a salué « l’implication soutenue des forces armées libanaises » dans le sud du Liban, notamment dans la collecte et la neutralisation « des structures et des équipements militaires des groupes armés non étatiques », dans une allusion claire faite au Hezbollah.

Ce mécanisme, mis en place pour superviser l’application du cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024, est composé de représentants français et américains travaillant en étroite collaboration avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL). 

Son rôle est double : assurer la coordination entre les parties et accompagner le déploiement des forces armées libanaises dans le sud du pays, tout en facilitant le retrait progressif des forces israéliennes.

S’exprimant lors d’une rencontre avec la presse organisée par le ministère français des Armées, le général Ponchin a détaillé la structure et le mode d’action de ce dispositif. 

Il se présente comme un outil de médiation et de renforcement des connexions entre les parties libanaise et israélienne, afin de garantir le respect du cessez-le-feu et l’application des engagements pris dans l’accord.

« Ce mécanisme répond à un besoin de confiance et de crédibilité », a-t-il expliqué, soulignant que son action se traduit par des médiations quotidiennes entre les forces en présence, en complément des efforts de la FINUL sur le terrain.

Le général Ponchin a précisé que le travail du mécanisme s’est articulé autour de quatre phases progressives, enclenchées dès l’entrée en vigueur de l’accord, aboutissant au retrait israélien « quasi-total » le 18 février dernier. 

Cette évolution a permis la réoccupation du terrain par l’armée libanaise, qui mène en parallèle des opérations de démantèlement des infrastructures militaires et de neutralisation des armes illégales.

Selon Ponchin, l’armée libanaise a mené une série d’interventions pour « enlever, classer et détruire les armes et autres équipements militaires découverts sur l’ensemble de la zone ». 

Ce travail, minutieusement documenté, fait l’objet de rapports transmis via les réseaux de communication du mécanisme, incluant des photos géolocalisées des actions réalisées.

Toutefois, le général a rappelé que ce processus s’inscrit dans une dynamique plus large de sécurisation du sud du fleuve Litani, une manœuvre d’une ampleur inédite qui prendra du temps, car les destructions survenues rendent certaines zones difficiles d’accès, et la présence de mines ainsi que d’engins explosifs constitue un défi sécuritaire majeur.

Le déploiement de l’armée libanaise se heurte à plusieurs défis, dont la présence des forces de défense israéliennes sur cinq zones stratégiques, qualifiées de « polygones » par Tel-Aviv, ce qui restreint l’accès des troupes libanaises à certaines zones pour des raisons de sécurité.

« Je souhaite insister sur l’implication des forces libanaises dans la mise en œuvre des conditions du cessez-le-feu », a poursuivi Ponchin, en mettant en avant leur engagement dans le désarmement des groupes armés non étatiques et leur vigilance pour prévenir toute escalade. 

Le bilan des opérations de médiation et de désarmement est significatif : selon Ponchin, plus de 200 interventions diplomatiques entre les parties ont eu lieu quotidiennement, et plus de 170 actions de démantèlement d’installations militaires illégales ont été menées par l’armée libanaise.

Interrogé sur les incursions israéliennes quotidiennes au Liban, le général Ponchin a évité toute déclaration frontale, insistant sur la mission prioritaire du mécanisme : empêcher la reprise des hostilités à grande échelle.

« Lorsque nous pouvons intervenir pour faire cesser une violation, nous le faisons », a-t-il affirmé, tout en reconnaissant la difficulté de cette tâche face à la fréquence des incidents.

 Il a également souligné que l’accord de cessez-le-feu comporte « un certain nombre d’articles soumis à interprétation », ce qui complique sa mise en œuvre.

Au-delà des aspects militaires et diplomatiques, l’un des défis majeurs reste le retour des populations déplacées dans le sud du pays, Le général Ponchin a insisté sur la nécessité pour l’armée libanaise d’« accompagner la population et de gérer ses attentes concernant le retour », dans un contexte où la situation sécuritaire demeure fragile.

« L’armée libanaise avance progressivement, en veillant à conserver la confiance des habitants », a-t-il précisé, cette approche mesurée est essentielle pour éviter un vide sécuritaire qui pourrait favoriser l’émergence de nouvelles tensions.

Pour le général Ponchin, la clé de la réussite réside dans l’application rigoureuse de l’accord par toutes les parties, « C’est un défi majeur, mais la meilleure garantie de stabilité est le respect total de l’accord, afin que les Libanais puissent retrouver leur pleine souveraineté », a-t-il conclu.

Si le mécanisme de cessez-le-feu a permis des avancées notables, le chemin vers une pacification durable du sud du Liban reste semé d’embûches. 

La capacité du Liban à reprendre le contrôle total de son territoire et à garantir une sécurité pérenne dépendra de la coopération entre les acteurs internationaux et régionaux, ainsi que de la volonté politique des parties impliquées.