Trêve à Gaza: après Paris, une délégation israélienne se rendra au Qatar

Cette photo diffusée par l'armée israélienne le 23 février 2024 montre des soldats de l'armée israélienne en patrouille dans un endroit non spécifié de la bande de Gaza, au milieu des batailles entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP)
Cette photo diffusée par l'armée israélienne le 23 février 2024 montre des soldats de l'armée israélienne en patrouille dans un endroit non spécifié de la bande de Gaza, au milieu des batailles entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. (AFP)
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Publié le Dimanche 25 février 2024

Trêve à Gaza: après Paris, une délégation israélienne se rendra au Qatar

  • «La délégation est revenue de Paris, il y a probablement matière à avancer vers un accord», a déclaré samedi soir sur la chaîne israélienne N12 le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Tzachi Hanegbi
  • Le mouvement palestinien demande un «cessez-le-feu complet» et le retrait des forces israéliennes de Gaza, des demandes jugées «délirantes» par Benjamin Netanyahu dont le gouvernement est cependant ouvert à une pause dans les combats

JÉRUSALEM : Le cabinet de guerre israélien a donné son feu vert samedi à l'envoi sous peu d'une délégation au Qatar afin de poursuivre les discussions des derniers jours à Paris en vue d'un nouvel accord de trêve à Gaza assorti de la libération d'otages, selon des responsables et des médias locaux.

Une délégation israélienne menée par le chef du Mossad David Barnea s'est rendue vendredi à Paris pour un suivi sur un projet de trêve discuté fin janvier dans la capitale française avec ses homologues américain et égyptien et le Premier ministre du Qatar.

«La délégation est revenue de Paris, il y a probablement matière à avancer vers un accord», a déclaré samedi soir sur la chaîne israélienne N12 le conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Tzachi Hanegbi.

«La délégation a demandé à informer le cabinet de guerre des résultats du sommet de Paris et c'est pourquoi le cabinet de guerre se réunira ce soir par téléphone», a-t-il ajouté, peu avant le début de la réunion.

Dans la nuit, des médias israéliens ont précisé que le cabinet de guerre avait conclu sa rencontre en donnant le feu vert à l'envoi au cours des prochains jours d'une délégation au Qatar afin de poursuivre ces négociations en vue d'un accord pour une trêve de plusieurs semaines incluant la libération d'otages en échange de celle de prisonniers palestiniens en Israël.

Fin novembre, une première trêve d'une semaine négociée sous l'égide du Qatar, mais aussi de l'Egypte et des Etats-Unis, avait permis les libérations de plus d'une centaine d'otages entre les mains du Hamas et de 240 palestiniens écroués en Israël.

A Tel-Aviv, des milliers de personnes se sont réunies samedi soir sur la «place des otages» pour demander au gouvernement de favoriser la libération des personnes encore captives à Gaza, selon des journalistes de l'AFP.

«Nous pensons tout le temps à eux, nous voulons qu'ils nous reviennent vivants et le plus vite possible. Nous allons manifester encore et encore, jusqu'à leur retour», a déclaré sur place Orna Tal, 60 ans, une amie de Tsachi Idan kidnappé dans le kibboutz de Nahal Oz le 7 octobre.

- Vers Rafah -

Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent en territoire israélien qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Le Hamas et ses alliés avaient enlevé ce jour-là 250 personnes, dont 130 sont toujours entre les mains du mouvement islamiste et de ses alliés à Gaza, selon les autorités israéliennes.

En représailles à cette attaque, Israël a juré «d'anéantir» le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, et lancé une offensive qui a fait plus de 29.600 morts dans le territoire palestinien, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le mouvement palestinien demande un «cessez-le-feu complet» et le retrait des forces israéliennes de Gaza, des demandes jugées «délirantes» par Benjamin Netanyahu dont le gouvernement est ouvert à une pause dans les combats mais affirme vouloir continuer à terme son opération militaire contre le Hamas.

Après des opérations au sol à Gaza City, et Khan Younès, Israël se prépare à une offensive terrestre à Rafah, dernier bastion local du Hamas où s'entassent plus de 1,4 million de Palestiniens en grande majorité déplacés par les combats et les raids aériens dans le reste du territoire.

«Nous travaillons pour obtenir un autre plan pour la libération de nos personnes enlevées, ainsi que pour achever l'élimination des bataillons du Hamas à Rafah», a déclaré samedi soir dans un communiqué Benjamin Netanyahu.

Après la réunion sur les négociations de Paris, «je convoquerai, au début de la semaine, le cabinet pour approuver les plans opérationnels d'action à Rafah, y compris l'évacuation de la population civile», a-t-il ajouté, alors que l'ONU s'inquiète d'une catastrophe humanitaire sur place.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".