Pakistan: L'ex-Premier ministre Imran Khan condamné à dix ans de prison

La police pakistanaise arrête un partisan de l'ancien Premier ministre Imran Khan et du parti politique Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) lors d'un rassemblement de campagne électorale à Karachi, au Pakistan, le dimanche 28 janvier 2024 (Photo, AFP).
La police pakistanaise arrête un partisan de l'ancien Premier ministre Imran Khan et du parti politique Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) lors d'un rassemblement de campagne électorale à Karachi, au Pakistan, le dimanche 28 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 31 janvier 2024

Pakistan: L'ex-Premier ministre Imran Khan condamné à dix ans de prison

  • Imran Khan a été condamné mardi à 10 ans de prison pour une affaire de divulgation de documents classifiés, à quelques jours d'élections que son parti aborde très affaibli
  • Le jugement a été rendu dans la prison d'Adiala, où Imran Khan, qui doit répondre à des accusations dans des dizaines d'affaires et a été déclaré inéligible pour cinq ans, est incarcéré

ISLAMABAD: L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été condamné mardi à 10 ans de prison pour une affaire de divulgation de documents classifiés, à quelques jours d'élections que son parti aborde très affaibli.

Le jugement a été rendu dans la prison d'Adiala, où Imran Khan, qui doit répondre à des accusations dans des dizaines d'affaires et a été déclaré inéligible pour cinq ans, est incarcéré quasiment depuis son arrestation en août.

Cette condamnation survient alors que des élections législatives et provinciales doivent se tenir le 8 février, dont la campagne a été entachée d'accusations de fraudes et de répression contre le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti qu'il a fondé.

"Vous devez prendre votre revanche pour chaque injustice avec votre vote, le 8 février", a déclaré Imran Khan à l'intention des électeurs, dans un communiqué publié sur son compte X. "Dites-leur que vous n'êtes pas des moutons qui peuvent être menés au bâton".

L'ex-chef du gouvernement et Shah Mahmood Qureshi, son ancien ministre des Affaires étrangères et numéro deux du PTI, ont été condamnés à 10 ans de prison, ont annoncé plusieurs responsables du PTI.

Au cœur de cette affaire: un câble diplomatique de l'ambassadeur du Pakistan aux États-Unis, qu'Imran Khan a présenté comme la preuve d'un complot américain organisé contre lui et soutenu par les militaires pakistanais. Les États-Unis et l'armée pakistanaise ont démenti cette affirmation.

Imran Khan a été inculpé en octobre, en vertu de la loi sur les secrets officiels, qui date de l'époque coloniale. Le procès s'est tenu au sein de la prison d'Adiala, en présence seulement de ses avocats, de quelques proches et de rares journalistes.

Paralysé avant le scrutin

Le PTI a dénoncé "un simulacre de justice" et annoncé son intention de faire appel.

Un avocat du parti, Salman Safdar, a affirmé à l'AFP que l'équipe légale d'Imran Khan n'avait pas été autorisée à l'assister pendant toute la durée du procès. "C'est inconstitutionnel et contraire au principe même de justice", a-t-il déploré.

Imran Khan, un ancien joueur vedette de cricket arrivé au pouvoir en 2018, a été évincé par une motion de censure en avril 2022, après avoir perdu le soutien de la toute puissante armée, selon les analystes.

Il accuse depuis l'establishment militaire d'être à l'origine de ses ennuis judiciaires et de vouloir l'empêcher de reprendre la tête du pays.

Il jouit toujours d'une forte popularité, mais sa campagne de défiance à l'égard de l'armée a été suivie d'un sévère retour de bâton.

Son arrestation en mai a provoqué l'ire de ses partisans, qui ont déclenché de violentes manifestations. Les autorités ont répliqué en arrêtant massivement sympathisants et dirigeants du PTI.

Le parti s'est retrouvé paralysé à l'approche du scrutin: ses rassemblements ont été de fait interdits, son symbole électoral a été banni et des dizaines de ses candidats n'ont pas été autorisés à se présenter.

Soutien renforcé

La condamnation d'Imran Khan a été rapportée mardi par les médias locaux mais la télévision d’État, appliquant les officieuses mesures de censure à son égard, a veillé à ne pas utiliser son nom.

Pendant la campagne, le PTI a été largement ignoré par les médias et a dû s'en remettre aux réseaux sociaux. Mais des coupures d'internet ont perturbé ses tentatives de tenir des meetings en ligne.

Dans la province du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), où le PTI avait nettement remporté les dernières élections provinciales, des électeurs ont estimé que la décision de mardi renforcerait encore le soutien à Imran Khan.

"S'il était dans un cercueil plutôt qu'en prison, je voterais quand même pour lui", a déclaré Inayatullah Khan, un soudeur de 33 ans, à Peshawar.

Un attentat à la bombe près d'un meeting du PTI a fait au moins quatre morts et six blessés mardi à Quetta (sud-ouest).

Une moto piégée a explosé au moment où les partisans d'Imran Khan convergaient pour participer au meeting, selon la police, qui a précisé ne pas savoir "exactement si le rassemblement était la cible".

Le groupe État islamique (EI) a revendiqué l'attentat, selon le groupe de surveillance SITE Intelligence.

Le PTI a indiqué dans un communiqué que trois de ses militants faisaient partie des morts.

Le parti de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif - qui a été trois fois chef du gouvernement sans jamais achever aucun de ses mandats -, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N), est le favori des élections.

Nawaz Sharif est rentré au Pakistan en octobre après quatre ans d'exil à Londres. Certains analystes politiques estiment qu'il a passé un accord avec les militaires, qu'il accusait il y a encore peu de l'avoir évincé du pouvoir en 2017 pour favoriser la victoire électorale d'Imran Khan un an plus tard.

L'armée a été au pouvoir pendant près de la moitié des 75 ans d'existence du pays et continue à exercer une influence politique considérable.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.