Guerre Israël-Hamas: La diplomatie s'active, mais les espoirs sont ténus

Les Palestiniens se tiennent au milieu des décombres des bâtiments détruits par les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 janvier 2024 (Photo, AFP).
Les Palestiniens se tiennent au milieu des décombres des bâtiments détruits par les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 26 janvier 2024

Guerre Israël-Hamas: La diplomatie s'active, mais les espoirs sont ténus

  • Les efforts diplomatiques, notamment américain et arabes, se sont intensifiés ces derniers jours
  • Israël est en conflit quasi permanent depuis sa création en 1948. Mais sa campagne militaire contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui avait pris le pouvoir à Gaza en 2007, apparaît comme la plus destructrice de son histoire

JERUSALEM: Les efforts diplomatiques, notamment américain et arabes, se sont intensifiés ces derniers jours pour dessiner un règlement pérenne au conflit israélo-palestinien, même s'il semble difficile à imaginer vu l'ampleur des concessions que les protagonistes devraient accepter.

Israël est en conflit quasi permanent depuis sa création en 1948. Mais sa campagne militaire contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui avait pris le pouvoir à Gaza en 2007, apparaît comme la plus destructrice de son histoire.

Et si la question palestinienne était sortie des priorités de la communauté internationale, les risques d'escalade et l'ampleur des combats ont changé la donne.

Washington essaye aujourd'hui de promouvoir "un plan pour façonner une architecture régionale après la guerre, même s'il est clair que la route sera longue", constate Eldad Shavit, pour l'Institut national des études de sécurité à Tel-Aviv (INSS).

L'administration américaine a "identifié, peut-être pour la première fois de façon aussi limpide, une disposition des pays arabes à cet égard, quoique conditionnée à des progrès vers une solution du problème palestinien".

Brett McGurk, conseiller du président américain pour le Moyen-Orient, était mardi au Caire pour discuter d'une "pause" dans les hostilités et de la libération des otages israéliens retenus à Gaza.

Et le chef de la CIA William Burns se rendra en Europe y rencontrer ses homologues israélien, égyptien et le Premier ministre qatari, ont rapporté des médias américains sans préciser le lieu.

La compagnie israélienne El Al annonce suspendre ses vols vers l'Afrique du Sud fin mars

La compagnie aérienne israélienne El Al a annoncé vendredi qu'elle suspendrait ses vols pour l'Afrique du Sud à partir de fin mars, arguant d'une baisse de la demande du fait de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

"Suite à la situation sécuritaire actuelle, on constate une diminution significative de la demande des voyageurs israéliens vers diverses destinations, notamment Johannesburg", explique-t-elle dans un communiqué.

L'annonce intervient le jour où la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye (Pays-Bas), la plus haute juridiction de l'ONU, doit se prononcer sur des mesures urgentes réclamées par Pretoria, qui accuse Israël de génocide.

La Cour ne tranchera pas sur la question de savoir si Israël commet effectivement ou non un génocide. A ce stade, elle se prononcera sur des ordonnances d'urgence avant d'examiner l'affaire sur le fond, un processus qui peut prendre des années.

Ses ordonnances sont juridiquement contraignantes et sans appel mais elle n'a aucun moyen pour les faire appliquer. Et Israël a déjà laissé entendre qu'il ne se sentirait pas obligé de suivre sa décision.

El AL ne mentionne cependant pas ce dossier dans son communiqué. "La suspension de la ligne vers Johannesburg permettra l'expansion de l'activité vers des destinations existantes, parallèlement à l'examen d'options pour de nouvelles destinations", précise-t-elle.

L'Afrique du Sud soutient de longue date la cause palestinienne, le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), la liant souvent à sa propre lutte contre l'apartheid.

« Epreuve de vérité »

Mais les obstacles sont titanesques.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu martèle que la seule voie pour libérer les otages est d'écraser le Hamas. Il a lancé une vaste opération militaire qui a tué 26.000 Palestiniens, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.

Une réponse à l'attaque sans précédent de ce dernier en Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza. Une centaine ont été libérées fin novembre lors d'une trêve en échange de prisonniers palestiniens. Mais 132 otages s'y trouvent toujours, dont 28 seraient morts.

Les chancelleries occidentales et arabes, notamment, regardent avec inquiétude la région s'approcher du chaos, si un front majeur venait à s'ouvrir entre Israël d'un côté, l'Iran et ses alliés - Hezbollah libanais et rebelles houthis yéménites - de l'autre.

Elles prônent donc des pourparlers, dans un climat de défiance et de haine qui se nourrit de décennies de conflit. Il s'agit moins de diplomatie que de "volonté politique, d'épreuve de vérité", explique à l'AFP James Dorsey, pour l'Ecole S. Rajaratnam des études internationales (RSIS) à Singapour.

Coordonner les approches

"Le seul acteur qui puisse influencer les Israéliens, c'est les Etats-Unis", assure-t-il. Or, "la pression américaine porte sur les questions tactiques", comme la protection des civils et l'entrée de l'aide humanitaire dans Gaza. "Mais ils n'ont pas abordé les fondamentaux avec les Israéliens".

Les pays arabes ont, eux aussi, besoin d'une région plus sûre, poussant certains à nouer en 2020 des relations officielles avec Israël.

Outre Doha et Le Caire, la Jordanie, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite ont une carte à jouer, écrivait à cet égard en décembre Lina Khatib, directrice de l'Ecole des études orientales et africaines (SOAS) à Londres.

"S'ils pouvaient coordonner leur approche, ils auraient plus de chances d'obtenir un résultat (...) : un processus de paix (...) et une meilleure stratégie pour contrer l'Iran".

L'International Crisis Group, spécialisé dans la résolution des conflits, répète que les armes doivent se taire au préalable à toute avancée.

"A moins d'un cessez-le-feu, il sera particulièrement important que ceux qui ont de l'influence sur les parties les empêchent de perdre la raison", écrit-il, évoquant les tensions entre Israël et le Hezbollah libanais dans le nord du pays.

La diplomatie reste l'ultime recours. Et l'histoire est riche d'insurrections et de "groupes terroristes" devenus des acteurs de stabilité après des concessions majeures, souligne Colin Clarke, directeur de recherche au Soufan Center, à New York.

Parmi eux, le prix Nobel de la paix et président sud-africain Nelson Mandela avait d'abord été classé comme "terroriste" par Washington. Et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont rejoint le parlement en 2018.

"Les services israéliens seraient bien avisés d'identifier des personnalités modérées au sein du Hamas" et de discuter avec ceux qui pourraient "rejeter le terrorisme", insiste-t-il.

"Un accord exigera des concessions majeures, probablement de part et d'autres, qui semblent colossales à ce stade". Et "une solution durable requerra plus qu'un traitement cosmétique des revendications palestiniennes".


JO-2024: «si aucun Palestinien ne se qualifie», le CIO les invitera, déclare son président

Le président du CIO, Thomas Bach, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, au siège du CIO à Lausanne, le 26 avril 2024. (Photo Gabriel Monnet AFP)
Le président du CIO, Thomas Bach, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, au siège du CIO à Lausanne, le 26 avril 2024. (Photo Gabriel Monnet AFP)
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  • Le système d'invitations olympiques n'est pas réservé aux Palestiniens mais à tout CNO qui ne parvient pas à qualifier d'athlètes, au nom de «l'universalité olympique» permettant de rassembler toutes les nations, au delà de la seule élite sportive
  • Le CIO se retranche derrière sa «solution à deux Etats», puisque les CNO israélien et palestinien coexistent depuis 1995, un legs du processus de paix d'Oslo

LAUSANNE, Suisse : Les athlètes palestiniens devraient être «six à huit» aux JO de Paris, où le Comité international olympique les invitera s'ils ne parviennent pas à se qualifier, a indiqué vendredi son président Thomas Bach dans un entretien exclusif à l'AFP.

«Nous avons pris l'engagement clair que, si aucun athlète ne se qualifie sur le terrain, le comité national olympique (CNO) palestinien bénéficiera d'invitations», a annoncé le dirigeant. Interrogé sur l'ampleur de ces invitations, il a ensuite évalué le nombre de représentants palestiniens à «six ou huit» à Paris selon le résultat des qualifications, «qui sont encore en cours dans un certain nombre de disciplines».

Le système d'invitations olympiques n'est pas réservé aux Palestiniens mais à tout CNO qui ne parvient pas à qualifier d'athlètes, au nom de «l'universalité olympique» permettant de rassembler toutes les nations, au delà de la seule élite sportive.

Mais la venue d'athlètes palestiniens à Paris restait une interrogation majeure puisque l'offensive militaire israélienne à Gaza, consécutive à l'attaque lancée par le Hamas le 7 octobre, a notamment détruit la plupart des infrastructures sportives.

Thomas Bach avait reçu la semaine dernière à Lausanne le président du CNO palestinien, Jibril Rajoub, promettant de poursuivre le soutien du CIO aux athlètes, mais aussi d'assurer la coordination des efforts internationaux pour reconstruire les installations détruites.

Si le patron de l'olympisme a appelé dès le début du conflit entre Israël et le Hamas à «une solution pacifique», il a aussi adopté un traitement très différent de celui de la guerre russe en Ukraine, qui a abouti à une série de sanctions contre le sport russe.

Le CIO se retranche derrière sa «solution à deux Etats», puisque les CNO israélien et palestinien coexistent depuis 1995, un legs du processus de paix d'Oslo. Par ailleurs, «il n'y a eu aucune violation de la Charte olympique, ni par le comité israélien ni par le comité palestinien», a insisté Thomas Bach vendredi, alors que le CNO russe avait placé sous son contrôle les organisations sportives de régions ukrainiennes occupées.


Le Hamas «étudie» une contre-proposition de trêve israélienne

Des voitures passent devant un panneau d'affichage portant une inscription en hébreu "Pensez bien à qui profite notre division - l'unité maintenant", avec un portrait du chef de l'aile politique du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinwar, à Tel Aviv le 26 avril 2024. (Photo par Jack Guez  AFP)
Des voitures passent devant un panneau d'affichage portant une inscription en hébreu "Pensez bien à qui profite notre division - l'unité maintenant", avec un portrait du chef de l'aile politique du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinwar, à Tel Aviv le 26 avril 2024. (Photo par Jack Guez AFP)
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  • «Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse officielle de l'occupation sioniste à notre position qui avait été remise aux médiateurs égyptiens et qataris le 13 avril», a déclaré le N.2 de la branche politique du Hamas pour Gaza
  • Israël s'oppose à un cessez-le-feu permanent, insistant plutôt sur une pause de plusieurs semaines dans les combats pour ensuite mener par exemple une opération terrestre à Rafah, et refuse de se retirer de l'ensemble du territoire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé samedi «étudier» une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d'otages, un nouveau développement dans les pourparlers que l'Egypte tente de relancer.

«Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse officielle de l'occupation sioniste (nom donné à Israël, ndlr) à notre position qui avait été remise aux médiateurs égyptiens et qataris le 13 avril», a déclaré le N.2 de la branche politique du Hamas pour Gaza, Khalil al-Hayya.

«Le mouvement étudiera cette proposition et soumettra sa réponse une fois son étude terminée», a-t-il ajouté dans un communiqué publié tôt samedi.

Le Hamas avait indiqué dans un communiqué le 13 avril avoir remis sa réponse aux médiateurs égyptiens et qataris sur une proposition de trêve avec Israël dans la bande de Gaza, en insistant sur un cessez-le-feu permanent.

Sans rejeter explicitement le contenu du projet de trêve, le mouvement palestinien y réaffirmait ses «exigences», soit «un cessez-le-feu permanent», le retrait de l'armée israélienne «de toute la bande de Gaza», «le retour des déplacés dans leurs zones et lieux de résidence, et « l'intensification de l'entrée de l'aide humanitaire».

Or Israël s'oppose à un cessez-le-feu permanent, insistant plutôt sur une pause de plusieurs semaines dans les combats pour ensuite mener par exemple une opération terrestre à Rafah, et refuse de se retirer de l'ensemble du territoire.

Les détails de cette contre-proposition n'ont pas filtré mais la presse israélienne évoquait plus tôt cette semaine la libération possible, dans un premier temps, de 20 otages considérés comme des «cas humanitaires».

Cette contre-proposition intervient alors qu’une délégation égyptienne est arrivée vendredi en Israël pour discuter d'un «cadre global pour un cessez-le-feu» à Gaza, selon le média égyptien proche des renseignements Al-Qahera News, qui cite un haut responsable égyptien.

Selon des médias israéliens, la délégation doit tenter de relancer les négociations, au point mort depuis plusieurs semaines, et plaider pour un accord de trêve impliquant la libération de «dizaines» d'otages retenus à Gaza.

La guerre entre Israël et le Hamas sera également au centre des entretiens de hauts diplomates arabes et européens attendus ce weekend à Ryad, en Arabie saoudite, dont les chefs de la diplomatie d'Allemagne et de France.

- «Un missile, et un autre» -

Sur le terrain, dans la nuit de vendredi à samedi, des Palestiniens ont fait état de frappes israéliennes près de Rafah, où Israël se prépare à lancer une offensive terrestre en dépit des craintes de la communauté internationale.

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville, où s'entassent un million et demi de Palestiniens, pour beaucoup dans des camps de tentes, sans eau ni électricité.

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 34.356 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Vendredi à la mi-journée, un correspondant de l'AFP a vu des appareils tirer des missiles sur une maison du quartier Al-Rimal de la ville de Gaza, dans le nord du territoire, et les corps d'un homme, d'une femme et d'un enfant être extraits des décombres.

«J'étais assis en train de vendre des cigarettes et soudain un missile est tombé, secouant toute la zone, suivi d'un autre missile, secouant à nouveau la zone. Nous nous sommes précipités pour voir ce qui s'était passé, et nous avons trouvé des martyrs, un homme, une femme et une petite fille», a également raconté à l'AFP un témoin qui n'a pas donné son nom.

Après six mois et demi de bombardements aériens, de tirs d'artillerie et de combats au sol, la guerre a dévasté Gaza où l'ONU estime à 37 millions de tonnes la masse des débris et gravats à déblayer.

- Liban, Yémen et Etats-Unis -

Le conflit a aussi migré à la frontière entre Israël et le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, libanais, voire au Yémen, où les rebelles Houthis ciblent une partie du trafic maritime en mer Rouge en soutien à Gaza.

Israël a annoncé vendredi qu'un civil israélien travaillant sur un chantier avait été tué près de la frontière par des missiles tirés du sud du Liban.

«Dans la nuit, des terroristes ont tiré des missiles antichar» dans une zone contestée située à la frontière entre le Liban et le plateau syrien du Golan, annexé par Israël. Le Hezbollah affirme y avoir mené «une embuscade complexe» contre un convoi israélien  et avoir «détruit deux véhicules».

Dans la soirée, le groupe islamiste libanais Jamaa islamiya, proche du Hamas, a annoncé la mort de deux de ses cadres dans une frappe israélienne au Liban.

L'armée israélienne avait indiqué plus tôt avoir éliminé un des cadres de ce groupe, Mosab Khalaf, qu'elle accuse d'avoir «préparé un grand nombre d'attaques terroristes contre Israël».

Au Yémen, les rebelles Houthis ont revendiqué dans la nuit de vendredi à samedi des attaques ayant endommagé l'Andromeda star, un navire circulant en mer Rouge selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Aux Etats-Unis, pays allié d'Israël, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise sur les campus, après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.


Les Houthis revendiquent des attaques ayant endommagé un navire en mer Rouge

Cette photographie non datée publiée par le Commandement central de l'armée américaine et obtenue le 18 janvier 2024, montre ce qui est décrit comme des composants de missiles de fabrication iranienne destinés aux Houthis du Yémen saisis sur un navire dans la mer d'Arabie (Photo fournie / US Central Command (CENTCOM) / AFP)
Cette photographie non datée publiée par le Commandement central de l'armée américaine et obtenue le 18 janvier 2024, montre ce qui est décrit comme des composants de missiles de fabrication iranienne destinés aux Houthis du Yémen saisis sur un navire dans la mer d'Arabie (Photo fournie / US Central Command (CENTCOM) / AFP)
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  • L'«Andromeda Star a signalé des dégâts mineurs mais poursuit sa route», a indiqué le Centcom sur X, ne faisant mention d'aucun blessé ni d'autres dégâts
  • L'équipage a ressenti une première explosion à proximité, avant que le bateau ne soit «touché par ce que l'on pense être deux missiles, qui ont endommagé le navire»

DUBAÏ, Emirats Arabes Unis : Les rebelles yéménites Houthis ont revendiqué dans la nuit de vendredi à samedi des attaques ayant endommagé un navire circulant en mer Rouge, au large des côtes du Yémen.

D'après le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), les Houthis ont lancé trois missiles balistiques antinavires à 17H49 locales (14H49 GMT) depuis les zones qu'ils contrôlent au Yémen en direction d'une zone de la mer Rouge où se trouvaient deux navires marchands.

L'«Andromeda Star a signalé des dégâts mineurs mais poursuit sa route», a indiqué le Centcom sur X, ne faisant mention d'aucun blessé ni d'autres dégâts.

Le navire est propriété britannique, bat pavillon panaméen et est exploité par les Seychelles, détaille le Centcom dans un communiqué.

Les rebelles Houthis, qui menacent le trafic maritime en mer Rouge et dans le Golfe d'Aden en «solidarité» avec les Palestiniens de Gaza, ont revendiqué dans la nuit ces attaques.

«Un pétrolier britannique, le Andromeda Star, a été touché par des missiles navals, le bateau a été directement touché», ont indiqué les Houthis dans un communiqué.

L'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) avait auparavant fait état d'un navire endommagé vendredi dans deux attaques à 14 milles nautiques au sud-ouest de la ville yéménite de Mokha.

L'équipage a ressenti une première explosion à proximité, avant que le bateau ne soit «touché par ce que l'on pense être deux missiles, qui ont endommagé le navire», a indiqué l'UKMTO, qui n'a pas non plus fait état de victimes.

La société de sécurité britannique Ambrey a signalé de son côté un incident dans le même secteur où «trois missiles ont été aperçus. Un pétrolier battant pavillon panaméen était le navire le plus proche de ces missiles».

«Le pétrolier était associé au Royaume-Uni, avant de changer de propriétaire en novembre 2023», selon la société.

Actuellement, «l'armateur du navire est immatriculé aux Seychelles et exerce des activités commerciales liées à la Russie. Le pétrolier faisait route de Primorsk, en Russie, vers Vadinar, en Inde», a ajouté Ambrey.

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen et soutiennent le Hamas dans sa guerre contre l'armée israélienne, mènent depuis novembre des attaques contre des navires qu'ils estiment liés à Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Face aux attaques houthies, les Etats-Unis, soutien d'Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale de protection maritime en mer Rouge.

Après une accalmie ces dernières semaines, les Houthis ont multiplié les attaques depuis mercredi, disant poursuivre «leurs actions militaires contre toutes les cibles hostiles en mer Rouge, en mer d'Oman et dans l'océan Indien».

Les Etats-Unis ont d'ailleurs annoncé vendredi avoir abattu deux drones des Houthis après un tir de missile balistique dans le golfe d'Aden.

Et les Houthis ont affirmé avoir abattu un drone américain MQ-9 qui menait des «missions hostiles» au-dessus de la région de Saada, fief de ces rebelles dans le nord du Yémen.