Crash de Charm el-Cheikh en 2004: Procès requis contre l'ex-patron de Flash Airlines

L'épave d'un avion égyptien qui s'est écrasé dans la mer Rouge, tuant les 148 personnes à bord  (Photo, AFP).
L'épave d'un avion égyptien qui s'est écrasé dans la mer Rouge, tuant les 148 personnes à bord (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 24 janvier 2024

Crash de Charm el-Cheikh en 2004: Procès requis contre l'ex-patron de Flash Airlines

  • Le 3 janvier 2004, l'appareil de Flash Airlines s'était abîmé en mer Rouge trois minutes après son décollage de la station balnéaire
  • La décision finale sur un procès revient aux deux juges d'instruction saisies du dossier

PARIS: Le procès tant attendu par les familles va-t-il advenir? Vingt ans après la mort de 148 personnes dont 135 Français dans le crash d'un Boeing 737 au large de Charm el-Cheikh (Egypte), le parquet de Paris demande le renvoi en correctionnelle de l'ex-patron de la compagnie aérienne égyptienne.

Selon cette source, le ministère public a requis le 22 décembre un procès pour homicides involontaires pour Mohamed Nour, un Egyptien de 70 ans, ex-président du conseil d'administration de la compagnie à bas coût, liquidée depuis, qui avait été mis en examen fin 2021 après de longs démêlés judiciaires.

Le 3 janvier 2004, l'appareil de Flash Airlines s'était abîmé en mer Rouge trois minutes après son décollage de la station balnéaire, tuant ses 135 passagers français et ses 13 membres d'équipage.

Soit l'un des accidents aériens les plus meurtriers impliquant des Français.

Au total, la procédure compte plus d'un demi-millier de parties civiles.

«Nombreux manquements»

L'enquête judiciaire, ouverte à Bobigny le jour même du drame, avait fait l'objet d'un premier non-lieu en 2017.

La justice avait alors estimé que les charges contre la compagnie égyptienne et l'équipage étaient "insuffisantes", l'enquête ne permettant "pas de retenir d'autre hypothèse que celle des fautes imputables à l'équipe de pilotage".

Saisie par les familles de victimes, la cour d'appel de Paris avait ordonné en 2019 la reprise des investigations par un juge parisien, jugeant "insuffisantes" les tentatives menées au cours de l'instruction pour recueillir les explications de l'ex-président du conseil d'administration de Flash Airlines.

Elle avait alors renvoyé les 37 tomes de cette procédure entre les mains d'un juge du pôle Accidents collectifs du tribunal de Paris.

Le patron de la compagnie égyptienne Mohamed Nour, qui pendant longtemps n'avait pas répondu aux convocations de la justice française, a été placé fin septembre 2021 sous le statut intermédiaire de témoin assisté, puis mis en examen trois mois plus tard pour homicides involontaires.

Dans ses réquisitions, signées le 22 décembre et dont l'AFP a eu connaissance mercredi, le parquet relève que les "nombreux manquements, calculs approximatifs et analyses sommaires" des deux pilotes constituent "la cause directe" de l'accident.

«Soulagement»

D'après le parquet, le pilote était très expérimenté dans l'aviation militaire, et non civile.

Pour le ministère public, les fautes pénales principales sont "en premier lieu imputables" à Flash Airlines, qui se voit reprocher un manque de formation de ses pilotes et de mauvaises conditions de travail favorisant leur mauvaise réaction le jour de l'accident.

Mais ni Flash Airlines, liquidée judiciairement, ni les pilotes, morts dans le crash, ne peuvent voir leur responsabilité pénale engagée.

En revanche, le parquet considère que M. Nour, en tant que représentant légal de la compagnie, peut être jugé pour homicides involontaires pour avoir contribué à la survenue du drame, en n'ayant pas veillé à la fatigue de l'équipage ou à la qualité de leur formation.

Il se voit notamment reprocher d'avoir "qualifié prématurément le commandant de bord à ces fonctions malgré l'avertissement donné par le directeur des opérations aériennes de la compagnie à l'époque".

La décision finale sur un procès revient aux deux juges d'instruction saisies du dossier.

L'avocat de M. Nour n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

"Nous ne pouvons qu'exprimer notre satisfaction et notre soulagement à l'annonce de la reprise de l'instruction dans le dossier du crash qui a coûté la vie à nos proches et changé nos vies", a réagi auprès de l'AFP l'Association des familles de victimes de la catastrophe aérienne de Charm el Cheikh.

Ces familles espèrent que "l'instruction aboutira aux condamnations que nous attendons depuis tant d'années et pour lesquelles nous n'avons cessé de nous battre, souvent bien seuls" pour "enfin (...) rendre justice à nos proches et achever notre deuil".

Très engagées dans la procédure, les familles avaient elles-mêmes missionné des experts dont le rapport, publié en 2007, avait épinglé tous les acteurs, y compris la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), pour n'avoir pas interdit de vol la compagnie.

En janvier 2019, le tribunal de Paris avait condamné l'Etat à verser 10.000 euros de dommages et intérêts à l'association pour les délais déraisonnables de la justice dans cette affaire.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.