France: lourde amende à Amazon pour une surveillance «intrusive» de ses salariés

Façade du site logistique d'Amazon à Brétigny-sur-Orge, à environ 30 km au sud de Paris, le 22 novembre 2023. (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)
Façade du site logistique d'Amazon à Brétigny-sur-Orge, à environ 30 km au sud de Paris, le 22 novembre 2023. (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)
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Publié le Mercredi 27 mars 2024

France: lourde amende à Amazon pour une surveillance «intrusive» de ses salariés

  • Ce système aura coûté à Amazon France Logistique (AFL), qui gère les grands entrepôts du groupe dans l’Hexagone, une pénalité qui équivaut à près de 3% du chiffre d'affaires de l'entreprise
  • Un niveau «quasiment sans précédent», a précisé la Cnil à l'AFP, le maximum encouru étant de 4%

PARIS: La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) indique avoir infligé une amende de 32 millions d'euros à la société qui gère les grands entrepôts du groupe Amazon dans l’Hexagone pour son système de surveillance «excessivement intrusif». Il a été mis en place pour contrôler les performances et l'activité du personnel.

Ce système aura coûté à Amazon France Logistique (AFL) une pénalité qui équivaut à près de 3% du chiffre d'affaires de l'entreprise.

Un niveau «quasiment sans précédent», a précisé la Cnil à l'AFP, le maximum encouru étant de 4%.

L'organisme français de surveillance des données personnelles a expliqué que le système en question permettait aux responsables de la filiale du géant américain de la distribution en ligne de suivre ses salariés de si près qu'il entraînait de multiples violations des règles strictes de l'Union européenne (UE) en matière de confidentialité, appelées «règlement général sur la protection des données» (RGPD).

Les salariés des entrepôts Amazon sont munis d’un scanner qui leur permet de documenter l’exécution de leurs tâches. Les données collectées permettent à l’entreprise d'évaluer la qualité, la productivité et les périodes d’inactivité des employés.

Un système illégal selon la Cnil

Trois indicateurs de suivi enregistrés par ces scanners et transmis aux managers ont été jugés illégaux par la Cnil: le premier, le «Stow Machine Gun», signale le fait qu’un salarié scanne un article trop rapidement, en moins d’1,25 seconde; le deuxième, l'«Idle Time», permet de repérer une période d'inactivité de plus de dix minutes.

Un autre indicateur mesure le temps écoulé entre le moment où l'employé a badgé à l'entrée du site et celui où il a scanné son premier colis.

Le gendarme français de la vie privée a considéré qu'il était «excessif de conserver l'ensemble des données collectées par le système, ainsi que les indicateurs statistiques qui en résultent, pour l'ensemble des salariés et des intérimaires, pendant une durée de trente et un jours, alors qu’il suffirait d’une semaine».

Les salariés sont également mal informés des systèmes de vidéosurveillance présents dans les entrepôts. La Commission, qui a ouvert une procédure en 2019 à la suite d'articles de presse et de plaintes de salariés, soulève aussi divers problèmes de sécurité informatique.

Amazon affirme être fortement «en désaccord avec les conclusions de la Cnil, qui sont factuellement incorrectes».

En 2021, le chiffre d'affaires d'AFL s'élevait à 1,135 milliard d'euros, pour un résultat net de 58,9 millions d'euros.

Son porte-parole a indiqué que l’entreprise de e-commerce n'était pas d'accord avec l'amende de la Cnil et qu'elle se réservait le droit de faire appel.

«Les systèmes de gestion d'entrepôt sont des normes industrielles et sont nécessaires pour assurer la sécurité, la qualité et l'efficacité des opérations et pour suivre le stockage des stocks et le traitement des colis dans les délais et conformément aux attentes des clients», a-t-il également déclaré.

L'enquête de l'organisme de surveillance s'est concentrée sur l'utilisation par les employés d'Amazon de scanners portatifs pour suivre les colis à différents moments de leur déplacement dans l'entrepôt.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.