Yémen: le gouvernement promet de « rétablir la stabilité » après une attaque meurtrière

Un avion est photographié de l'intérieur de l'aéroport endommagé de la ville d'Aden, dans le sud du Yémen, le 31 décembre 2020, un jour après que des explosions ont secoué le bâtiment, tuant ou blessant des dizaines de personnes. (AFP)
Un avion est photographié de l'intérieur de l'aéroport endommagé de la ville d'Aden, dans le sud du Yémen, le 31 décembre 2020, un jour après que des explosions ont secoué le bâtiment, tuant ou blessant des dizaines de personnes. (AFP)
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Publié le Jeudi 31 décembre 2020

Yémen: le gouvernement promet de « rétablir la stabilité » après une attaque meurtrière

  • Le ministre yéménite des Affaires étrangères Ahmed ben Moubarak s'est engagé jeudi à « rétablir la stabilité » dans son pays
  • Des explosions ont fait au moins 26 morts, dont trois humanitaires et un journaliste, ainsi que plus de 50 blessés mercredi à l'aéroport d'Aden

ADEN : Le ministre yéménite des Affaires étrangères Ahmed ben Moubarak s'est engagé jeudi à « rétablir la stabilité » dans son pays ravagé par la guerre, au lendemain d'une attaque meurtrière à l'aéroport d'Aden (sud) qui a visé les membres du nouveau gouvernement d'union nationale.

Des explosions ont fait au moins 26 morts, dont trois humanitaires et un journaliste, ainsi que plus de 50 blessés mercredi à l'aéroport d'Aden, capitale provisoire du Yémen, où venait d'arriver le nouveau gouvernement d'union, sans faire de victime parmi les ministres.

« Le gouvernement est déterminé à remplir ses devoirs et à oeuvrer pour restaurer la stabilité au Yémen. Cet acte terroriste ne l'en dissuadera pas », a déclaré à l'AFP le chef de la diplomatie, Ahmed ben Moubarak.

Malgré ces promesses, dans un pays mis à genoux par les conflits, les habitants d'Aden ne cachent pas leur colère. À l'instar de Nour, une jeune femme de 28 ans qui dénonce « la stupidité" du gouvernement en matière sécuritaire, responsable selon elle de cette "journée douloureuse et effrayante ».

« Nous étions optimistes avec l'arrivée du gouvernement, non pas car ce sont des hommes dévoués à la nation, mais parce que cela pouvait signifier le retour des services et la fin des crises », confie-t-elle à l'AFP.

« Mais ils ont annoncé leur arrivée à l'avance et dans un aéroport civil plein de monde. C'est ce qui a causé cette catastrophe », estime-t-elle. « La plupart d'entre nous se dit: si seulement ces missiles les avaient touchés eux et non des civils innocents. »

« Attaque la plus importante »

Le conflit au Yémen oppose le gouvernement reconnu par la communauté internationale aux rebelles Houthis, qui lui ont raflé une grande partie du nord du pays, dont la capitale historique Sanaa en 2014.

Les forces fidèles au pouvoir sont appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par la puissante Arabie saoudite voisine, qui souhaite contrer les rebelles soutenus par son grand rival régional, l'Iran.

Le conflit a plongé le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, dans la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU, avec des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et une population au bord de la famine.

« Les informations et enquêtes préliminaires confirment que la milice des Houthis a commis cet acte terroriste odieux, en lançant des missiles à partir des zones qu'elle contrôle », a assuré Ahmed ben Moubarak.

Des preuves et détails seront rendus publics à l'issue d'une enquête menée sous l'égide du ministère de l'Intérieur, a ajouté le chef de la diplomatie yéménite.

D'autres responsables ont refusé d'accuser directement les Houthis, préférant attendre les conclusions de l'enquête, le gouvernement ayant également été par le passé pris pour cible par les organisations jihadistes Al-Qaïda et Etat islamique.

Les Houthis n'ont jusqu'ici pas réagi. 

Pour l'analyste yéménite Maged al-Madhaji, l'attaque de mercredi est tout simplement « la plus importante de la guerre au Yémen ».

« Elle aurait pu anéantir le gouvernement légitime dans sa totalité », explique à l'AFP le directeur du centre de réflexion Sana'a Center for Strategic Studies. 

« Dernier espoir » 

Le gouvernement d'union réunit différentes factions rivales au sein du camp anti-Houthis.

Les divergences entre les partisans du pouvoir central et les séparatistes du Sud avaient dégénéré en violences armées sur le terrain. Pour resserrer les rangs, Ryad a négocié un accord de partage du pouvoir dans le Sud et a chapeauté la formation du nouveau gouvernement afin de maintenir l'unité de la coalition face aux rebelles.

À Aden, Bassem al-Qadhi, qui a perdu son cousin dans l'attaque de mercredi, veut pourtant garder espoir.

« Nous sommes optimistes vis-à-vis du gouvernement d'union. C'est le dernier espoir pour sortir Aden de son état d'épuisement et de tristesse », dit à l'AFP ce jeune journaliste.

« Les gens veulent vivre. Ils n'en peuvent plus de la mort, des destructions et du terrorisme », ajoute-t-il.

L'attaque de mercredi a été condamnée à travers le monde, notamment par l'ONU et le Comité international de la Croix rouge (CICR), qui a perdu trois humanitaires dans les explosions.

« Une très triste fin d'une année difficile », a déploré dans un communiqué Katharina Ritz, cheffe de la délégation du CICR au Yémen, espérant de « meilleurs » lendemains pour ce pays aux abois.


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
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  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
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  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com