«Liens avec les Frères musulmans»: Benzema porte plainte contre Darmanin

Karim Benzema a déposé plainte mardi pour diffamation contre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (Photo, AFP).
Karim Benzema a déposé plainte mardi pour diffamation contre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 17 janvier 2024

«Liens avec les Frères musulmans»: Benzema porte plainte contre Darmanin

  • Selon la plainte de Karim Benzema, ces accusations sont «inexactes», «plus vraisemblablement mensongères, mais en tous cas faites à dessein»
  • Karim Benzema est considéré comme l'un des meilleurs attaquants de sa génération mais a eu une histoire mouvementée avec les Bleus

PARIS: Karim Benzema a déposé plainte mardi pour diffamation contre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui avait affirmé que l'ex-star du Real Madrid entretenait des liens avec l'organisation des Frères musulmans, ce que l'ancien attaquant des Bleus conteste vigoureusement.

L'ancien Ballon d'or 2022 avait été pris pour cible par Gérald Darmanin après avoir publié mi-octobre sur X (ex-Twitter) un message de soutien aux habitants de Gaza victimes, selon lui, de "bombardements injustes" menés par Israël en représailles à l'attaque sanglante du Hamas du 7 octobre.

Le ministre de l'Intérieur avait avancé que cette prise de position s'expliquerait par les liens de Karim Benzema avec les Frères musulmans, une organisation islamiste née en Egypte, où elle est considérée comme "terroriste".

"Karim Benzema est en lien, on le sait tous, notoire, avec les Frères musulmans, nous nous attaquons à une hydre, que sont les Frères musulmans parce qu'ils donnent un djihadisme d'atmosphère", avait-il affirmé sur la chaîne CNews le 16 octobre, déclenchant une tempête sur les réseaux sociaux.

Des politiques d'extrême droite et de droite s'étaient également engouffrés dans la polémique, comme Eric Zemmour ou Nadine Morano.

Selon la plainte de Karim Benzema, révélée par RTL et consultée par l'AFP, ces accusations sont "inexactes", "plus vraisemblablement mensongères, mais en tous cas faites à dessein" et sont "attentatoires" à son honneur et sa considération.

Elle a été déposée par Me Hugues Vigier devant la Cour de justice de la république (CJR), seule juridiction habilitée à poursuivre et juger des membres du gouvernement pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions.

Dans sa plainte, le joueur de 36 ans, qui évolue aujourd'hui dans le club saoudien Al-Ittihad et affiche sa foi musulmane, réaffirme "n'avoir jamais eu le moindre lien avec l'organisation des Frères musulmans ni à (sa) connaissance avec quelqu'un qui s'en réclamerait".

«Instrumentalisé»

"Je mesure à quel point je suis, en raison de ma notoriété, instrumentalisé dans des jeux politiques d'autant plus scandaleux que les événements dramatiques depuis le 7 octobre méritent tout autre chose que ce type de déclarations", ajoute-t-il, estimant que sa position allait "à contre-courant de celle des +classes dirigeantes+ françaises dans leur grande majorité".

Karim Benzema estime que "nombre de personnes" lui ayant "reproché le caractère déséquilibré de (sa) communication" ont exprimé des propos qui n'étaient "pas davantage" équilibrés, "puisqu'ils n'évoquaient jamais les Gazaouis".

Sollicité, l'entourage du ministre de l'Intérieur n'a pas donné suite pour l'heure.

M. Darmanin reprochait à l'ancien international (97 sélections) de "tweeter de manière sélective" et affirmait qu'il retirerait ses propos si Benzema "tweetait" pour "pleurer également" l'assassinat du professeur de français d'Arras, Dominique Bernard, par un jeune radicalisé.

Pour étayer ses propos, le ministre de l'Intérieur s'appuyait, selon les déclarations de son entourage auprès de l'AFP en octobre, sur "une lente dérive des prises de position de Karim Benzema vers un islam dur, rigoriste, caractéristique de l'idéologie +frériste+", avec notamment "un prosélytisme sur les réseaux sociaux autour du culte musulman, comme le jeûne, la prière, le pèlerinage à La Mecque".

L'entourage rappelait également son refus de chanter l'hymne national.

Le 25 octobre, Gérald Darmanin avait maintenu ses propos polémiques en estimant que "ça cache quelque chose" quand un footballeur poste une opinion politique "de façon sélective".

Karim Benzema est considéré comme l'un des meilleurs attaquants de sa génération mais a eu une histoire mouvementée avec les Bleus.

Les plaintes adressées à la CJR sont filtrées par une commission des requêtes, qui peut les classer ou les transmettre à une commission d'instruction. A l'issue de l'instruction, cette commission décide d'un non-lieu ou d'un renvoi en procès.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
Short Url
  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
Short Url
  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Short Url
  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.