Premiers dégâts et chaos sur l'île Maurice, à l'approche du cyclone Belal

Un temps turbulent provoqué par le cyclone Belal est observé à Mahébourg (Photo, AFP).
Un temps turbulent provoqué par le cyclone Belal est observé à Mahébourg (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 15 janvier 2024

Premiers dégâts et chaos sur l'île Maurice, à l'approche du cyclone Belal

  • Le niveau d'alerte sur l'île a été relevé lundi à 3
  • Les établissements scolaires resteront fermés mardi

PORT-LOUIS: Voitures emportées par les eaux, bâtiments inondés, front de mer submergé par les vagues: l'île Maurice a connu de premiers dégâts lundi à l'approche du cyclone Belal, qui représente une "menace", ont averti les services météorologiques locaux.

Le niveau d'alerte sur l'île a été relevé lundi à 3 (sur 4 possibles), quelques heures après que l'oeil du cyclone a touché l'île voisine de La Réunion, faisant un mort.

"Belal s'approche dangereusement de Maurice et il représente une menace pour l'île", ont affirmé les services météorologiques (MMS) dans un communiqué, soulignant que le cyclone "passera à son point le plus rapproché, soit environ 70 km au sud de l'île, tôt demain matin" (mardi).

Mais les fortes pluies qui se sont abattues lundi matin ont pris par surprise la population de cette île de près de 1,3 million d'habitants, causant chaos et dégâts, a constaté un correspondant de l'AFP.

Après un communiqué du gouvernement, de nombreux salariés et fonctionnaires ont quitté leur travail à la mi-journée, mais se sont retrouvés pris au piège dans des rues inondées.

Voitures bloquées 

Dans la capitale Port-Louis, des voitures ont été bloquées, avec de l'eau jusqu'au capot, parfois même emportées par le courant, selon des images diffusées par des médias locaux.

"Quand le gouvernement a fermé les bureaux aujourd'hui à 12H30 (08H30 GMT, ndlr), ça a créé une grosse panique. Beaucoup n'ont pas retrouvé leur voiture. (...) Ma voiture a été emportée sur plus de 500 mètres", a déclaré à l'AFP Rouben, un employé de banque de 50 ans.

"C'est grave. C'est la première fois de ma vie que je vois ça", a-t-il ajouté.

D'autres images montraient de puissantes vagues submergeant le front de mer de la capitale, ainsi que des bâtiments inondés avec des meubles flottant dans l'eau.

L'aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam a annoncé sa fermeture "à partir de 16H30 (heure locale, 12H30 GMT) jusqu'à nouvel ordre".

Les établissements scolaires resteront fermés mardi, a également annoncé le ministre de l'Education.

Dans les prochaines heures, "des pluies torrentielles" et des rafales de vent pouvant atteindre 110 km/h sont attendues, ont indiqué les services météorologiques.

Ils ont appelé la population à "prendre toutes les précautions et rester dans un endroit sûr", d'éviter de circuler et de se tenir à l'écart des "lieux sujets à l'accumulation d'eau, les berges des rivières et autres cours d'eau susceptibles d'être inondés ainsi que certains versants de montagne sujets aux glissements de terrain".

Ile touristique prisée pour ses plages de sable blanc et ses eaux cristallines, Maurice a été frappée en février 2023 par de fortes pluies et des vents violents du cyclone Freddy, qui avait ravagé le sud-est de l'Afrique, notamment au Malawi, au Mozambique et à Madagascar.

Une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l'océan Indien pendant la saison cyclonique, qui s'étend de novembre à avril.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.