Après le débauchage de Rachida Dati, Les Républicains à nouveau en zone de turbulences

La maire du VIIe arrondissement a pris la peine de prévenir de vive voix le patron de LR Eric Ciotti, qui présentait jeudi soir ses voeux dans sa circonscription à Nice. (AFP)
La maire du VIIe arrondissement a pris la peine de prévenir de vive voix le patron de LR Eric Ciotti, qui présentait jeudi soir ses voeux dans sa circonscription à Nice. (AFP)
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Publié le Mercredi 17 janvier 2024

Après le débauchage de Rachida Dati, Les Républicains à nouveau en zone de turbulences

  • Ciotti a d'ailleurs annoncé que ses députés ne voteraient pas la confiance à Gabriel Attal s'il devait la demander
  • Le débauchage de Rachida Dati tombe au plus mal pour LR avant les européennes de juin où le parti risque de disparaître s'il ne parvient pas à atteindre la barre des 5%

PARIS: A peine ont-ils pu savourer leur succès sur l'immigration pendant les Fêtes de fin d'année que Les Républicains sont entrés à nouveau dans une zone de turbulences avec le débauchage jeudi de Rachida Dati, cinq mois avant les européennes où le parti joue sa survie.

Dans les jours qui ont précédé l'annonce du gouvernement, les sources consultées chez LR n'envisageaient pas que la majorité présidentielle aille puiser à nouveau dans leurs rangs après Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin ou encore Christian Estrosi.

Et pourtant. Rachida Dati a été nommée jeudi ministre de la Culture du gouvernement Attal.

La maire du VIIe arrondissement a pris la peine de prévenir de vive voix le patron de LR Eric Ciotti, qui présentait jeudi soir ses voeux dans sa circonscription à Nice.

"J'ai de l'estime pour elle, mais bien entendu je regrette ce choix, qui est totalement incompatible avec sa place dans notre famille politique", a-t-il déclaré à la presse, excluant dans la foulée du parti celle qui assumait la présidence du Conseil national des Républicains.

"Quoi qu'il arrive, ce gouvernement n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale", a rappelé M. Ciotti qui avait reçu fin août la maire du VIIe arrondissement de Paris lors de la rentrée de LR au Cannet (Alpes-Maritimes).

"Les choix qui ont été faits (la nomination de Rachida Dati, NDLR) contribueront peut-être encore plus" à ne pas avoir de majorité, a-t-il ajouté, laissant entendre qu'il serait encore plus difficile pour la macronie de trouver le soutien des 62 députes de droite dont elle a besoin pour faire adopter ses textes.

Il a d'ailleurs annoncé que ses députés ne voteraient pas la confiance à Gabriel Attal s'il devait la demander. Les LR peuvent également apporter un soutien déterminant à une éventuelle motion de censure.

Selon une source interne, un comité stratégique du parti est prévu mardi soir pour analyser la situation.

«la droite vendu à la découpe»

Après le sursaut de LR en décembre sur la loi immigration, où ses députés avaient voté à l'unanimité le texte durci par leurs collègues du Sénat, ce débauchage secoue à nouveau un parti toujours traumatisé par les moins de 5% obtenus par Valérie Pécresse lors de la présidentielle de 2022.

"L'héritage de la droite est vendu à la découpe soit à la majorité soit au RN", déplore un conseiller LR qui reconnaît qu'Emmanuel Macron a réalisé "un bon coup" en recrutant Rachida Dati. "Mais combien de temps ça va durer? Deux semaines?", s'est-il interrogé.

"Dans ce débauchage, on y trouve la patte de Nicolas Sarkozy et le soutien apporté par la macronie à Rachida Dati pour la mairie de Paris en 2026", estime cette source.

Et de constater, amère, que le message transmis est qu'il "vaut mieux ne pas se présenter sous l'étiquette LR si on veut être élu".

"Depuis 2022, les Français ont tranché: la droite c’est Macron", constate un cadre LR.

A quoi s'ajoute, selon le conseiller interrogé, un "problème d'incarnation" avec des candidats potentiels à l'Elysée comme le président d'Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez ou le maire de Cannes David Lisnard qui n'ont pas encore fait le pas pour se porter candidat.

Le débauchage de Rachida Dati tombe au plus mal pour LR avant les européennes de juin où le parti risque de disparaître s'il ne parvient pas à atteindre la barre des 5%.

Or, il n'a toujours pas désigné officiellement François-Xavier Bellamy comme sa tête de liste, alors que l'eurodéputé trépigne d'impatience depuis plusieurs mois.

Une autre ancienne LR, Catherine Vautrin, détentrice de plusieurs portefeuilles sous Jacques Chirac et déjà pressentie pour Matignon en 2022, a également rejoint le gouvernement Attal en tant que ministre au Travail, à la Santé et aux Solidarités.

"Il y aura bientôt plus de cadres LR au Gouvernement, qu’au sein de la direction des Républicains !", a ironisé sur X Renaud Muselier, le président de la Région Sud qui a quitté le parti avant la présidentielle de 2022 pour rejoindre Renaissance.

Le maire de Nice Christian Estrosi, vice-président d'Horizons et rival d'Eric Ciotti, a salué "la décision courageuse de Rachida Dati et de Catherine Vautrin", se félicitant que les élus locaux et les personnalités locales "refusent le sectarisme de la direction" de LR.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.