PARIS: Les responsables des centrales syndicales et ceux du secteur de la santé étaient dubitatifs après la nomination de Catherine Vautrin à la tête d'un super-ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, beaucoup craignant la dilution de leurs sujets dans un périmètre trop vaste.
Le président de la CFTC Cyril Chabanier s'est dit auprès de l'AFP "plutôt favorable à la formation d’un gouvernement resserré et non pléthorique" mais a jugé également que "le Travail et la Santé méritent deux ministères de plein exercice".
"Le travail est une priorité du gouvernement et nous avons dans les tuyaux de nombreuses négociations qui vont énormément nous occuper", a souligné le responsable syndical, assurant ne pas avoir d'"a priori" sur Mme Vautrin avec laquelle il n'a jamais échangé, comme la plupart des responsables syndicaux interrogés par l'AFP.
"Attendons les rencontres pour y voir plus clair", a commenté de son côté Marylise Léon (CFDT).
"Le gigantisme ne m’impressionne pas", a lancé son homologue de la CFE-CGC François Hommeril qui, lui non plus, ne "connait pas" Mme Vautrin.
Côté santé, Philippe Besset pharmacien et président de la coalition syndicale Libéraux de santé a salué le retour "à un grand ministère des Affaires sociales et du Travail comme du temps de Xavier Bertrand ou Martine Aubry, (...) qui ont été de grands ministres, à la fois pour le social et pour la santé".
Mais Agnès Giannotti, présidente du principal syndicat de médecins généralistes libéraux MG France a fait part de ses "interrogations".
"Est-ce que cette nomination est le signe que la santé est un sujet très important méritant un grand ministère, ou bien est-ce le signe qu'elle ne mérite pas un ministère à part entière ?", s'est-elle interrogée.
Pour le président du syndicat Avenir Spé Patrick Gasser, avec ce grand ministère, la Santé semble "passer au second plan" et "je ne crois pas que ce soit l'image de l'audace et de la transformation".
Plusieurs responsables syndicaux comme Jean-François Cibien, président de la coalition Action praticiens hôpital (médecins hospitaliers) ou le président de la CSMF Franck Devulder ont salué le fait que le ministère de Mme Vautrin arrive en troisième position dans l'ordre protocolaire.
"Mais on attend très impatiemment la nomination d'un ministre délégué à la Santé", a indiqué Jean-François Cibien.
"S'il n'y a pas d'urgence pour les gens qui nous dirigent, nous on ne sait plus ou mettre les patients, certains meurent sur les brancards, et peut-être qu'un jour il faudra un ministère des lits d'hospitalisation", a déclaré le médecin urgentiste.