De l’art pour la Palestine

À la tête d’une véritable institution artistique, Saleh Barakat présente «Un art pour une cause, sélection d’œuvres d’art engagées avec la Palestine». (Lynn Tehini)
À la tête d’une véritable institution artistique, Saleh Barakat présente «Un art pour une cause, sélection d’œuvres d’art engagées avec la Palestine». (Lynn Tehini)
Short Url
Publié le Jeudi 11 janvier 2024

De l’art pour la Palestine

  • L’exposition vise à illustrer diverses formes de résistance qui vont au-delà des approches conventionnelles
  • «En ces temps difficiles marqués par une crise humanitaire sans précédent, cette exposition témoigne de l’engagement continu de la galerie à soutenir le peuple palestinien en offrant une plate-forme d’expression artistique»

BEYROUTH: À la tête d’une véritable institution artistique, Saleh Barakat présente «Un art pour une cause, sélection d’œuvres d’art engagées avec la Palestine», une exposition présentant un large éventail d’œuvres d’art provenant de la collection privée du galeriste qui, en l’espace de quelques années, a réussi à s’imposer comme l’une des personnalités les plus influentes de la sphère artistique libanaise, voire régionale.

L’exposition vise à illustrer diverses formes de résistance qui vont au-delà des approches conventionnelles. Le galeriste confie à Arab News en français que cette exposition a été montée spontanément. «Malheureusement, avec ce qui s'est passé en octobre, on a fini par ajourner une exposition de Dia Azzawi qui devait se tenir à ce moment-là. J’avais également du mal à organiser un accrochage collectif pour les fêtes de Noël, l’atmosphère générale ne s’y prêtant pas. Je me suis souvenu que j'avais une pièce de l’artiste Burhan Karkoutly datant de 1979 où un enfant qui écrit Gaza est survolé par un avion israélien qui bombarde la ville. Puis je me suis souvenu que l’artiste Mohammad Rawass avait également peint Gaza en 2011, et, petit à petit, je me souvenais d’autres artistes qui avaient peint la cause palestinienne et qui faisaient partie de ma collection privée.»

photo
Les oliviers de Tagreed Darghouth - 2017. (Lynn Tehini)

Des acquisitions qui se faisaient au fil des ans lorsqu’il était «touché» par les œuvres des artistes. «J’ai collectionné ces œuvres durant trente-cinq ans, mais je ne les ai avais jamais vues ensemble, classées thématiquement. Aujourd’hui, plus je les vois, plus je trouve qu'elles ont du sens», précise le galeriste. D’autant plus que les peintures sont intemporelles. «À titre d’exemple, le drone israélien qui a frappé la banlieue sud de Beyrouth il y a quelques jours avait été peint par l’artiste Tagreed Darghouth en 2015! Ou encore ses oliviers peints en 2018 qui sont plus que jamais d’actualité!» Quant à Burhan Karkoutly, il a dessiné la propagande des médias dans un tableau de 1982, un thème plus que jamais d’actualité.

photo
La propagande des médias de Burhan Karkoutly. (Lynn Tehini)

 

Les artistes présentés dans cette exposition ont une histoire marquée par un engagement profond envers la cause palestinienne, à l’instar de Joumana el-Husseini qui a souvent peint Jérusalem, Burhan Karkoutly qui a consacré une grande partie de sa vie à peindre la Palestine, Mustafa Hallaj ou Ayman Baalbacki et son célèbre Al Mulatham.

«En ces temps difficiles marqués par une crise humanitaire sans précédent, cette exposition témoigne de l’engagement continu de la galerie à soutenir le peuple palestinien en offrant une plate-forme d’expression artistique et de commentaires sociopolitiques», ajoute M. Barakat qui confie avoir toujours été sensible à la cause arabe et palestinienne.

Les artistes présentés dans cette exposition ont une histoire marquée par un engagement profond envers la cause palestinienne, à l’instar de Joumana el-Husseini qui a souvent peint Jérusalem, Burhan Karkoutly qui a consacré une grande partie de sa vie à peindre la Palestine, Mustafa Hallaj ou Ayman Baalbacki et son célèbre Al Mulatham. «Contrairement à ceux qui prennent les armes, ces artistes utilisent des moyens de résistance alternatifs, exploitant le pouvoir expressif des images, de la couleur et des lignes pour éclairer, approfondir la compréhension et donner du pouvoir», explique-t-il.

L’exposition témoigne que les perspectives indirectes ont le pouvoir de susciter des transformations, en remuant les cœurs et les esprits. L’art, avec sa capacité à offrir une manière profonde de voir, est célébré comme un phare de l’humanité.

photo
Peinture de Mohammad Rawass - 2011. (Lynn Tehini)

«Cette exposition illustre diverses formes de résistance qui vont au-delà des approches conventionnelles et elle souligne l’impact durable de l’art en tant que catalyseur de changement et de compréhension», souligne Saleh Barakat. Les visiteurs sont invités à explorer le potentiel transformateur de l’art et sa capacité à contribuer à un récit partagé qui transcende les frontières et résonne à l’échelle mondiale.

photo
La cause palestieinne dans lesyeux des artistes. (Lynn Tehini)

«L’art offre cette manière puissante de voir et nous célébrons cette humanité alors que nous continuons à nous engager et à soutenir le peuple palestinien en cette période de crise humanitaire sans précédent», conclut M. Barakat.


Le magazine Time classe Dar Tantora parmi les « plus beaux endroits du monde »

Dar Tantora figure parmi les ‘lieux les plus exceptionnels au monde’ selon le Time Magazine. (Photo AN)
Dar Tantora figure parmi les ‘lieux les plus exceptionnels au monde’ selon le Time Magazine. (Photo AN)
Short Url
  • Oeuvre de l'architecte égyptienne Shahira Fahmy, cet établissement se distingue comme "le premier et unique hébergement directement aménagé dans des maisons en briques de terre vieilles de plus de 800 ans"
  • Ces demeures ancestrales jalonnaient autrefois la célèbre route de l'encens traversant la péninsule arabique

DUBAÏ : Le prestigieux magazine Time vient de dévoiler son classement annuel des "lieux les plus exceptionnels au monde". L'Arabie Saoudite s'y illustre grâce à l'hôtel Dar Tantora The House, niché au cœur du village historique d'AlUla Old Town.

Oeuvre de l'architecte égyptienne Shahira Fahmy, cet établissement se distingue comme "le premier et unique hébergement directement aménagé dans des maisons en briques de terre vieilles de plus de 800 ans", rappelle le Time. Ces demeures ancestrales jalonnaient autrefois la célèbre route de l'encens traversant la péninsule arabique.

Le projet ambitieux de Fahmy a permis la restauration de 30 bâtiments historiques. Fidèle à l'esprit du lieu, l'hôtel privilégie un éclairage aux bougies et limite l'usage de l'électricité.
"Nous avons reproduit les techniques ancestrales de ventilation transversale, avec des fenêtres de tailles et de hauteurs différentes pour optimiser la circulation de l'air", a expliqué Fahmy lors d'un entretien accordé à Arab News. "Les chambres sont agencées en terrasses, à l'image des espaces où les habitants se rafraîchissaient jadis."

L'architecte a également souligné la présence historique de murs intérieurs chaulés et ornés de fresques rouges et bleues, datant de huit siècles.

"Ce projet était un véritable défi patrimonial. Il s'agissait de restaurer une cité islamique (ancienne), un site archéologique. Le contexte était unique, avec des bâtiments imbriqués entre pierres, briques de terre et zones agricoles. Notre mission consistait à redonner vie à un patrimoine existant", a-t-elle précisé.


Aqabat Shaar : La route mythique d'Arabie Saoudite, poumon de la beauté sauvage d'Asir

Short Url
  • La route qui traverse Aqabat Shaar relie les hauts plateaux de Sarat Asir à la plaine côtière de Tihama
  • Elle constitue un axe essentiel pour les déplacements, le commerce et le tourisme, reliant les communautés tout en mettant en valeur la splendeur naturelle de la région

RIYAD: Au cœur de la région d'Asir, dans le sud-ouest de l'Arabie Saoudite, serpente l'une des routes les plus emblématiques du pays: Aqabat Shaar. Célèbre pour ses panoramas à couper le souffle et ses atouts touristiques, cette voie est devenue incontournable tant pour les habitants que pour les visiteurs.

Ce territoire montagneux, réputé pour sa topographie escarpée, représentait jadis un véritable casse-tête en termes d'accessibilité et de déplacements. Face à ces obstacles naturels, la construction d'une voie de communication s'est imposée comme une nécessité absolue. Aujourd'hui, cet axe routier s'avère crucial, non seulement pour les populations locales, mais aussi pour les touristes, tissant un lien vital entre cette région et les territoires adjacents, y compris les gouvernorats limitrophes.

asir
Ce projet titanesque a nécessité le percement de la roche massive, le creusement de 11 tunnels et l'édification de 32 ponts, aboutissant à une route d'environ 14 kilomètres de long. (SPA)

Située à seulement 23 kilomètres de la ville d'Abha, la route qui traverse Aqabat Shaar relie les hauts plateaux de Sarat Asir à la plaine côtière de Tihama.  Plus qu'un simple axe routier, c'est une artère vitale qui dynamise le tourisme régional et consolide la position du Royaume comme hub logistique mondial, en facilitant le transport de marchandises.

L'histoire d'Aqabat Shaar remonte à plus de quatre décennies, sous le règne du roi Fahd bin Abdulaziz. Ce projet titanesque a nécessité le percement de la roche, la création de 11 tunnels et la construction de 32 ponts, pour aboutir à une route de 14 kilomètres. Un véritable exploit d'ingénierie pour l'époque, conçu pour dompter une topographie particulièrement hostile.

Récemment, la route a bénéficié d'une modernisation majeure. L'Autorité générale des routes a orchestré une rénovation complète, intégrant les dernières avancées technologiques et les normes internationales les plus strictes. Après une fermeture temporaire, la route a rouvert ses voies l'année dernière, suscitant l'enthousiasme général.

asir
Aqabat Shaar n'est pas qu'une simple route : c'est un véritable monument à l'ingéniosité humaine. (SPA)

Les travaux se sont concentrés sur l'amélioration de la sécurité et de la qualité. Un éclairage moderne, des marquages au sol clairs, une signalisation informative et des bandes rugueuses ont été installés. Des barrières en béton renforcent la sécurité, adaptant la route aux exigences croissantes du réseau régional en pleine expansion.

Aqabat Shaar n'est pas qu'une simple route ; c'est un témoignage du génie humain face à l'un des terrains les plus accidentés d'Asir.  Elle joue un rôle crucial dans les déplacements, le commerce et le tourisme, tout en mettant en valeur la splendeur naturelle de la région.

Alors qu'elle continue d'évoluer, Aqabat Shaar demeure un symbole de progrès, éclairant la voie vers l'avenir prometteur d'Asir. 
 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le Festival de Jerash accueille le fleuron de l'art saoudien

 Selon un communiqué de l'Agence de Presse Saoudienne, trois commissions du Ministère de la Culture orchestrent cette participation, offrant un panorama saisissant de la diversité artistique du pays. (AN)
Selon un communiqué de l'Agence de Presse Saoudienne, trois commissions du Ministère de la Culture orchestrent cette participation, offrant un panorama saisissant de la diversité artistique du pays. (AN)
Short Url
  •  Musique, arts plastiques, théâtre et artisanat: l'Arabie Saoudite dévoile sa richesse culturelle en Jordanie
  • Sur la scène principale du festival, la Commission du Théâtre et des Arts du Spectacle fait revivre le patrimoine immatériel du Royaume

RIYAD : Du 24 juillet au 3 août, le 38e Festival de Jerash en Jordanie devient l’écrin des talents saoudiens. Une pléiade d'artistes, de photographes, d'artisans et de musiciens du Royaume y présente le meilleur de leur création.

Selon un communiqué de l'Agence de Presse Saoudienne, trois commissions du Ministère de la Culture orchestrent cette participation, offrant un panorama saisissant de la diversité artistique du pays.

Sur la scène principale du festival, la Commission du Théâtre et des Arts du Spectacle fait revivre le patrimoine immatériel du Royaume. Des troupes venues des quatre coins de l'Arabie Saoudite interprètent des arts traditionnels tels que l'Al-Hajini, l'Al-Dahha, l'Al-Samri, l'Al-Khamari et l'Al-Rabash, véritables joyaux du folklore national.

La Commission du Patrimoine, quant à elle, inaugure un pavillon dédié à "L'Année du Chameau 2024". Les visiteurs y découvrent une exposition photographique numérique des sites saoudiens inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, ainsi qu'une immersion en réalité virtuelle dans l'architecture ancestrale du Royaume.

L'artisanat traditionnel y est également à l'honneur, avec des démonstrations de vannerie de palme, de poterie, de tissage Asiri, de perlage, de joaillerie et d'ébénisterie.

Sur le site de l'exposition internationale, la Commission de la Musique dévoile l'initiative "Turooq", un ambitieux projet de préservation du patrimoine musical saoudien. 

Point d’orgue de sa participation, le spectacle "Turooq rencontre le Monde" au Théâtre Son et Lumière du festival propose une fusion audacieuse entre mélodies saoudiennes et influences internationales.

Cette présence remarquée au Festival de Jerash s'inscrit dans le cadre de la Stratégie Culturelle Nationale et de la Vision 2030 du Royaume. 
 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com