L’abécédaire 2020 de l’Algérie : l’année de tous les changements

La Covid-19 a eu raison de la ferveur populaire communément appelé le «Hirak» qui a été suspendu par les autorités algériennes. En effet la crise sanitaire est venue mettre fin aux manifestations du vendredi, devenues un rendez-vous presque traditionnel. Le souffle est retombé pour les centaines de milliers de protestataires qui, chaque semaine depuis le 22 février, envahissaient les grandes villes pour réclamer la fin du «système». (Photo Sarra Ben Ali Cherif).
La Covid-19 a eu raison de la ferveur populaire communément appelé le «Hirak» qui a été suspendu par les autorités algériennes. En effet la crise sanitaire est venue mettre fin aux manifestations du vendredi, devenues un rendez-vous presque traditionnel. Le souffle est retombé pour les centaines de milliers de protestataires qui, chaque semaine depuis le 22 février, envahissaient les grandes villes pour réclamer la fin du «système». (Photo Sarra Ben Ali Cherif).
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Publié le Jeudi 31 décembre 2020

L’abécédaire 2020 de l’Algérie : l’année de tous les changements

  • Pour l’Algérie, 2020 a été une année riche en événements, rebondissements et émotions
  • À l’instar du reste des pays du monde, l’Algérie a été fortement touchée par le nouveau coronavirus, devenue même l’un des pays d’Afrique les plus touchés par la pandémie

ALGER : Incontestablement, les Algériens auront passé une année 2020 particulièrement riche en événements, rebondissements et émotions. Arab News en français a sélectionné pour vous, de A à Z, les faits les plus marquants de cette année qui ne ressemble décidément à aucune autre.

A comme Algérie nouvelle: L’édification démocratique de l’Algérie nouvelle à laquelle aspirent les Algériens a été le mot d’ordre de l’année 2020. En effet, faire sortir l’Algérie d’une situation politique et économique délicate vers une phase nouvelle, une ère où le peuple retrouvera confiance en ses institutions, était le principal défi des pouvoirs publics. Le nouveau gouvernement mis en place a œuvré à l’édifice de l’État de droit tant revendiqué par le peuple qui, grâce à sa conscience et à son courage, a pu remporter une victoire avec le départ forcé d’Abdelaziz Bouteflika, qui a remis sa démission après vingt ans au pouvoir.

B comme Bouregaâ Lakhdar: Le décès en novembre dernier du héros de l’indépendance algérienne et figure du Hirak, Lakhdar Bouregaâ, a suscité une forte émotion. De centaines d’Algériens lui ont rendu hommage. Décédé à l’âge de 87 ans, après avoir été affecté par la Covid-19, ce vétéran de la révolution était très respecté par ses compatriotes. Son emprisonnement du 30 juin 2019 au 2 janvier 2020 pour son engagement aux côtés du Hirak avait suscité une vive indignation dans le pays.

C comme Covid-19: À l’instar des autres pays du monde, l’Algérie a été fortement touchée par le nouveau coronavirus, devenue même l’un des pays d’Afrique les plus touchés par la pandémie. Chaque jour, l’Algérie bat presque le record de contaminations quotidiennes. Près de 100 000 cas d’infection ont été recensés depuis l’enregistrement du premier cas le 25 février, dont plus de 3000 décès. Face à la dégradation de la situation, les autorités ont restreint certaines activités économiques et imposé un couvre-feu dans plusieurs provinces. Les frontières sont fermées depuis le 17 mars.

D comme Djamaâ el-Djazaïr: L'appel du muezzin a retenti pour la première fois en octobre de cette année à la grande mosquée d’Alger, troisième plus grande mosquée du monde et première d'Afrique, qui a reçu ses premiers prêches. À la veille de la fête du Mawlid, la naissance du prophète de l'islam Mahomet, la grande salle de prière qui peut accueillir jusqu'à 120 000 fidèles a été officiellement inaugurée par le Premier ministre, Abdelmadjid Djerad. Érigée sur plus de 27 hectares, la grande mosquée d’Alger possède le plus haut minaret au monde, long de 267 mètres. Le coût global de réalisation de ce joyau architectural s’élève à 898 millions d’euros.

E comme Économie: L’économie de l’Algérie est au plus mal. La crise sanitaire a aggravé la baisse d’activité d’une grande partie des secteurs de l’économie. Les domaines des transports aériens et terrestres, le tourisme, la restauration font partie des secteurs les plus touchés par cette pandémie. Un des effets les plus marquants du coronavirus est d’avoir mis en lumière les défaillances et les fragilités de l’économie nationale. Face à cette situation, l’action du gouvernement a oscillé entre promesses de sauvetages et esquisses de plans de relance. Une dynamique toujours en œuvre pour gérer la crise sanitaire qui perdure, nécessitant jour après jour le déploiement de plus de moyens pour tenter de sortir le pays de la crise avec le moins de dégâts possible. Lourde tâche qui sera éventuellement évaluée dans ses détails en 2021.

F comme Féminicides: Chaïma, Ikram, Amira, Asma, Razika et 42 autres femmes ont été victimes de féminicides durant l’année 2020. Des meurtres odieux qui ont suscité une large indignation en Algérie, relançant le débat sur l'urgence de la lutte contre les violences faites aux femmes. L’émoi provoqué par de récents féminicides a incité un groupe d’actrices à lancer une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux contre les violences faites aux femmes.

G comme Gastronomie: «Le couscous a réussi là où la politique a échoué», ce plat ancestral a fait son entrée au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). En effet, l ’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, qui se sont longtemps disputé la paternité se sont mis d’accord pour déposer un dossier multinational des savoirs, savoir-faire et pratiques liés à sa production.

H comme Héliopolis: Le premier long-métrage du producteur algérien Djaâfar Gacem a été sélectionné pour représenter l'Algérie pour l'Oscar du meilleur long métrage international (film non anglophone). Inspiré de faits réels, ce film traite des massacres perpétrés par la colonisation française en Algérie. Il met en scène l'un des crimes les plus odieux commis par la France contre le peuple algérien. Le film relate les événements qui ont précédé les manifestations du 8 mai 1945 et qui leur ont succédé, et les massacres perpétrés contre les Algériens. Selon les estimations officielles, au moins 45 000 personnes ont été tuées.

I comme Idir: Le chanteur Idir, l’un des principaux ambassadeurs de la chanson kabyle, s’est éteint à l’âge de 70 ans, le 2 mai de cette année.  L’interprète de la chanson A Vava Inouva, diffusée dans 77 pays et traduite en quinze langues, a succombé à une maladie pulmonaire. Le choc a été immense. Autant en Algérie qu'à l'étranger, une avalanche de réactions a suivi l'annonce de sa disparition. L’Algérie a perdu «une pyramide de l’art algérien».

J comme Justice: Justice, voilà un domaine qui incarne les attentes et les aspirations de tout un peuple en rapport avec l'instauration d'un véritable État de droit. La justice pendant l'année 2020 ne fonctionne plus au gré des humeurs du clan Bouteflika et de son régime déchu. Elle semble s’émanciper progressivement. Le renouveau national en Algérie entend hisser la justice au rang de source de quiétude au sein de la société. Un vrai défi pour la justice algérienne sous le regard d’une population qui aspire tant à voir émerger l’État citoyen.

K comme Khaled Drareni: Incarcéré depuis le 29 mars, le journaliste algérien Khaled Drareni est devenu un symbole du combat pour la liberté de la presse. Il a été condamné en appel à deux ans de prison ferme pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l'unité nationale». La sentence, d'une sévérité inédite, avait surpris et indigné en Algérie comme à l’étranger. Il bénéficie d'une très forte mobilisation en faveur de sa libération. Nombreux sont ceux, confrères et consœurs, médias, syndicats ou organisations de défense de la liberté de la presse, qui, sans relâche, tentent d'obtenir sa libération.

L comme Lutte contre la corruption: La lutte contre la corruption sous toutes ses formes s'est poursuivie de manière résolue en 2020. M. Abdelmadjid Tebboune l'a érigée en nécessité absolue pour restaurer l'autorité de l'État et regagner la confiance des citoyens. De vastes enquêtes pour corruption et népotisme avaient été lancées après la démission, sous la pression d’un mouvement de contestation inédit. De ce fait, de lourdes peines d'emprisonnement ont été requises par le parquet algérien contre d'anciens hauts dirigeants politiques, dont deux ex-Premiers ministres, et des hommes d'affaires accusés de corruption, dans des procès sans précédent en Algérie.

M comme Mouvement populaire: La Covid-19 a eu raison de la ferveur populaire communément appelé le «Hirak» qui a été suspendu par les autorités algériennes. En effet la crise sanitaire est venue mettre fin aux manifestations du vendredi, devenues un rendez-vous presque traditionnel. Le souffle est retombé pour les centaines de milliers de protestataires qui, chaque semaine depuis le 22 février, envahissaient les grandes villes pour réclamer la fin du «système».

N comme Nouvelle loi électorale: La révision de la loi électorale fait partie de l'agenda tracé par M. Tebboune. Une révision qui devait succéder à la réforme constitutionnelle et préparer des législatives et des locales anticipées. Cette loi devrait, selon les spécialistes, prendre en considération les nouveautés qui concernent l’intervention et la réponse aux demandes publiques croissantes qui exigent plus de crédibilité et de transparence de l’opération politique qui s’est affaissée durant l’ère de Bouteflika.

O comme Obsèques de Mgr Henri Teissier: Le décès de l’ex-archevêque d'Alger Henri Teissier a également marqué les Algériens qui lui ont rendu un hommage solennel lors de ses obsèques organisées dans la capitale où il a été inhumé. Ces derniers ont salué «sa grande connaissance de la culture arabo-musulmane» et «son engagement pour le dialogue civilisationnel et pour le vivre-ensemble». Profondément attaché à l'Algérie, le défunt a obtenu la nationalité algérienne en 1965.

P comme Pétrole: Comme l’ensemble des producteurs de pétrole et de gaz du monde, l’Algérie a été durement affectée par la pandémie et la faible demande de pétrole et de gaz. Cette année, l’Algérie a produit 8% de moins de sa production d’hydrocarbures par rapport à l’année dernière. Les recettes de la vente des hydrocarbures et des produits pétrochimiques vont afficher, au 31 décembre, 22 milliards de dollars, contre 33 milliards de dollars en 2019, soit un tiers de moins.

Q comme Qualification à la CAN 2022: L’équipe nationale algérienne, championne d’Afrique en titre, a validé son billet pour la prochaine édition de la Coupe d'Afrique des nations, prévue au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022. Rappelons que l'édition 2021 a été reportée en raison de l'épidémie de coronavirus. Les Fennecs défendront donc le trophée qu'ils avaient décroché en 2019.

R comme référendum constitutionnel: Le rendez-vous référendaire a été sans aucun doute l’événement le plus marquant de 2020. Le référendum constitutionnel qui doit lancer «l’Algérie nouvelle» a été massivement boycotté par les Algériens. Le taux de participation final s’est établi à 23,7%, le plus bas historiquement pour un scrutin majeur. Le «oui» a, tout de même, recueilli 66,8 % des voix.

S comme Sahara occidental: Depuis son indépendance, l'Algérie a pris fait et cause pour le droit des peuples à l'autodétermination, en particulier celui des Sahraouis, dont elle est un des soutiens les plus actifs. La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental a provoqué la colère d'Alger qui fustige des manœuvres étrangères voulant déstabiliser le pays. L’Algérie estime que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être résolue qu'à travers l'application du droit international.

T comme Tebboune Abdelmadjid: Indubitablement le nouveau président de l’Algérie a été «la personnalité à laquelle les Algériens se sont le plus intéressés en 2020. Contesté par certains et idolâtré par d’autres, Tebboune s’est trouvé confronté dès son investiture à une situation compliquée sur les plans économique, politique et social. Il n’a cessé de renouveler son engagement de tendre la main pour mettre en œuvre les revendications du Hirak dans le cadre d'un consensus national. La tâche s’est avérée compliquée, surtout à la suite de son hospitalisation à la fin d’octobre après avoir contracté le coronavirus.

U comme Union maghrébine: Décidément, le projet d’une alliance concrète entre les pays du Maghreb est remis aux calendes grecques et tarde à se concrétiser. Même si la proximité entre les peuples existe bel et bien, l’union politico-économique reste problématique et sa mise en forme s’éloigne de plus en plus, notamment à la suite de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.

V comme vingt-quatre restes mortuaires: Les restes mortuaires de 24 résistants algériens à la colonisation française ont été rapatriés de France en juillet après avoir été transférés vers des structures muséales en France depuis plus d'un siècle et demi.

W comme Wilayas: Impulser une nouvelle dynamique et favoriser le développement économique local, deux thèmes au centre des préoccupations du gouvernement pour cette année. L’enjeu, c’est davantage la mise des walis devant leurs responsabilités et plus que jamais tenus à réussir leurs missions sur plus d’un front. Il est question également d’améliorer les conditions de vie des citoyens en renforçant leur participation dans la démocratie locale et le développement de leurs collectivités.

X comme Nés sous X: L’Algérie autorise désormais les parents adoptifs à donner leur nom aux enfants nés sous X. Cette décision importante permettra à ces enfants d’échapper à la stigmatisation dont ils sont l’objet et de mener une vie normale, et facilitera leur insertion dans la société.

Y comme Yazid Zerhouni: Le décès de l’ancien ministre de l’Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni en ce mois de décembre a également touché les Algériens. L’histoire retiendra son courage et sa détermination, en tant que ministre de l’Intérieur en poste, de dénoncer la loi sur les hydrocarbures que l’ancien président de la République avait confectionnée pour les multinationales américaines.

Z comme Zones d’ombre: Le dossier du développement des zones d'ombre à travers le territoire national arrive en tête des priorités inscrites dans le programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Plus de 15 000 zones d’ombre ont été recensées par les pouvoirs publics avec une population de près de 8 millions d’habitants.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.