L’abécédaire 2020 de l’Algérie : l’année de tous les changements

La Covid-19 a eu raison de la ferveur populaire communément appelé le «Hirak» qui a été suspendu par les autorités algériennes. En effet la crise sanitaire est venue mettre fin aux manifestations du vendredi, devenues un rendez-vous presque traditionnel. Le souffle est retombé pour les centaines de milliers de protestataires qui, chaque semaine depuis le 22 février, envahissaient les grandes villes pour réclamer la fin du «système». (Photo Sarra Ben Ali Cherif).
La Covid-19 a eu raison de la ferveur populaire communément appelé le «Hirak» qui a été suspendu par les autorités algériennes. En effet la crise sanitaire est venue mettre fin aux manifestations du vendredi, devenues un rendez-vous presque traditionnel. Le souffle est retombé pour les centaines de milliers de protestataires qui, chaque semaine depuis le 22 février, envahissaient les grandes villes pour réclamer la fin du «système». (Photo Sarra Ben Ali Cherif).
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Publié le Jeudi 31 décembre 2020

L’abécédaire 2020 de l’Algérie : l’année de tous les changements

  • Pour l’Algérie, 2020 a été une année riche en événements, rebondissements et émotions
  • À l’instar du reste des pays du monde, l’Algérie a été fortement touchée par le nouveau coronavirus, devenue même l’un des pays d’Afrique les plus touchés par la pandémie

ALGER : Incontestablement, les Algériens auront passé une année 2020 particulièrement riche en événements, rebondissements et émotions. Arab News en français a sélectionné pour vous, de A à Z, les faits les plus marquants de cette année qui ne ressemble décidément à aucune autre.

A comme Algérie nouvelle: L’édification démocratique de l’Algérie nouvelle à laquelle aspirent les Algériens a été le mot d’ordre de l’année 2020. En effet, faire sortir l’Algérie d’une situation politique et économique délicate vers une phase nouvelle, une ère où le peuple retrouvera confiance en ses institutions, était le principal défi des pouvoirs publics. Le nouveau gouvernement mis en place a œuvré à l’édifice de l’État de droit tant revendiqué par le peuple qui, grâce à sa conscience et à son courage, a pu remporter une victoire avec le départ forcé d’Abdelaziz Bouteflika, qui a remis sa démission après vingt ans au pouvoir.

B comme Bouregaâ Lakhdar: Le décès en novembre dernier du héros de l’indépendance algérienne et figure du Hirak, Lakhdar Bouregaâ, a suscité une forte émotion. De centaines d’Algériens lui ont rendu hommage. Décédé à l’âge de 87 ans, après avoir été affecté par la Covid-19, ce vétéran de la révolution était très respecté par ses compatriotes. Son emprisonnement du 30 juin 2019 au 2 janvier 2020 pour son engagement aux côtés du Hirak avait suscité une vive indignation dans le pays.

C comme Covid-19: À l’instar des autres pays du monde, l’Algérie a été fortement touchée par le nouveau coronavirus, devenue même l’un des pays d’Afrique les plus touchés par la pandémie. Chaque jour, l’Algérie bat presque le record de contaminations quotidiennes. Près de 100 000 cas d’infection ont été recensés depuis l’enregistrement du premier cas le 25 février, dont plus de 3000 décès. Face à la dégradation de la situation, les autorités ont restreint certaines activités économiques et imposé un couvre-feu dans plusieurs provinces. Les frontières sont fermées depuis le 17 mars.

D comme Djamaâ el-Djazaïr: L'appel du muezzin a retenti pour la première fois en octobre de cette année à la grande mosquée d’Alger, troisième plus grande mosquée du monde et première d'Afrique, qui a reçu ses premiers prêches. À la veille de la fête du Mawlid, la naissance du prophète de l'islam Mahomet, la grande salle de prière qui peut accueillir jusqu'à 120 000 fidèles a été officiellement inaugurée par le Premier ministre, Abdelmadjid Djerad. Érigée sur plus de 27 hectares, la grande mosquée d’Alger possède le plus haut minaret au monde, long de 267 mètres. Le coût global de réalisation de ce joyau architectural s’élève à 898 millions d’euros.

E comme Économie: L’économie de l’Algérie est au plus mal. La crise sanitaire a aggravé la baisse d’activité d’une grande partie des secteurs de l’économie. Les domaines des transports aériens et terrestres, le tourisme, la restauration font partie des secteurs les plus touchés par cette pandémie. Un des effets les plus marquants du coronavirus est d’avoir mis en lumière les défaillances et les fragilités de l’économie nationale. Face à cette situation, l’action du gouvernement a oscillé entre promesses de sauvetages et esquisses de plans de relance. Une dynamique toujours en œuvre pour gérer la crise sanitaire qui perdure, nécessitant jour après jour le déploiement de plus de moyens pour tenter de sortir le pays de la crise avec le moins de dégâts possible. Lourde tâche qui sera éventuellement évaluée dans ses détails en 2021.

F comme Féminicides: Chaïma, Ikram, Amira, Asma, Razika et 42 autres femmes ont été victimes de féminicides durant l’année 2020. Des meurtres odieux qui ont suscité une large indignation en Algérie, relançant le débat sur l'urgence de la lutte contre les violences faites aux femmes. L’émoi provoqué par de récents féminicides a incité un groupe d’actrices à lancer une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux contre les violences faites aux femmes.

G comme Gastronomie: «Le couscous a réussi là où la politique a échoué», ce plat ancestral a fait son entrée au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). En effet, l ’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, qui se sont longtemps disputé la paternité se sont mis d’accord pour déposer un dossier multinational des savoirs, savoir-faire et pratiques liés à sa production.

H comme Héliopolis: Le premier long-métrage du producteur algérien Djaâfar Gacem a été sélectionné pour représenter l'Algérie pour l'Oscar du meilleur long métrage international (film non anglophone). Inspiré de faits réels, ce film traite des massacres perpétrés par la colonisation française en Algérie. Il met en scène l'un des crimes les plus odieux commis par la France contre le peuple algérien. Le film relate les événements qui ont précédé les manifestations du 8 mai 1945 et qui leur ont succédé, et les massacres perpétrés contre les Algériens. Selon les estimations officielles, au moins 45 000 personnes ont été tuées.

I comme Idir: Le chanteur Idir, l’un des principaux ambassadeurs de la chanson kabyle, s’est éteint à l’âge de 70 ans, le 2 mai de cette année.  L’interprète de la chanson A Vava Inouva, diffusée dans 77 pays et traduite en quinze langues, a succombé à une maladie pulmonaire. Le choc a été immense. Autant en Algérie qu'à l'étranger, une avalanche de réactions a suivi l'annonce de sa disparition. L’Algérie a perdu «une pyramide de l’art algérien».

J comme Justice: Justice, voilà un domaine qui incarne les attentes et les aspirations de tout un peuple en rapport avec l'instauration d'un véritable État de droit. La justice pendant l'année 2020 ne fonctionne plus au gré des humeurs du clan Bouteflika et de son régime déchu. Elle semble s’émanciper progressivement. Le renouveau national en Algérie entend hisser la justice au rang de source de quiétude au sein de la société. Un vrai défi pour la justice algérienne sous le regard d’une population qui aspire tant à voir émerger l’État citoyen.

K comme Khaled Drareni: Incarcéré depuis le 29 mars, le journaliste algérien Khaled Drareni est devenu un symbole du combat pour la liberté de la presse. Il a été condamné en appel à deux ans de prison ferme pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l'unité nationale». La sentence, d'une sévérité inédite, avait surpris et indigné en Algérie comme à l’étranger. Il bénéficie d'une très forte mobilisation en faveur de sa libération. Nombreux sont ceux, confrères et consœurs, médias, syndicats ou organisations de défense de la liberté de la presse, qui, sans relâche, tentent d'obtenir sa libération.

L comme Lutte contre la corruption: La lutte contre la corruption sous toutes ses formes s'est poursuivie de manière résolue en 2020. M. Abdelmadjid Tebboune l'a érigée en nécessité absolue pour restaurer l'autorité de l'État et regagner la confiance des citoyens. De vastes enquêtes pour corruption et népotisme avaient été lancées après la démission, sous la pression d’un mouvement de contestation inédit. De ce fait, de lourdes peines d'emprisonnement ont été requises par le parquet algérien contre d'anciens hauts dirigeants politiques, dont deux ex-Premiers ministres, et des hommes d'affaires accusés de corruption, dans des procès sans précédent en Algérie.

M comme Mouvement populaire: La Covid-19 a eu raison de la ferveur populaire communément appelé le «Hirak» qui a été suspendu par les autorités algériennes. En effet la crise sanitaire est venue mettre fin aux manifestations du vendredi, devenues un rendez-vous presque traditionnel. Le souffle est retombé pour les centaines de milliers de protestataires qui, chaque semaine depuis le 22 février, envahissaient les grandes villes pour réclamer la fin du «système».

N comme Nouvelle loi électorale: La révision de la loi électorale fait partie de l'agenda tracé par M. Tebboune. Une révision qui devait succéder à la réforme constitutionnelle et préparer des législatives et des locales anticipées. Cette loi devrait, selon les spécialistes, prendre en considération les nouveautés qui concernent l’intervention et la réponse aux demandes publiques croissantes qui exigent plus de crédibilité et de transparence de l’opération politique qui s’est affaissée durant l’ère de Bouteflika.

O comme Obsèques de Mgr Henri Teissier: Le décès de l’ex-archevêque d'Alger Henri Teissier a également marqué les Algériens qui lui ont rendu un hommage solennel lors de ses obsèques organisées dans la capitale où il a été inhumé. Ces derniers ont salué «sa grande connaissance de la culture arabo-musulmane» et «son engagement pour le dialogue civilisationnel et pour le vivre-ensemble». Profondément attaché à l'Algérie, le défunt a obtenu la nationalité algérienne en 1965.

P comme Pétrole: Comme l’ensemble des producteurs de pétrole et de gaz du monde, l’Algérie a été durement affectée par la pandémie et la faible demande de pétrole et de gaz. Cette année, l’Algérie a produit 8% de moins de sa production d’hydrocarbures par rapport à l’année dernière. Les recettes de la vente des hydrocarbures et des produits pétrochimiques vont afficher, au 31 décembre, 22 milliards de dollars, contre 33 milliards de dollars en 2019, soit un tiers de moins.

Q comme Qualification à la CAN 2022: L’équipe nationale algérienne, championne d’Afrique en titre, a validé son billet pour la prochaine édition de la Coupe d'Afrique des nations, prévue au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022. Rappelons que l'édition 2021 a été reportée en raison de l'épidémie de coronavirus. Les Fennecs défendront donc le trophée qu'ils avaient décroché en 2019.

R comme référendum constitutionnel: Le rendez-vous référendaire a été sans aucun doute l’événement le plus marquant de 2020. Le référendum constitutionnel qui doit lancer «l’Algérie nouvelle» a été massivement boycotté par les Algériens. Le taux de participation final s’est établi à 23,7%, le plus bas historiquement pour un scrutin majeur. Le «oui» a, tout de même, recueilli 66,8 % des voix.

S comme Sahara occidental: Depuis son indépendance, l'Algérie a pris fait et cause pour le droit des peuples à l'autodétermination, en particulier celui des Sahraouis, dont elle est un des soutiens les plus actifs. La reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara occidental a provoqué la colère d'Alger qui fustige des manœuvres étrangères voulant déstabiliser le pays. L’Algérie estime que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être résolue qu'à travers l'application du droit international.

T comme Tebboune Abdelmadjid: Indubitablement le nouveau président de l’Algérie a été «la personnalité à laquelle les Algériens se sont le plus intéressés en 2020. Contesté par certains et idolâtré par d’autres, Tebboune s’est trouvé confronté dès son investiture à une situation compliquée sur les plans économique, politique et social. Il n’a cessé de renouveler son engagement de tendre la main pour mettre en œuvre les revendications du Hirak dans le cadre d'un consensus national. La tâche s’est avérée compliquée, surtout à la suite de son hospitalisation à la fin d’octobre après avoir contracté le coronavirus.

U comme Union maghrébine: Décidément, le projet d’une alliance concrète entre les pays du Maghreb est remis aux calendes grecques et tarde à se concrétiser. Même si la proximité entre les peuples existe bel et bien, l’union politico-économique reste problématique et sa mise en forme s’éloigne de plus en plus, notamment à la suite de la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.

V comme vingt-quatre restes mortuaires: Les restes mortuaires de 24 résistants algériens à la colonisation française ont été rapatriés de France en juillet après avoir été transférés vers des structures muséales en France depuis plus d'un siècle et demi.

W comme Wilayas: Impulser une nouvelle dynamique et favoriser le développement économique local, deux thèmes au centre des préoccupations du gouvernement pour cette année. L’enjeu, c’est davantage la mise des walis devant leurs responsabilités et plus que jamais tenus à réussir leurs missions sur plus d’un front. Il est question également d’améliorer les conditions de vie des citoyens en renforçant leur participation dans la démocratie locale et le développement de leurs collectivités.

X comme Nés sous X: L’Algérie autorise désormais les parents adoptifs à donner leur nom aux enfants nés sous X. Cette décision importante permettra à ces enfants d’échapper à la stigmatisation dont ils sont l’objet et de mener une vie normale, et facilitera leur insertion dans la société.

Y comme Yazid Zerhouni: Le décès de l’ancien ministre de l’Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni en ce mois de décembre a également touché les Algériens. L’histoire retiendra son courage et sa détermination, en tant que ministre de l’Intérieur en poste, de dénoncer la loi sur les hydrocarbures que l’ancien président de la République avait confectionnée pour les multinationales américaines.

Z comme Zones d’ombre: Le dossier du développement des zones d'ombre à travers le territoire national arrive en tête des priorités inscrites dans le programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Plus de 15 000 zones d’ombre ont été recensées par les pouvoirs publics avec une population de près de 8 millions d’habitants.


Frankly Speaking : Le chef de la Commission saoudienne des droits de l'homme présente son mandat et ses ambitions

L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
L'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme. (Photo: Arab News)
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  • Hala Al-Tuwaijri cite « des progrès rapides, une énorme transformation » dans l'autonomisation des femmes, en particulier sur le marché du travail
  • Elle décrit la « responsabilité humiliante » que représente le traitement du dossier des droits de l'homme, soulignant la nécessité d'une réforme judiciaire

DUBAÏL'Arabie saoudite connaît une « énorme transformation » en ce qui concerne l'émancipation des femmes grâce à des réformes globales des droits juridiques, civils et sociaux, a déclaré Hala Al-Tuwaijri, la première femme à diriger la Commission saoudienne des droits de l'homme.

Le Royaume a connu des progrès rapides dans la représentation des femmes à des postes de direction, de la princesse Reema Bent Bandar Al-Saoud, première femme ambassadrice saoudienne aux États-Unis, à Sara Al-Suhaimi, première femme présidente de Tadawul, la bourse saoudienne.

En effet, la nomination de Mme Al-Tuwaijri à la présidence de la Commission saoudienne des droits de l'homme, avec rang de ministre, en septembre 2022, est une preuve en soi des changements tectoniques en cours en Arabie saoudite.

« Ce sont des exemples de femmes qui sont arrivées au sommet, mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg », a déclaré Mme Al-Tuwaijri à Katie Jensen, présentatrice de l'émission d'actualité d'Arab News « Frankly Speaking ».

« Ce qui s'est réellement passé en Arabie saoudite est une énorme transformation, en particulier en ce qui concerne la question de l'émancipation des femmes.

Lors d'une interview à bâtons rompus, Mme Al-Tuwaijri a évoqué les progrès dont elle a été témoin depuis son entrée en fonction et a fait face aux critiques émises par les pays occidentaux qui examinent l'authenticité des avancées de l'Arabie saoudite en matière de droits de l'homme.

La transformation des droits des femmes saoudiennes n'est nulle part plus évidente que sur le lieu de travail. Grâce à une série de réformes et de nouvelles protections juridiques, les femmes représentent aujourd'hui une part importante de la main-d'œuvre à tous les niveaux.

« L'approche a été globale », a déclaré M. Al-Tuwaijri. « Nous avons essentiellement élargi tous les droits juridiques, civils et sociaux et examiné la législation, les procédures et tout ce qui faisait obstacle à la progression des femmes a été éliminé.

« La plus grande réussite, je pense, est la façon dont l'émancipation des femmes a changé le visage du pays. Aujourd'hui, on voit des femmes partout, dans tous les domaines. Les voies d'accès à la main-d'œuvre féminine ont toutes été débloquées et, par conséquent, les femmes rejoignent la main-d'œuvre.

« Et cela s'est traduit dans les données relatives à l'autonomisation des femmes et en particulier à la participation des femmes à la main-d'œuvre.

Les meilleurs exemples de cette transformation sont peut-être les Saoudiennes qui progressent dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie, des mathématiques et de la médecine, des carrières traditionnellement dominées par les hommes.

J'utiliserais le cliché « le ciel est la limite », mais après que Rayyanah Barnawi (première astronaute saoudienne) soit allée dans l'espace, je pense que cette métaphore ne décrit pas l'ambition des femmes saoudiennes", a déclaré Mme Al-Tuwaijri.

« Je pense que les Saoudiennes ont prouvé qu'elles étaient efficaces et à la hauteur des postes qu'elles ont occupés.

Depuis 2016, le Royaume a mis en œuvre un ensemble de réformes visant à autonomiser les femmes, de la levée de l'interdiction de conduire et de l'assouplissement de la loi sur la tutelle masculine aux mesures de lutte contre la violence à l'égard des femmes et des filles.

Bien qu'il s'agisse d'un rôle difficile, Mme Al-Tuwaijri affirme que sa nomination à la tête de la Commission des droits de l'homme reflète le sérieux avec lequel le Royaume prend ses obligations et son engagement à l'égard des valeurs partagées par la communauté internationale.

« Cette tâche, qui consiste à s'occuper du dossier des droits de l'homme partout dans le monde, est une énorme responsabilité, une leçon d'humilité », a-t-elle déclaré. « Elle s'accompagne également de la certitude de faire du bien aux gens et à l'humanité en général. Elle s'accompagne également de valeurs et de principes nobles.

« En Arabie saoudite, ce n'est pas différent. Je viens travailler tous les jours en sachant que, d'une part, je fais mon travail. Mais je sais aussi que ce travail comprend la promotion et la protection des droits des personnes vivant en Arabie saoudite, ainsi qu'une contribution à la communauté internationale et aux nouvelles tendances et approches en matière de droits de l'homme.

« La tâche n'est donc pas simple. Elle n'est pas simple. Il ne s'agit pas d'avoir un objectif et de l'atteindre à un moment donné. Non, il s'agit d'un processus continu. Il est dynamique. Et c'est en constante évolution, ce qui nécessite beaucoup d'exposition et de communication avec les autres.

Dans une interview accordée en septembre 2023 au diffuseur américain Fox News, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a admis avoir « honte » des lois du Royaume après qu'un enseignant à la retraite a été condamné à mort pour un message critique sur les médias sociaux.

« Honteusement, c'est vrai. C'est quelque chose que je n'aime pas", a déclaré le prince héritier à Fox News, soulignant les efforts de son gouvernement pour réformer et moderniser le système judiciaire.

« Nous faisons de notre mieux... nous avons déjà changé des dizaines de lois en Arabie saoudite, et la liste compte plus de 1 000 articles. Au sein du cabinet, il n'y a que 150 juristes, alors j'essaie de donner la priorité au changement jour après jour.

Il a ajouté : « Mais nous ne sommes pas satisfaits de cela. Nous en avons honte. Mais (dans) le système de jury, vous devez suivre les lois et je ne peux pas dire à un juge (de) faire cela et d'ignorer la loi, parce que ... c'est contraire à l'État de droit. Mais avons-nous de mauvaises lois ? Oui. Nous sommes en train de les changer, oui.

Interrogé sur ces commentaires, Al-Tuwaijri a déclaré que le prince héritier respecte l'autorité du système judiciaire du Royaume, mais que des réformes sont nécessaires - des mesures avec lesquelles la Commission des droits de l'homme est d'accord.

« Oui, Son Altesse Royale le prince héritier l'a déclaré. Et je pense qu'il s'agit d'une affirmation verbale des grandes initiatives qui ont lieu en termes de transformation du système judiciaire", a déclaré Al-Tuwaijri.

« Trois lois ont été publiées récemment, toutes contrôlant la vie des gens de manière positive - par contrôle, nous entendons une plus grande clarté en termes de système judiciaire et de prévisibilité, bien sûr.

« Le fait que tout cela se produise alors que nous progressons, que nous proposons des initiatives, c'est un peu comme réparer un avion pendant qu'il vole. Et c'est précisément ce qu'a indiqué Son Altesse Royale le Prince héritier.

« Mais dans la même interview que vous avez mentionnée, il a également fait preuve d'un grand respect pour le système judiciaire. Et je pense que tout pays qui se respecte et qui respecte son statut doit également respecter le pouvoir judiciaire.

La Commission saoudienne des droits de l'homme participe à ce processus de réforme « afin que le prisme des droits de l'homme soit toujours appliqué lorsqu'il s'agit de publier une nouvelle loi, d'en réviser une ou de donner des conseils sur une certaine procédure », a déclaré M. Al-Tuwaijri.

« Nous devons également nous assurer que tout ce qui se passe dans le cadre de ce processus de transformation juridique est conforme aux engagements pris en matière de droits de l'homme.

Bien que son programme de réforme soit motivé par un plan de transformation national plus large dans le cadre de Vision 2030, le Royaume s'engage avec des agences internationales et des groupes de défense des droits de l'homme pour déterminer où des améliorations peuvent être apportées - à condition qu'elles soient basées sur des faits plutôt que sur des ouï-dire.

« Dans le cadre de notre mandat, nous travaillons avec toutes sortes de parties, qu'il s'agisse de l'État, d'organisations gouvernementales ou d'organisations non gouvernementales », a déclaré M. Al-Tuwaijri. « Mais la base de ce type d'engagement est la coopération, le dialogue et les efforts constructifs.

« Nous nous engageons avec toutes ces entités tant que l'objectif est d'avoir un dialogue constructif sur un pied d'égalité et, en même temps, de comprendre les différences entre nous. C'est essentiellement ainsi que nous fonctionnons.

Elle a ajouté : « Et bien sûr, nous surveillons ce que les médias traitent en termes de droits de l'homme, ce qui inclut tout. Cela dépend donc de notre relation avec ces entités. Nous nous engageons directement dans la coopération et le dialogue.

« Si nous constatons que les rapports ne sont pas fondés sur des faits, mais qu'ils sont sans fondement, qu'il s'agit de ouï-dire, alors nous nous concentrons sur notre travail sur le terrain, nous essayons de poursuivre notre stratégie et d'atteindre nos objectifs, et nous considérons ce rapport comme l'un des nombreux rapports qui politisent les droits de l'homme et ne s'engagent pas vraiment dans une démarche de coopération.

En janvier, l'ONU a organisé l'examen périodique universel à Genève, au cours duquel M. Al-Tuwaijri a souligné la détermination de l'Arabie saoudite à atteindre les normes mondiales les plus élevées en matière de promotion et de protection des droits de l'homme.

Malgré les progrès significatifs réalisés par l'Arabie saoudite, plusieurs commentateurs occidentaux ont qualifié cet engagement d'opération de relations publiques. M. Al-Tuwaijri a balayé ces critiques en soulignant le bilan positif du Royaume.

L'examen périodique universel « couvre une période où il y a eu, sur le terrain, plus de 100 réformes, et ces réformes (ont été) publiées », a-t-elle déclaré. « Elles sont étayées par des preuves, des données, et il s'agit d'une manifestation réelle des réformes.

« Oui, certaines personnes critiqueront toujours et d'autres seront cyniques par rapport à ce qui se passe. Mais nous restons ouverts en termes de coopération avec les États, les organisations gouvernementales, les organisations non gouvernementales pour aborder ces questions et discuter des domaines d'amélioration.

« Et pour ceux qui doutent, (qui disent) que c'est un coup monté ou que nous ne disons pas la vérité, je les invite à venir visiter le Royaume d'Arabie saoudite et à rencontrer des hommes et des femmes de la communauté saoudienne et à écouter à quel point ils ont bénéficié de toutes ces améliorations et de tous ces changements et développements qui se sont produits sur le terrain ».

À la question de savoir si la perception négative de l'Arabie saoudite par les organisations internationales de défense des droits est influencée par un parti pris politique ou par des attentes irréalistes, M. Al-Tuwaijri souligne les commentaires positifs que le Royaume a également reçus.

« Plus de 135 commentaires ont été adressés à la délégation saoudienne à Genève en janvier dernier. Et ce qui est étonnant, c'est que ces 135 commentaires ont tous été introduits par une reconnaissance de l'amélioration", a-t-elle déclaré.

« Il est évident que par rapport au rapport précédent, il y a une grande amélioration qui a été reconnue par la communauté internationale.

Elle a ajouté : « Oui, malheureusement, il y a des préjugés, non seulement contre le Royaume d'Arabie saoudite, mais en général contre les personnes de cette région. Mais nous essayons d'ignorer les implications négatives de ces préjugés et de voir ce qu'il y a de bon dans ces approches, ces rapports ou ces critiques, et de voir ce que nous pouvons en tirer.

M. Al-Tuwaijri a reconnu que le changement de ces attitudes serait un processus graduel, mais qu'il serait possible d'y parvenir grâce à un engagement continu avec les amis et les détracteurs.

« L'objectif est d'amener les gens à voir par eux-mêmes ce qui se passe en Arabie saoudite », a-t-elle déclaré. « Parce que le récit n'est jamais complet, en fait, si les gens n'en sont pas témoins de leurs propres yeux. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un Américain retrouve sa famille saoudienne après 40 ans – larmes de joie

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
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  • Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits
  • La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public

DJEDDAH: Quatre décennies de recherches ont finalement conduit à d’émouvantes retrouvailles entre un citoyen américain et sa famille saoudienne, mettant fin à une période douloureuse d’attente qui semblait vouée à l’échec.

Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits. La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public.

Elle avait rencontré Saoud Alsoumani alors qu’il était étudiant aux États-Unis. Ils se sont mariés et ont eu deux fils.

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)

Après son retour en Alabama avec les garçons, la mère de Eid a coupé toute communication entre leur père – qui est retourné en Arabie saoudite – et eux.

«Pendant cette période, qui a duré 40 ans, les membres de la famille cherchaient leurs proches par l’intermédiaire de l’ambassade américaine. Ils ont essayé de rechercher la famille à plusieurs reprises, mais aucune piste ne leur a été a bénéfique», déclare Bander Alsoumani, le cousin de Eid.


Le prince héritier d’Arabie saoudite rencontre Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
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  • Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines
  • La SPA soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne ont également été abordés

DHAHRAN: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, dans la ville orientale de Dhahran, rapporte dimanche l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines, indique la SPA.

L’agence soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne, y compris un cessez-le-feu durable et l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, en vue d’une «solution à deux États qui réponde aux aspirations et aux droits légitimes du peuple palestinien», ont également été abordés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com