Rétrospective: Trop de crises dans le Sahel en cette fin d’année 2023

La ceinture sahélienne de l'Afrique, qui s'étend du Mali à l'ouest au Soudan à l'est, a été propulsée sous les feux de la rampe au début de l'année 2023 par une vague de bouleversements politiques, de défis humanitaires et de menaces pour la sécurité (Photo, Arab News).
La ceinture sahélienne de l'Afrique, qui s'étend du Mali à l'ouest au Soudan à l'est, a été propulsée sous les feux de la rampe au début de l'année 2023 par une vague de bouleversements politiques, de défis humanitaires et de menaces pour la sécurité (Photo, Arab News).
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Publié le Dimanche 24 décembre 2023

Rétrospective: Trop de crises dans le Sahel en cette fin d’année 2023

  • Des millions de migrants et de réfugiés ont été déplacés en 2023 après l’éclatement d’une guerre au Soudan et un coup d’État au Niger
  • Les bouleversements politiques et les menaces qui pèsent sur la sécurité de la région sont devenus une préoccupation majeure pour l’Europe et le monde arabe

NOUAKCHOTT: Alors que l’attention du monde est rivée sur la guerre qui sévit à Gaza entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas, les conflits qui se déroulent ailleurs, en particulier la violence au Soudan et l’instabilité dans le Sahel, risquent d’être oubliés.

La ceinture sahélienne de l'Afrique, qui s'étend du Mali à l'ouest au Soudan à l'est, a été propulsée sous les feux de la rampe au début de l'année 2023 par une vague de bouleversements politiques, de défis humanitaires et de menaces pour la sécurité.

La bande sahélienne de l’Afrique, qui s’étend du Mali à l’ouest au Soudan à l’est, a été propulsée sous les feux de la rampe au début de l’année 2023 en raison d’une vague de bouleversements politiques, de défis humanitaires et de menaces sécuritaires.

Compte tenu de son importance stratégique pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, la récente vague de coups d’État et d’insurrections extrémistes et la prolifération des routes migratoires ont fait de cette région une source d’inquiétude particulière pour les décideurs politiques.

Les acteurs internationaux, qu’il s’agisse des anciennes puissances coloniales, telles que la France, ou d’organismes multilatéraux tels que l’Union africaine, sont de plus en plus préoccupés par le manque d’intérêt perçu pour la région et l’incapacité à contribuer à la résolution des problèmes.

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En avril 2023, des combats entre l’armée soudanaise et les forces paramilitaires de Mohammed Dagalo ont éclaté, provoquant la fuite de dizaines de milliers de personnes. (AFP)

La crise au Soudan

Le premier grand bouleversement de la région en 2023 s’est produit au Soudan, où des violences ont éclaté à la mi-avril entre les Forces armées soudanaises et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), déclenchant une vague massive de déplacements vers les pays voisins.

La capitale, Khartoum, la région troublée du Darfour et d’autres parties du pays ont terminé l’année ravagés par les combats et les déplacements massifs, provoquant un effondrement économique, une désintégration du système de santé et un risque croissant de famine.

Le recrutement de combattants étrangers dans l’ensemble du Sahel, dont beaucoup sont des enfants et des agriculteurs démunis poussés au désespoir, fait craindre que le conflit ne s’étende à toute la région, favorisant la prolifération d’armes légères et déstabilisant les États voisins.

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Le conflit au Soudan a ravivé les craintes concernant l’exploitation des enfants par les belligérants pour qu’ils participent aux combats. (Photo, AFP)

L’Arabie saoudite et les États-Unis ont organisé plusieurs séries de pourparlers en vue de parvenir à un cessez-le-feu entre les parties belligérantes du Soudan, tandis que l’Autorité intergouvernementale pour le développement, un bloc commercial composé de huit pays africains, s’est également efforcée de trouver une solution.

En ce qui concerne la résolution interne du conflit, les espoirs initiaux d’un gouvernement non militaire au Soudan ont été pratiquement anéantis après que les militaires ont renversé le gouvernement civil à la fin de 2021.

Les organisations humanitaires ont lancé des appels répétés aux parties belligérantes pour qu’elles cessent de perpétrer des violences contre les civils, en particulier les femmes et les jeunes filles, mettant ainsi en lumière les dimensions humanitaires des troubles.

Par ailleurs, les experts ont mis en garde contre le fait que le conflit et l’effondrement de l’autorité gouvernementale qui en résulte pourraient être exploités par des groupes extrémistes tels que Daech et Al-Qaïda, ou ouvrir la voie à la création de nouvelles organisations radicales ayant des objectifs similaires.

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Les experts ont mis en garde contre le fait que le conflit et l’effondrement de l’autorité gouvernementale qui en résulte pourraient être exploités par des groupes extrémistes tels que Daech et Al-Qaïda afin de réaliser leurs objectifs. (Photo, AFP)

Le coup d’État au Niger

Alors que l’attention se focalisait sur le Soudan, la communauté internationale a été prise au dépourvu en juillet lorsqu’un coup d’État au Niger est venu s’ajouter à une série de prises de pouvoir militaires dans la région, le Mali et le Burkina Faso ayant connu leurs propres coups d’État ces dernières années.

Ce développement a mis en évidence la fragilité des structures de gouvernance au Sahel, ce qui amène à s’interroger sur l’efficacité des efforts internationaux visant à promouvoir la stabilité et les institutions démocratiques.

Le Niger, pays enclavé de 25 millions d’habitants, bénéficiait de programmes occidentaux visant à empêcher les migrants de se rendre plus au nord. Cependant, la junte a tourné le dos à l’Occident, s’alignant sur le sentiment général de l’opinion publique selon lequel peu de cet argent avait été distribué aux communautés locales.

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Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger a pris le pouvoir dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en juillet 2023, exacerbant la crise politique dans la région (Photo, AFP).

Le coup d’État a eu des répercussions plus larges, notamment sur le flux de migrants transitant par la région.

Avant le coup d’État, le Niger avait travaillé avec les gouvernements occidentaux pour gérer ces routes migratoires. En conséquence, les États européens se sont tournés vers la Tunisie et la Libye pour contrôler l’immigration clandestine à travers la mer Méditerranée.

Parallèlement à ces développements, le soutien aux politiciens anti-immigration s’est accru dans toute l’Europe. De leur côté, les modérés ont été contraints de proposer des protections accrues aux frontières et des politiques d’asile révisées pour éviter les défis électoraux.

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Des migrants attendent d’être secourus par le navire de sauvetage Aquarius géré par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières au large de la Libye, en Méditerranée, le 2 août 2017 (Photo, AFP).

Tempêtes et séismes

Outre les conflits et les coups d’État, la nature a montré sa capacité de dévastation en septembre, lorsque le Maroc a été secoué par un tremblement de terre catastrophique et que la Libye a subi des inondations cataclysmiques, faisant des milliers de morts et de nombreux disparus.

Ces deux catastrophes ont déclenché une réponse humanitaire mondiale. Cependant, l’aide apportée aux Marocains en détresse a été très différente de celle apportée à la Libye, qui est restée fermée au monde alors que les milices s’attaquaient à la population locale et au grand nombre de migrants qui transitaient par le pays.

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Un homme fouille les décombres dans le village d’Imi N’Tala, dans le centre du Maroc, le 5 octobre 2023. (Photo, AFP)

Déplacement

Le résultat de ces catastrophes multiples et simultanées a été le déplacement massif de la population du Sahel, la rendant vulnérable à l’exploitation. Les organisations internationales ont notamment attiré l’attention sur le recrutement continu d’enfants soldats dans tout le Sahel.

La propagation de l’exploitation des enfants a ajouté une dimension sinistre à un ensemble déjà complexe de défis et a souligné la nécessité d’une coopération internationale afin deprotéger les plus vulnérables en temps de crise.

Dans le même temps, l’ONU a exprimé son inquiétude face à la crise de la faim qui s’aggrave au Soudan. Cette situation d’urgence humanitaire a renforcé le besoin critique d’assistance et d’aide alimentaire pour répondre aux défis croissants auxquels la population est confrontée.

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Des enfants font la queue pour recevoir de la nourriture dans un centre pour les personnes déplacées par la guerre au Soudan, enjuillet 2023. (Photo, AFP)

En novembre, des avertissements ont de nouveau été lancés quant à la possibilité d’un génocide au Darfour, au Soudan, faisant écho aux tragédies passées dans la région. Selon les analystes, ce développement inquiétant met l’accent sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes du conflit, ce qui a suscité de nouveaux appels en faveur d’initiatives diplomatiques et d’efforts de maintien de la paix.

L’année s’est achevée avec la chute de la ville soudanaise de Wad Madani aux mains des FSR, malgré les récents pourparlers pour un cessez-le-feu et les avertissements préalables des États-Unis. Cette dernière victoire des FSR sur le champ de bataille fait suite à trois jours de combats intenses, qui ont entraîné un exode massif des habitants vers le sud et la suspension des opérations des organisations humanitaires.

Le résultat tragique de ces déplacements massifs de population n’est apparu que trop clairement le 16 décembre dernier, lorsque 61 migrants, pour la plupart originaires du Soudan, du Soudandu Sud, d’Éthiopie et d’Érythrée, se sont noyés dans la mer Méditerranée, au large de la Libye, après que l’embarcation à bord de laquelle ils voyageaient a fait face à des difficultés.

Des signes d’espoir

La seule nouvelle positive émanant de la région dans les derniers jours de 2023 a peut-être été l’aide apportée par les États-Unis pour favoriser la réconciliation entre l’Algérie et le Maroc dans le cadre du conflit du Sahara occidental.

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L’envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura (G), serre la main du chef du Polisario, Brahim Ghali (D), dans la ville algérienne de Tindouf, dans le sud-ouest du pays. (Photo, AFP)

Source de discorde persistante entre les deux voisins arabes, la nature contestée du territoire revêt également une importance pour les acteurs extérieurs en raison de son rôle de point de transit pour les Africains qui migrent vers l’Espagne.

Les analystes estiment que si une leçon peut être tirée des douze derniers mois, c’est bien la nécessité de trouver des solutions globales, qui s’attaquent à la fois aux causes profondes des nombreux conflits simultanés dans le Sahel et à leur impact plus large sur les mouvements migratoires.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le retrait de Soueida fragilise le pouvoir syrien

Cette photographie aérienne montre de la fumée s'élevant au-dessus des bâtiments du village d'al-Mazraa, dans le gouvernorat de Sweida, au sud de la Syrie, alors que les affrontements entre les combattants des tribus bédouines et les hommes armés druzes se poursuivent, le 18 juillet 2025. (AFP)
Cette photographie aérienne montre de la fumée s'élevant au-dessus des bâtiments du village d'al-Mazraa, dans le gouvernorat de Sweida, au sud de la Syrie, alors que les affrontements entre les combattants des tribus bédouines et les hommes armés druzes se poursuivent, le 18 juillet 2025. (AFP)
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  • Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est vu contraint de retirer ses forces du bastion druze de Soueida meurtri par des violences inter-communautaires, poussé par les frappes et menaces israéliennes ainsi que les pressions internationales
  • M. Chareh a reconnu que ses options étaient limitées et qu'il avait le choix entre "une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze" ou "donner la priorité à l'intérêt national"

BEYROUTH: Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est vu contraint de retirer ses forces du bastion druze de Soueida meurtri par des violences inter-communautaires, poussé par les frappes et menaces israéliennes ainsi que les pressions internationales.

Depuis qu'il a pris le pouvoir en décembre après avoir évincé Bachar al-Assad, M. Chareh s'est efforcé de se détacher de son passé de jihadiste et de rétablir l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire morcelé par la guerre civile pendant plus d'une décennie.

Mais le retrait de ses troupes de Soueida dans le sud de la Syrie, déployées pour rétablir l'ordre après des combats entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes, a entamé son influence.

Qu'est ce qui a motivé la décision de M. Chareh? Et les violences répétées impliquant les minorités portent-elles atteinte à son leadership?

- Pressions internationales -

Dans son discours jeudi, M. Chareh a souligné que "l'intervention efficace de la médiation américaine, arabe et turque, avait sauvé la région d'un sort inconnu", quelques heures après des frappes israéliennes contre des cibles du pouvoir à Damas.

Israël, qui affirme soutenir la minorité druze, une branche de l'islam, a menacé d'intensifier ses bombardements si M. Chareh ne retirait pas ses troupes de Soueida, où quatre jours de combats ont fait près de 600 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Les Etats-Unis, qui se sont rapprochés de la Syrie depuis l'arrivée au pouvoir de M. Chareh, ont appelé mercredi les forces gouvernementales à se retirer de Soueida, afin d'apaiser les tensions avec leur allié israélien.

Pour Jamal Mansour, analyste spécialisé dans les études syriennes et israéliennes à l'Université de Toronto, "le retrait a été imposé au pouvoir vu le déséquilibre des forces avec (l'intervention) d'Israël".

"Américains et Israéliens ont poussé (pour un retrait), et le pouvoir a été contraint de battre en retraite (...) car il était incapable de conserver (son contrôle) sur cette région sans payer un prix très élevé qui aurait entraîné une nouvelle intervention israélienne."

- Menaces israéliennes -

M. Chareh a reconnu que ses options étaient limitées et qu'il avait le choix entre "une guerre ouverte avec l'entité israélienne aux dépens de notre peuple druze" ou "donner la priorité à l'intérêt national".

Après l'entrée des troupes à Soueida, Israël a bombardé le QG de l'armée à Damas et les environs du palais présidentiel.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que le retrait avait été obtenu "par la force".

Face à la pression militaire israélienne, une source diplomatique occidentale a déclaré à l'AFP que "Chareh était conscient de la situation. Il est réaliste, il sait que la Syrie est en position de faiblesse et que la meilleure option est de parvenir à un accord avec les Israéliens".

Heiko Wimmen, directeur de l'International Crisis Group pour l'Irak, la Syrie et le Liban, estime que le retrait de Soueida montre que M. Chareh "fait un pas de plus vers l'acceptation de la réalité, à savoir l'influence israélienne aux portes de Damas".

Le pouvoir syrien a reconnu l'existence de négociations indirectes avec Israël, qui occupe une partie du Golan syrien depuis 1967 et a déployé des troupes il y a quelques mois à certains endroits du sud de la Syrie.

Pour Jamal Mansour, les événements de Soueida "placent Israël dans une meilleure position dans les  négociations".

Un accord de normalisation entre les deux pays voisins est peu probable, selon la source diplomatique, mais il est possible pour Israël de parvenir à un accord de sécurité avec la Syrie à des conditions qui lui conviennent.

- Contrôle des factions -

Après près de 14 ans de guerre civile et des décennies de répression sous Assad, M. Chareh veut  satisfaire sa base populaire et aussi unir le pays sous l'autorité de l'Etat.

Mais le retrait de Soueida nuit à ces efforts, déjà sapés par les violences meurtrières en mars contre la minorité alaouite.

Ce retrait jette le doute sur la capacité de M. Chareh à contrôler les diverses factions, notamment les groupes jihadistes, après l'annonce en janvier de la dissolution de tous les groupes armés et leur intégration à l'Etat.

Pour Jamal Mansour, ce qui s'est passé à Soueida "révèle la faiblesse de l'autorité de Chareh". "Le défi pour lui est de pouvoir consolider son autorité" sur ces factions et "de contrôler l'appareil sécuritaire".

Les Kurdes, eux, restent attachés à leur administration autonome dans le nord-est du pays.

Pour Heiko Wimmen, le pouvoir a donné aux Kurdes "de nombreuses raisons d'être très méfiants à l'égard de toute forme d'intégration".


Syrie: affrontements entre combattants tribaux et druzes aux abords de Soueida

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  • Les forces gouvernementales se sont retirées jeudi de la ville à majorité druze de Soueida, le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, affirmant sa volonté d'éviter une "guerre ouverte" avec Israël qui dit vouloir protéger les druzes.
  • Un cessez-le-feu est entré en vigueur mais la présidence syrienne a accusé jeudi soir dans un communiqué les combattants druzes de le violer.

WALGHA: Des affrontements opposent vendredi des combattants tribaux, proches des autorités syriennes, aux groupes druzes aux abords de la ville de Soueida, dans le sud de la Syrie, d'où les forces gouvernementales se sont retirées, ont indiqué à l'AFP une ONG et des sources au sein des belligérants.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état "d'affrontements à l'ouest de Soueida entre des combattants tribaux et des bédouins d'un côté, soutenus par les autorités, et des combattants druzes de l'autre".

Des combattants des deux bords ont confirmé aux correspondants de l'AFP des échanges de tirs.

Les forces gouvernementales se sont retirées jeudi de la ville à majorité druze de Soueida, le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, affirmant sa volonté d'éviter une "guerre ouverte" avec Israël qui dit vouloir protéger les druzes.

Le pouvoir syrien était intervenu dans la région en début de semaine, dans le but affiché de mettre fin à des affrontements entre combattants druzes et tribus bédouines sunnites locales. Les violences ont fait près de 600 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'OSDH, des groupes druzes et des témoins ont accusé les forces gouvernementales de prendre le parti des bédouins et d'avoir commis des exactions lors de leur déploiement à Soueida.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur mais la présidence syrienne a accusé jeudi soir dans un communiqué les combattants druzes de le violer.

Vendredi matin, des combattants de tribus arabes sunnites, qui ont afflué de différentes régions syriennes pour prêter main forte aux bédouins, étaient massés dans plusieurs villages autour de Soueida, selon trois correspondants de l'AFP sur place.

Des tirs et des explosions étaient entendus par intermittence.

Plusieurs combattants druzes ont indiqué au correspondant de l'AFP à Soueida répliquer aux sources de tirs à l'ouest de la ville.

Un chef tribal, Anas Al-Enad, a affirmé au correspondant de l'AFP près du village de Walgha être venu avec ses hommes de la région de Hama (centre) "en réponse aux appels à l'aide des bédouins".

Un correspondant de l'AFP a vu des maisons, des commerces et des voitures brûlés ou encore en train de brûler, dans le village druze de Walgha désormais sous contrôle des forces tribales et des bédouins.

Présente principalement à Soueida, la communauté druze de Syrie comptait avant la guerre civile quelque 700.000 personnes. Cette minorité ésotérique issue d'une branche de l'islam est aussi implantée au Liban et en Israël.


Les ministres des AE du Moyen-Orient soutiennent la sécurité, la stabilité et la souveraineté de la Syrie

 Le ministre des affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le ministre des affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
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  • Les ministres des Affaires étrangères ont salué l'engagement du président syrien à demander des comptes à tous les responsables des violations commises contre les citoyens syriens dans le gouvernorat de Sweida
  • Le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, et ses homologues de Jordanie, des Émirats arabes unis, du Qatar, de Bahreïn, d'Irak, d'Oman, du Koweït, du Liban, d'Égypte et de Turquie ont eu des entretiens intensifs

RIYADH : Les ministres des Affaires étrangères des pays du Moyen-Orient, dont l'Arabie saoudite, ont affirmé leur soutien à la sécurité, à l'unité, à la stabilité et à la souveraineté de la Syrie dans une déclaration commune publiée jeudi.

Le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal bin Farhan, et ses homologues de Jordanie, des Émirats arabes unis, du Qatar, de Bahreïn, d'Irak, d'Oman, du Koweït, du Liban, d'Égypte et de Turquie ont eu des entretiens intensifs sur l'évolution de la situation en Syrie au cours des deux derniers jours.

Les discussions visaient à définir une position commune et à coordonner les efforts pour soutenir le gouvernement syrien dans ses efforts pour reconstruire la Syrie sur des bases qui garantissent sa sécurité, sa stabilité, son unité, sa souveraineté et les droits de tous ses citoyens.

Le prince Faisal s'est entretenu jeudi avec le secrétaire d'État américain Marco Rubio pour souligner l'importance du respect de l'indépendance et de la souveraineté de la Syrie, la nécessité de mettre fin à l'agression israélienne sur le territoire syrien et l'importance d'unir les efforts pour soutenir les mesures prises par le gouvernement syrien pour instaurer la sécurité et faire respecter l'État de droit sur l'ensemble de son territoire.

Les ministres des affaires étrangères ont salué le cessez-le-feu conclu pour mettre fin à la crise dans le gouvernorat de Sweida et ont souligné la nécessité de sa mise en œuvre pour protéger la Syrie, son unité et ses citoyens, empêcher l'effusion de sang syrien et assurer la protection des civils et de l'État de droit.

Ils se sont également félicités de l'engagement pris par le président syrien Ahmad Al-Sharaa de demander des comptes à tous les responsables des violations commises à l'encontre des citoyens syriens dans le gouvernorat de Sweida.

Les ministres ont exprimé leur soutien à tous les efforts visant à instaurer la sécurité et l'État de droit dans le gouvernorat de Sweida et dans l'ensemble de la Syrie.

Ils ont également condamné et rejeté les attaques israéliennes répétées contre la Syrie et ont déclaré qu'elles constituaient des violations flagrantes du droit international et une atteinte manifeste à la souveraineté de la Syrie, qui déstabilise sa sécurité, sa stabilité et son unité et sape les efforts déployés par le gouvernement pour construire une nouvelle Syrie qui réponde aux aspirations et aux choix de son peuple.

Ils ont ajouté que la sécurité et la stabilité de la Syrie sont un pilier de la sécurité et de la stabilité régionales et une priorité commune.

Les ministres ont appelé la communauté internationale à soutenir le gouvernement syrien dans son processus de reconstruction et ont demandé au Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités juridiques et morales afin de garantir le retrait total d'Israël des territoires syriens occupés, la cessation de toutes les hostilités israéliennes contre la Syrie et de toute ingérence dans ses affaires, ainsi que la mise en œuvre de la résolution 2766 et de l'accord de désengagement de 1974.