Situation toujours catastrophique à Gaza, une résolution de l'ONU exige plus d'aide

Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies votent sur une proposition visant à exiger qu'Israël et le Hamas autorisent l'accès de l'aide à la bande de Gaza - par voie terrestre, maritime et aérienne - et mettent en place un contrôle de l'aide humanitaire par l'ONU, lors d'une réunion au siège de l'ONU à New York, le 22 décembre 2023. (Reuters)
Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies votent sur une proposition visant à exiger qu'Israël et le Hamas autorisent l'accès de l'aide à la bande de Gaza - par voie terrestre, maritime et aérienne - et mettent en place un contrôle de l'aide humanitaire par l'ONU, lors d'une réunion au siège de l'ONU à New York, le 22 décembre 2023. (Reuters)
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Publié le Samedi 23 décembre 2023

Situation toujours catastrophique à Gaza, une résolution de l'ONU exige plus d'aide

  • Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre depuis le 7 octobre, ont réaffirmé jeudi leurs conditions divergentes en vue d'une trêve humanitaire
  • Les services des Nations unies continuent eux d'alerter sur la crise humanitaire dans laquelle s'enfonce la bande de Gaza

NATIONS-UNIES: Bombardements et opérations au sol de l'armée israélienne contre le Hamas palestinien se sont poursuivis vendredi dans le bande de Gaza, où la situation humanitaire demeure catastrophique, le Conseil de sécurité de l'ONU exigeant l'acheminement "à grande échelle" d'aide humanitaire dans le territoire assiégé.

Adoptée après des négociations acharnées, et après plusieurs reports du vote pour éviter un véto américain, cette résolution "exige de toutes les parties qu'elles autorisent et facilitent l'acheminement immédiat, sûr et sans entrave d'une aide humanitaire à grande échelle" à Gaza.

Le texte demande aussi de "prendre de toute urgence" des mesures à cet égard pour "créer les conditions d'une cessation durable des hostilités". Pour éviter un nouveau véto américain, elle ne mentionne donc pas la "cessation urgente et durable des hostilités" présente dans le texte initial.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a réagi dans la foulée en affirmant sur X que son pays continuerait "pour des raisons de sécurité" à inspecter tout l'aide humanitaire entrant à Gaza.

Côté palestinien, l'ambassadeur à l'ONU Riyad Mansour a salué "un pas dans la bonne direction", tout en insistant sur la nécessité d'un "cessez-le-feu immédiat", comme le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Estimant que la façon dont Israël menait son "offensive" créait des "obstacles massifs" à la distribution d'aide, ce dernier a estimé que seul un cessez-le-feu pourrait "commencer à répondre aux besoins désespérés de la population de Gaza".

Aide insuffisante

Israël a promis de détruire le Hamas, classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, en représailles à l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste sur son sol, qui a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur le bilan israélien. Les commandos palestiniens ont aussi enlevé environ 250 personnes, dont 129 sont toujours retenues à Gaza, d'après Israël.

Les opérations militaires israéliennes menées en représailles ont fait 20.057 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et plus de 50.000 blessés, selon le dernier bilan du gouvernement du Hamas.

Sur le plan humanitaire, l'aide entre au compte-gouttes sur l'étroite bande de terre assiégée et désormais en ruine.

"Je n'ai pas peur d'apporter de l'aide dans Gaza. Si on me laissait rentrer, je remonterais jusqu'au nord (de la bande de Gaza). On attend ici depuis des heures", a déclaré vendredi à une journaliste de l'AFP le chauffeur d'un convoi, Saïd Abdel Hamid, au point de passage de Kerem Shalom (Karem Abou Salem en arabe).

Farine, matelas, couvertures, denrées alimentaires: à Kerem Shalom et à Rafah, l'autre point de passage que peuvent emprunter les convois humanitaires depuis l'Egypte, l'aide humanitaire reste largement insuffisante, alertent ONG et organisations de l'ONU.

Combats de rue

Sur le terrain, selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 410 Palestiniens ont été tués ces dernières 48 heures dans la bande de Gaza, dont 16 vendredi dans un bombardement qui a touché une maison à Jabaliya (nord) et cinq, dont quatre membres d'une même famille y compris une fillette, dans une frappe contre une voiture à Rafah (sud).

Outre les bombardements aériens, l'armée israélienne a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans le nord du territoire qui lui a permis d'avancer vers le sud et de prendre plusieurs secteurs. Mais l'armée a aussi perdu au total 139 soldats à Gaza.

Dans des quartiers de Gaza-ville, dont celui de Choujaiya, les combats entre soldats et combattants ont lieu de rue en rue, souvent d'immeuble en immeuble. Israël annonce régulièrement la destruction de tunnels, d'infrastructures du Hamas et la saisie d'armes, tandis que le mouvement palestinien annonce la destruction de chars et de véhicules militaires israéliens.

Depuis plusieurs semaines, les organisations de l'ONU ne cessent d'alerter sur la situation catastrophique de la population civile dans le territoire pauvre et exigu où les bombardements israéliens ont détruit des quartiers entiers et déplacé 1,9 million de personnes, soit 85% de la population d'après l'ONU.

Un otage israélo-américain annoncé mort par son kibboutz et l'armée

L'armée israélienne et le kibboutz de Nir Oz ont annoncé vendredi qu'un otage israélo-américain était mort lors de son enlèvement le 7 octobre pendant l'attaque du Hamas sur le sol israélien.

Sa dépouille se trouve toujours dans la bande de Gaza, selon le kibboutz.

Gadi Haggaï, 73 ans, "a été tué le 7 octobre au kibboutz. Son corps a été ramené par les terroristes dans la bande de Gaza où il est retenu", a indiqué Nir Oz dans un communiqué, sans préciser comment la nouvelle de la mort lui avait été transmise.

L'armée israélienne a confirmé qu'il était mort le 7 octobre.

Le président américain Joe Biden a dit avoir "le coeur brisé par la nouvelle".

"En train de mourir"

L'armée a donné vendredi un nouvel ordre d'évacuation aux habitants du camp de réfugiés de Bureij (centre) et des quartiers alentours. "Pour votre sécurité, vous devez vous rendre immédiatement à Deir el-Balah", plus au sud.

"Ils nous ont demandé de partir, alors nous sommes allés à l'hôpital al-Chifa, puis au camp de Nuseirat où nous sommes restés un mois et demi, et maintenant nous nous dirigeons vers Rafah. Ils nous disent que c'est sûr, mais il n'y a pas d'endroit sûr", a déclaré à l'AFPTV vendredi Salem Youcef, un Palestinien contraint de quitter le camp de Bureij.

"Mon message au monde est qu'ils nous regardent, qu'ils nous voient, qu'ils constatent que nous sommes en train de mourir. Pourquoi n'y prêtent-ils pas attention?", a aussi lancé Walaa Al-Medini, une déplacé palestino-égyptienne, expliquant avoir perdu sa fille dans un bombardement à Choujaiya.

Les habitants de Gaza vont être confrontés à des risques élevés d'insécurité alimentaire, voire de famine, au cours des six prochaines semaines, avait averti jeudi un rapport du système de surveillance de la faim de l'ONU. De plus, seuls neuf des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent encore partiellement, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Intransigeance

Dans ce contexte, les efforts des médiateurs égyptien et qatari se poursuivent pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve, après celle d'une semaine fin novembre qui avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël et l'acheminement de davantage d'aide.

Mais les belligérants restent intransigeants: le Hamas exige un arrêt des combats avant toute négociation sur les otages. Israël est ouvert à l'idée d'une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant "l'élimination" du Hamas.

Le conflit ravive en outre les tensions dans la région et vendredi, l'armée israélienne a annoncé qu'un de ses soldats avait été tué et un autre sérieusement blessé par des tirs depuis le Liban voisin.

Les deux soldats ont été touchés par les tirs lors d'une "activité opérationnelle" dans la zone de Shtoula, près de la frontière libanaise, a précisé l'armée dans un communiqué, alors que les tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas, sont quasi-quotidiens.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.