Les Houthis promettent d'attaquer les forces maritimes dirigées par les États-Unis en mer Rouge

Un hélicoptère militaire houthi survole le cargo Galaxy Leader en mer Rouge, le 20 novembre 2023 (Photo, Reuters).
Un hélicoptère militaire houthi survole le cargo Galaxy Leader en mer Rouge, le 20 novembre 2023 (Photo, Reuters).
Le 16 décembre 2023, le destroyer lance-missiles Arleigh Burke USS Carney a abattu en mer Rouge plus d'une douzaine de drones lancés depuis les zones du Yémen contrôlées par les Houthis (Photo, AFP).
Le 16 décembre 2023, le destroyer lance-missiles Arleigh Burke USS Carney a abattu en mer Rouge plus d'une douzaine de drones lancés depuis les zones du Yémen contrôlées par les Houthis (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

Les Houthis promettent d'attaquer les forces maritimes dirigées par les États-Unis en mer Rouge

  • Lloyd Austin, a annoncé la création d'une force multinationale dirigée par les États-Unis pour protéger les navires naviguant en mer Rouge contre les assauts des Houthis
  • Human Rights Watch accuse les milices d'étendre la répression contre les femmes et les défenseurs des droits de l'homme

AL-MUKALLA: Les Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont promis mardi de frapper les troupes maritimes de la mer Rouge dirigées par les États-Unis si elles cherchaient à empêcher la milice d'appliquer son embargo sur tous les navires à destination d'Israël.

Mohammed Abdel Sallam, négociateur principal des Houthis, a déclaré que le groupe continuerait à bloquer la mer Rouge aux navires se dirigeant vers Israël et qu'il attaquerait toutes les forces qui tenteraient d'entraver la milice.

«Quiconque tente d'intensifier la confrontation doit payer les conséquences de ses actes, et la coalition américaine consiste à défendre Israël et à militariser la mer sans raison, et cela n'empêchera pas le Yémen de poursuivre ses activités légales de soutien à Gaza», a-t-il ajouté sur X.

Les Houthis ont tiré des missiles balistiques et des drones sur des navires commerciaux et des bateaux de la marine qui navigueraient vers Israël en mer Rouge. La milice affirme que ses attaques visent à forcer Israël à cesser ses bombardements sur Gaza et à permettre l'entrée de nourriture et d'eau dans la bande assiégée.

Le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a annoncé lundi la création d'une force multinationale dirigée par les États-Unis pour protéger les navires naviguant en mer Rouge contre les assauts des Houthis.

Le chef des Houthis, Mohammed al-Bukhaiti, a signalé que les troupes internationales n'empêcheraient pas la milice de prendre pour cible les navires en mer Rouge.

«Même si l'Amérique réussit à rallier le monde entier, nos opérations militaires se poursuivront jusqu'à ce que les crimes génocidaires à Gaza cessent et que la nourriture, les médicaments et le carburant soient autorisés à entrer pour son peuple assiégé, quels que soient les sacrifices que cela nous coûtera», a-t-il déclaré.

Les menaces des Houthis ont été proférées le lendemain de la visite d’Aïdarous al-Zoubaïdi, vice-président du Conseil présidentiel du Yémen, reconnu par la communauté internationale et président du Conseil de transition du Sud, favorable à l'indépendance, et de hauts responsables militaires yéménites sur l'île de Mayyun, également connue sous le nom d'île de Perim, d'une importance stratégique, dans le détroit de Bab al-Mandab, à l'entrée sud de la mer Rouge.

Al-Zubaidi aurait déclaré que les troupes «participeront à toute initiative ou coalition multilatérale visant à protéger les routes maritimes mondiales», contredisant apparemment la déclaration du ministère de la Défense selon laquelle le Yémen ne se joindra pas aux forces maritimes dirigées par les États-Unis.

Maltraitances houthies

Human Rights Watch a accusé mardi les Houthis d'étendre la répression à l'encontre des femmes et des militants des droits de l'homme.

Niku Jafarnia, chercheuse sur le Yémen et le Bahreïn à HRW, a déclaré que la répression exercée par les Houthis à l'encontre des militants des droits de l'homme et des défenseurs des droits des femmes dans le nord du Yémen avait atteint des niveaux «terrifiants», citant le cas de la militante Fatima Saleh Mohammed al-Arwali, qui a été condamnée à mort par un tribunal houthi sur la base d'accusations d'espionnage.

Jafarnia a déclaré dans un communiqué: «Les Houthis rendent peu à peu la vie invivable pour les femmes et les défenseurs des droits de l'homme dans leurs territoires.»

La famille d'Al-Arwali, qui est basée aux Émirats arabes unis, a affirmé au groupe de défense des droits de l'homme que les Houthis l'avaient enlevée, l'avaient maltraitée et lui avaient refusé des médicaments. Les membres de sa famille ont ajouté qu'ils avaient peur de rentrer chez eux à cause des représailles des Houthis.

Mohammed, le frère d'Al-Arwali, a révélé à HRW: «Ma mère est une vieille femme qui voit sa fille unique détenue, torturée et condamnée à mort.  Les enfants de la famille sont choqués par ce qui s'est passé.

«Toute la famille a peur de ce qui arrivera à Fatima et de ce qui nous arrivera si nous rentrons chez nous au Yémen», a-t-il insisté.

Al-Arwali a été enlevée par les Houthis en août 2022 à un poste de contrôle d’Al Hawban, à Taïz, et emmenée à Sanaa, où elle a été détenue pendant des mois avant d'être jugée. Elle a été condamnée à mort par un tribunal de Sanaa dirigé par les Houthis au début du mois pour avoir prétendument travaillé avec la Coalition pour le rétablissement de la légitimité au Yémen.

HRW a demandé aux Houthis de revenir sur leur décision et de cesser de persécuter les militants de la liberté d'expression et des droits de la femme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".