BEYROUTH : Une mission de sécurité judiciaire française va interroger l'ancien PDG de Nissan, Carlos Ghosn, détenteur des nationalités libanaise et française.
La mission arrivera au Liban le 18 janvier pour interroger le fugitif de 66 ans.
Une source judiciaire a déclaré à Arab News: «Le procureur de cassation, le juge Imad Kabalan, est celui qui interrogera Ghosn, et la délégation française a le droit de participer à l'interrogatoire.»
La source a ajouté que l'interrogatoire faisait partie de l'affaire française contre Ghosn concernant un prétendu détournement de fonds Renault lors d'une fête d'anniversaire qu'il a organisée pour sa femme, Carole, au château de Versailles.
Ghosn est l'un des cadres supérieurs les plus importants de l'industrie automobile mondiale. Il a sauvé Nissan, l’un des plus grands constructeurs automobiles japonais, de la faillite en 2000.
Il a présidé l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, la plus grande du genre dans l'industrie automobile. Les autorités japonaises ont arrêté Ghosn en 2018 pour des infractions financières et il a été emprisonné pendant 130 jours. Il a déménagé au Japon à la fin des années 1990 et a révolutionné la pratique de la gestion d'entreprise.
En mars 2019, après que Ghosn ait été assigné à résidence au Japon, il a fui le pays et est entré au Liban via Istanbul. Les autorités libanaises ont été critiquées pour avoir refusé de remettre Ghosn aux autorités japonaises. Mais les responsables ont affirmé qu’étant un citoyen libanais, il devrait être jugé sur le sol libanais par la justice libanaise.
Les autorités françaises ont ouvert au moins deux enquêtes liées à Ghosn, dont l'une est liée à des transactions suspectes chez Renault, en plus des paiements suspects pour des voyages et des événements spéciaux payés par la société holding Renault-Nissan, basée aux Pays-Bas. La seconde enquête est centrée sur l'utilisation abusive des fonds de l'entreprise pour payer la fête de Versailles.
Les tribunaux libanais avaient précédemment nié une action en justice intentée contre Ghosn par des militants libanais affirmant qu’il était entré en Israël – un État ennemi. Le pouvoir judiciaire a déclaré que son entrée en Israël était «dépassée».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com