L'Arabie saoudite dénonce la politique de « deux poids, deux mesures » dans la réponse du monde à la guerre entre Israël et le Hamas

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, lors du sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) consacré à la crise de Gaza, à Riyad, en Arabie saoudite. (Reuters)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, lors du sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) consacré à la crise de Gaza, à Riyad, en Arabie saoudite. (Reuters)
Short Url
Publié le Dimanche 12 novembre 2023

L'Arabie saoudite dénonce la politique de « deux poids, deux mesures » dans la réponse du monde à la guerre entre Israël et le Hamas

  • La réforme de la structure de sécurité mondiale est « absolument nécessaire », a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères à Arab News
  • Le Royaume et d'autres pays musulmans ont appelé à l'arrêt immédiat des opérations militaires à Gaza, rejetant la justification par Israël de ses actions contre les Palestiniens comme étant de l'autodéfense

RIYAD : L'Arabie saoudite a dénoncé samedi la politique de « deux poids, deux mesures » dans la réponse du monde à la guerre entre Israël et le Hamas, affirmant qu'Israël bénéficiait d'un laissez-passer pour les violations du droit international.

« Nous observons cette politique de deux poids deux mesures et nous réévaluons en conséquence la crédibilité des systèmes internationaux », a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'un sommet extraordinaire islamo-arabe à Riyad.

Il a ajouté : « S'il n'y a pas d'engagement liant tout le monde à ces fondements, il est difficile de les qualifier d’unificateurs ».

Lors de ce sommet, le Royaume et d'autres pays musulmans ont appelé à l'arrêt immédiat des opérations militaires à Gaza, rejetant la justification par Israël de ses actions contre les Palestiniens comme étant de l'autodéfense.

Interrogé par Arab News sur l'espoir de voir un bloc arabe ou islamique faire pression sur le Conseil de sécurité de l'ONU, ou sur le fait que l'organe de l'ONU « continuera de manquer à ses devoirs envers la Palestine », le prince Faisal a déclaré que « la Ligue arabe avait parrainé une résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui a délivré un message très fort ».

Le bloc « a souligné l'incapacité du Conseil de sécurité des Nations unies à assumer ses responsabilités, ce qui met en lumière l'ensemble de la situation et la nécessité de réformer la structure de la sécurité internationale », a-t-il ajouté.

Le prince Faisal a indiqué que le Conseil de sécurité avait montré qu'il n'était pas en mesure de répondre aux attentes de la communauté internationale et qu'une réforme était absolument nécessaire.

La structure de sécurité mondiale fait l'objet d'une évaluation « car si la communauté internationale n'est pas en mesure de demander des comptes à Israël, beaucoup d'entre nous douteront que les paramètres de l'ordre international établi soient réellement fonctionnels et efficaces", a ajouté le plus haut diplomate du Royaume.

Auparavant, le sommet avait exhorté la Cour pénale internationale à enquêter sur « les crimes de guerre et contre l'humanité commis par Israël » dans les territoires palestiniens, selon un communiqué final.

Des dizaines de dirigeants, dont le président iranien Ebrahim Raisi, le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et le président syrien Bachar Assad, qui a été réintégré dans la Ligue arabe cette année, ont participé au sommet.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a affirmé la « condamnation et le rejet catégorique par le Royaume de cette guerre barbare contre ses frères en Palestine. »

Dans son discours au sommet, il a déclaré : « Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire qui prouve l'échec du Conseil de sécurité et de la communauté internationale à mettre fin aux violations flagrantes des lois internationales par Israël. »

Le président Mahmoud Abbas a déclaré que les Palestiniens étaient confrontés à une « guerre génocidaire » et a exhorté les États-Unis à mettre fin à « l'agression » israélienne.

Le Moyen-Orient est en proie à des tensions depuis que les combattants du Hamas se sont déchaînés sur Israël le 7 octobre, tuant 1 200 personnes.

L'assaut israélien sur Gaza a tué 11 078 personnes jusqu'à vendredi, dont 40 % d'enfants, selon les autorités palestiniennes.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Short Url
  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Short Url
  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
Short Url
  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".