RIYAD : L'Arabie saoudite a dénoncé samedi la politique de « deux poids, deux mesures » dans la réponse du monde à la guerre entre Israël et le Hamas, affirmant qu'Israël bénéficiait d'un laissez-passer pour les violations du droit international.
« Nous observons cette politique de deux poids deux mesures et nous réévaluons en conséquence la crédibilité des systèmes internationaux », a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'un sommet extraordinaire islamo-arabe à Riyad.
Il a ajouté : « S'il n'y a pas d'engagement liant tout le monde à ces fondements, il est difficile de les qualifier d’unificateurs ».
Lors de ce sommet, le Royaume et d'autres pays musulmans ont appelé à l'arrêt immédiat des opérations militaires à Gaza, rejetant la justification par Israël de ses actions contre les Palestiniens comme étant de l'autodéfense.
Interrogé par Arab News sur l'espoir de voir un bloc arabe ou islamique faire pression sur le Conseil de sécurité de l'ONU, ou sur le fait que l'organe de l'ONU « continuera de manquer à ses devoirs envers la Palestine », le prince Faisal a déclaré que « la Ligue arabe avait parrainé une résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui a délivré un message très fort ».
Le bloc « a souligné l'incapacité du Conseil de sécurité des Nations unies à assumer ses responsabilités, ce qui met en lumière l'ensemble de la situation et la nécessité de réformer la structure de la sécurité internationale », a-t-il ajouté.
Le prince Faisal a indiqué que le Conseil de sécurité avait montré qu'il n'était pas en mesure de répondre aux attentes de la communauté internationale et qu'une réforme était absolument nécessaire.
La structure de sécurité mondiale fait l'objet d'une évaluation « car si la communauté internationale n'est pas en mesure de demander des comptes à Israël, beaucoup d'entre nous douteront que les paramètres de l'ordre international établi soient réellement fonctionnels et efficaces", a ajouté le plus haut diplomate du Royaume.
Auparavant, le sommet avait exhorté la Cour pénale internationale à enquêter sur « les crimes de guerre et contre l'humanité commis par Israël » dans les territoires palestiniens, selon un communiqué final.
Des dizaines de dirigeants, dont le président iranien Ebrahim Raisi, le président turc Recep Tayyip Erdogan, l'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et le président syrien Bachar Assad, qui a été réintégré dans la Ligue arabe cette année, ont participé au sommet.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane a affirmé la « condamnation et le rejet catégorique par le Royaume de cette guerre barbare contre ses frères en Palestine. »
Dans son discours au sommet, il a déclaré : « Nous sommes confrontés à une catastrophe humanitaire qui prouve l'échec du Conseil de sécurité et de la communauté internationale à mettre fin aux violations flagrantes des lois internationales par Israël. »
Le président Mahmoud Abbas a déclaré que les Palestiniens étaient confrontés à une « guerre génocidaire » et a exhorté les États-Unis à mettre fin à « l'agression » israélienne.
Le Moyen-Orient est en proie à des tensions depuis que les combattants du Hamas se sont déchaînés sur Israël le 7 octobre, tuant 1 200 personnes.
L'assaut israélien sur Gaza a tué 11 078 personnes jusqu'à vendredi, dont 40 % d'enfants, selon les autorités palestiniennes.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com