BEYROUTH: Le grand mufti du Liban, le cheikh Abdel Latif Derian, a exprimé jeudi l'espoir que les sommets des nations arabes et islamiques organisés par l'Arabie saoudite ce week-end pour discuter du conflit de Gaza aboutiront à des résultats positifs.
Derian a affirmé que le Liban et son peuple sont solidaires du peuple palestinien.
Ces commentaires ont été faits alors que des dizaines de personnes manifestaient devant Dar al-Fatwa à Beyrouth jeudi, obligeant l'ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, à reporter la visite qu'elle devait rendre au chef religieux.
Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et scandé des slogans accusant les États-Unis d'être «complices des massacres perpétrés par Israël contre les Palestiniens de la bande de Gaza».
Un manifestant a déclaré: «Nous sommes ici pour empêcher l'ambassadrice des États-Unis de rencontrer le mufti. Elle ne doit pas être reçue ou accueillie.»
Le service de presse de Dar al-Fatwa a déclaré que la visite de Shea avait été reportée à la demande de son bureau.
L'ambassadrice américaine se serait entretenue avec des responsables libanais pour discuter de l'abstention du Liban de soutenir le Hamas lors du sommet arabe.
Selon sa position officielle, le Liban «condamne fermement la guerre génocidaire commise par Israël à Gaza et souligne la nécessité d'œuvrer au niveau international afin de pousser Israël à adopter un cessez-le-feu immédiat».
Dans une déclaration faite jeudi, Derian a signalé qu'il était important que les États-Unis mettent fin à leur soutien à l'agression israélienne dans la bande de Gaza.
Il a appelé Washington à faire pression sur Israël pour qu'il impose un cessez-le-feu, qu'il adopte une trêve humanitaire et qu'il permette l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations touchées à Gaza.
Les menaces de lancer «des bombes sismiques ou atomiques sur Gaza n'effrayeront pas les nations arabes et islamiques, mais renforceront leur foi en leurs droits», a averti Derian.
Il a ajouté que les problèmes de la région ne seront résolus que lorsque le peuple palestinien opprimé sera traité équitablement.
«La justice ne prévaudra que par l'établissement d'une Palestine libre et indépendante, avec Jérusalem comme capitale, ses mosquées et ses églises, afin que la Palestine puisse rester la terre de la paix et de la coexistence dans la région», a-t-il précisé.
Derian a mis en garde contre la poursuite de l'agression israélienne au Liban-Sud, affirmant que le peuple libanais «reste uni contre la criminalité brutale et barbare qui se manifeste par le meurtre d'enfants et de femmes».
Journalistes palestiniens tués
Les tensions se sont accrues à la frontière sud du Liban, l'artillerie israélienne ayant pris pour cible jeudi les abords des villages libanais de Rmeich, Aïta al-Chab, Ramyah et Bait Lif.
Les forces israéliennes ont frappé la zone d'El-Kroum, à la périphérie du village de Mhaibib, avec un missile de drone.
Des incendies ont également éclaté dans les villages de Ramyah et d’Aïta al-Chab après des tirs d'obus incendiaires israéliens.
Le Hezbollah a pris pour cible l'avant-poste israélien de Zarit, y mettant le feu. Il a également pris pour cible un avant-poste israélien dans le village libanais occupé de Hounin et l'avant-poste de Ramim situé face au village de Markaba, ce qui a conduit l'armée israélienne à bombarder les abords des villages de Houla et de Markaba.
Les médias israéliens ont rapporté qu'un missile anti-blindage a été lancé depuis le Liban en direction de Margaliot, dans la région de Galilée.
Des avions de reconnaissance israéliens ont été vus au-dessus de nombreux villages du sud du Liban, ainsi que des villages adjacents à la Ligne Bleue jusqu'à Tyr, et au-dessus de la rivière Litani.
Pendant ce temps, des dizaines de journalistes, de personnalités des médias et de photographes se sont rassemblés devant le monument des martyrs dans le centre de Beyrouth, dans le cadre d'une manifestation organisée par l'Ordre des journalistes, le Syndicat des rédacteurs de presse et l'Union des photographes de presse au Liban.
Le rassemblement a eu lieu après que le nombre de journalistes palestiniens tués s'est élevé à 42, dont le reporter et photographe libanais Issam Abdallah, tué par une frappe de l'armée israélienne alors qu'il travaillait à la frontière méridionale du Liban.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com