Conflit Israël-Hamas: Le Liban pris entre deux feux

Des sauveteurs du comité sanitaire islamique du Hezbollah inspectent l'épave d'un véhicule dans lequel des civils ont été tués lors d'une frappe israélienne dans le sud du Liban (Photo, AFP).
Des sauveteurs du comité sanitaire islamique du Hezbollah inspectent l'épave d'un véhicule dans lequel des civils ont été tués lors d'une frappe israélienne dans le sud du Liban (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 08 novembre 2023

Conflit Israël-Hamas: Le Liban pris entre deux feux

  • Le Hezbollah subit la pression de l’«axe de la résistance» soutenu par l'Iran pour jouer un rôle de premier plan dans le conflit en cours
  • L'ouverture d'un nouveau front contre Israël impliquerait l'utilisation d'armes et d'effectifs, ce qui entraînerait des représailles de la part des États-Unis

DUBAI: Les échanges meurtriers entre l'armée israélienne et les membres de la milice libanaise du Hezbollah se sont succédé à une fréquence alarmante au cours des dernières semaines, suscitant la tension et l'inquiétude non seulement des habitants des deux pays, mais aussi de ceux de l'ensemble de la région du Moyen-Orient.

Les zones situées le long de la frontière entre les deux pays ont été les plus touchées par les hostilités, déclenchées par les bombardements israéliens en cours sur la bande de Gaza, à la suite des attaques meurtrières du 7 octobre menées par le Hamas dans le sud d'Israël.

La mesure dans laquelle le Hezbollah est prêt à s'engager dans un conflit armé avec Israël fait l'objet d'intenses spéculations. La pression monte sur le groupe et ses alliés palestiniens pour qu'ils ouvrent un nouveau front contre Israël dans le sud du Liban, mais leur crainte d'épuiser leur précieux arsenal de guerre et de s'exposer à des représailles militaires massives de la part des États-Unis est tout aussi grande.

Nasrallah a averti que si les États-Unis intervenaient directement dans la guerre, les Américains pourraient s'attendre à des attaques contre leurs bases militaires en Syrie, en Irak et ailleurs (Photo, AFP).

«En regardant l'horreur de l'attaque israélienne sur Gaza, de nombreux Libanais revivent le cauchemar de la destruction de leur propre pays lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah en juillet-août 2006», a écrit l'économiste libanais Nadim Chehadi dans une tribune récente.

Après avoir déjà déployé deux groupes d'intervention de porte-avions en Méditerranée orientale au début du siège de Gaza, menés par l'USS Gerald R. Ford et l'USS Dwight D. Eisenhower, les États-Unis ont maintenant envoyé un sous-marin lanceur de missiles guidés de classe Ohio pour contribuer à la dissuasion d'une guerre régionale.

«Le Hezbollah est confronté à la pression de l'axe de la résistance, comme le Hamas et d'autres Palestiniens, qui croient que le Hezbollah devrait jouer un rôle de premier plan dans la prochaine phase», a expliqué à Arab News, Mohanad Hage Ali, chercheur au Carnegie Middle East Center.

Quels que soient les calculs stratégiques du Hezbollah, le coût humain et matériel des échanges quasi-quotidiens entre ses combattants et les forces israéliennes ne cesse d'augmenter.

Ce dimanche, une femme et trois enfants ont été tués par une frappe de drone israélienne dans le sud du Liban. L'agence de presse nationale libanaise a déclaré que les quatre victimes étaient la sœur d'un correspondant de la radio locale et ses trois petits-enfants, âgés de 10, 12 et 14 ans.

Les échanges d’attaques israélo-libanaises ont fait craindre que la guerre menée par Israël contre le Hamas ne soit pas efficace (Photo, AFP).

Najib Mikati, Premier ministre intérimaire du Liban, a condamné l'attaque israélienne en la qualifiant de «crime odieux» et a déclaré que le gouvernement déposerait une plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies.

Peu après l'attaque, le Hezbollah a indiqué avoir tiré des roquettes Katioucha sur la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d'Israël. Dans un communiqué, le groupe a déclaré qu'il ne tolérerait pas les attaques contre les civils et que sa riposte serait «ferme et forte».

Plus tôt dans la journée de dimanche, quatre secouristes ont été blessés lors d'un bombardement israélien dans le sud du Liban, qui a touché deux ambulances, selon les médias d'État.

«Ce qui se passe est infernal, c'est le mal, tant à Gaza que pour les civils qui meurent ici au Liban», a déclaré à Arab News Ali, 43 ans, un homme d'affaires de Dahieh, une banlieue à majorité chiite située au sud de Beyrouth.

Depuis le 7 octobre, au moins 81 personnes ont été tuées du côté libanais lors d'accrochages transfrontaliers, selon l'agence de presse AFP. Ce chiffre inclut 59 combattants du Hezbollah.

Trois de ces décès sont survenus dimanche, selon des sources du Hezbollah.

Un Libanais voit sa maison détruite lors de l'offensive israélienne de l'été contre le Hezbollah (Photo, AFP).

Pendant ce temps, six soldats et deux civils ont été tués du côté israélien, selon les déclarations des forces de défense israéliennes (FDI).

Les échanges d’attaques à la frontière israélo-libanaise, malgré la présence de la force de maintien de la paix des Nations unies (Finul) dans la région, font craindre que l'utilisation d'une force écrasante par Israël pour détruire le Hamas à Gaza ne déclenche une conflagration plus large, impliquant non seulement le Liban, mais aussi la Syrie, l'Irak, le Yémen et même l'Iran.

Dans son premier discours depuis le siège de Gaza par Israël, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde vendredi Israël contre la «folie» d'une attaque contre le Liban, estimant que l'arrêt de son «agression contre Gaza» permettrait d'éviter un conflit régional.

Il a averti qu'Israël commettrait «la plus grande bêtise de son histoire» s'il lançait une attaque contre ses combattants. Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, a répliqué avec sa propre hyperbole: «Ne nous mettez pas à l'épreuve. Une erreur aura un prix que vous ne pouvez même pas imaginer.»

De nombreux partisans de Nasrallah s'attendaient à ce qu'il annonce dans son discours que le Hezbollah allait s'impliquer directement dans le conflit au lieu de se contenter de lancer des attaques sporadiques.

Cependant, le consensus général au Liban, basé uniquement sur les paroles de Nasrallah, est que le Hezbollah ne sacrifiera pas beaucoup de sang et d'argent dans une guerre qui n'est pas directement liée aux intérêts du groupe ou du régime iranien.

Ceux qui s'opposent au Hezbollah aujourd'hui diront: «Vous voyez, ils n'ont pas défendu la cause qu'ils revendiquent», a signalé Ali, l'homme d'affaires. Et s'il entre en guerre, ils diront: «Vous voyez, il a entraîné le Liban dans la guerre

Se référant à un accord conclu en 2022 entre le Liban et Israël sous l'égide des États-Unis, Ali a précisé: «C'est regrettable, car nous commencions tout juste à progresser avec Washington, en particulier après les différends sur les frontières maritimes qu'ils ont négociés.

De la fumée noire s'élève après une frappe aérienne israélienne à la périphérie d’Aïta al-Chaab, un village libanais frontalier avec Israël (Photo, AFP).

«Il semble que nous soyons revenus à la case départ», a-t-il estimé.

Nasrallah est la figure politique la plus importante de l’«axe de la résistance», qui se compose de milices soutenues par l'Iran en Syrie, au Yémen, en Irak et au Liban et qui partagent les mêmes sentiments et idéologies anti-américains et anti-israéliens.

Ces milices souhaitent sans doute voir le Hezbollah intensifier ses attaques contre Israël afin de détourner le personnel et le matériel des forces de défense israéliennes de l'effort de guerre contre le Hamas et de ralentir son offensive à Gaza. Mais une telle décision ne serait pas sans risques importants pour le Hezbollah et le Liban.

«Si l'on regarde bien, il semble que le Hezbollah ait adopté une position gouvernementale», a mentionné Hage Ali, du Carnegie Middle East Center.

«Mais en même temps, étant donné son engagement dans le conflit au sud du Liban avec ses attaques contre les positions israéliennes, il semble que le Hezbollah soit en train d'acquérir la capacité de s'engager dans un conflit plus large», a-t-il expliqué.

EN CHIFFRES

- 4 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire, dont 1,5 million de Syriens.

- 80% des Libanais vivent dans la pauvreté.

- 36% des Libanais vivent en dessous du seuil d'extrême pauvreté.

- 29,6% taux de chômage en 2022.

Source: Banque mondiale, Commission européenne

«Le Hezbollah est soumis à une forte pression. D'une part, il doit tenir compte de la menace                américaine: S'il intervient, il sera la cible de frappes américaines», a jugé Hage Ali.

«D'autre part, les alliés libanais du Hezbollah, ses amis et ses électeurs font pression pour qu'il se retire et épargne au Liban une destruction qui aurait un impact à long terme sur la population», a-t-il ajouté.

«Je pense que, stratégiquement, le Hezbollah paiera un lourd tribut s'il se tient à l'écart et ne se joint pas au conflit en lançant des attaques de plus grande envergure contre Israël. Soit il le fait maintenant, soit il se retrouvera dans une position très difficile lors de la phase suivante», a-t-il estimé.

Dans son discours de vendredi, Nasrallah a reconnu les risques d'une guerre régionale, mais il a déclaré que le Hezbollah, qui est bien mieux équipé que le Hamas, avec des missiles sophistiqués et précis et des combattants très entraînés, était prêt à faire face à une escalade des tensions.

«Tous les choix sont possibles et nous pouvons y recourir à tout moment», a prévenu Nasrallah.

Des membres de la défense civile transportent Elie Brakhya, cameraman de la chaîne de télévision Al-Jazeera au Qatar, blessé par un bombardement israélien (Photo, AFP).

Selon les analystes, l'entrée du Hezbollah dans le conflit risque d'avoir une réaction en chaîne, encourageant – voire obligeant – ses alliés en Syrie, en Irak, au Yémen et en Iran à se joindre à la mêlée, ce qui ne serait pas de bon augure pour Washington et ses alliés régionaux.

Quelques heures à peine après que le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré le Premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani, à Bagdad ce week-end pour tenter d'éviter une aggravation de la guerre, une milice chiite irakienne a tiré quatre obus de mortier contre les troupes américaines stationnées sur la base aérienne Al-Asad, dans l'ouest de l'Irak.

Les observateurs politiques considèrent que l'attaque visait à donner aux responsables et aux militaires américains un avant-goût de ce qui les attendrait si les États-Unis s'impliquaient directement dans un conflit régional aux côtés d'Israël.

Dans son discours de vendredi, Nasrallah a déclaré que les Houthis du Yémen continueraient à tirer des missiles vers le nord et que les milices irakiennes continueraient à prendre pour cibles les bases américaines en Irak et en Syrie.

Les dirigeants arabes ont appelé les États-Unis à soutenir un cessez-le-feu immédiat et à autoriser l'ouverture d'un corridor humanitaire afin d’aider les Palestiniens piégés dans la bande de Gaza, où plus de 10 000 personnes sont mortes depuis le déclenchement de l’offensive israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Lors d'une autre rencontre entre Blinken et Mikati à Amman, le Premier ministre intérimaire libanais a déclaré qu'Israël devait cesser sa politique de «terre brûlée» qui détruit des vies humaines et des villes.

Alors que les responsables américains ont publiquement appelé à la protection des civils à Gaza, aucun appel au cessez-le-feu n'a encore été lancé par Washington.

Pour l'instant, le conflit entre le Hezbollah et Israël n'a pas connu d'escalade au-delà des tirs de roquettes intermittents et des frappes aériennes de représailles à la frontière sud (Photo, AFP).

Dans son discours de vendredi, Nasrallah a prévenu que les navires de guerre américains ne dissuaderaient ni n'effraieraient ses combattants et a averti que si les États-Unis intervenaient directement dans la guerre, les Américains pourraient s'attendre à des attaques contre leurs bases militaires en Syrie, en Irak et ailleurs.

Pour l'instant, le conflit entre le Hezbollah et Israël n'a pas connu d'escalade au-delà des tirs de roquettes intermittents et des frappes aériennes de représailles à la frontière sud.

Cependant, une confrontation directe entre les deux parties entraînerait probablement le déplacement de centaines de milliers de civils libanais et causerait des dommages irréparables à une économie déjà en proie à une crise sans précédent.

«Il n'y a pas de bonne issue pour le Liban : la guerre sera destructrice à un moment où l'infrastructure médicale du pays est faible et où son économie et son système bancaire se sont effondrés», a écrit l'économiste Chehadi dans son article d'opinion.

«Le pays sera transformé en une nouvelle bande de Gaza, avec peu de chances de s'en remettre», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.