BEYROUTH : Un émissaire américain, Amos Hochstein, a appelé mardi à Beyrouth à un "retour au calme" à la frontière sud du Liban, théâtre depuis un mois de violences continues entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas palestinien.
"Les États-Unis ne veulent pas voir le conflit à Gaza s’intensifier et s’étendre au Liban", a déclaré M. Hochstein à l'issue d'une rencontre avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri.
"Le rétablissement du calme à la frontière sud est de la plus haute importance pour les États-Unis et devrait être la priorité absolue tant pour le Liban que pour Israël", a-t-il ajouté lors d'une visite impromptue au Liban.
La zone frontalière est le théâtre d'échanges de tirs quotidiens entre l'armée israélienne d'une part et le Hezbollah pro-iranien et ses alliés de l'autre, depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.
Le Hezbollah vise notamment des positions israéliennes à la frontière. Le Hamas et le Jihad islamique palestiniens ont mené des opérations d'infiltration et lancé plusieurs roquettes depuis le Liban.
Israël répond par des bombardements sur le sud du Liban.
Depuis le 7 octobre, 83 personnes ont péri du côté libanais et huit du côté israélien.
Parmi les morts du côté libanais figurent 61 combattants du Hezbollah et au moins 11 civils, dont une femme et ses trois petites-filles âgées de 10 à 14 ans, tuées dimanche dans une frappe qui a visé leur voiture, selon un décompte de l'AFP.
Côté israélien, six soldats et deux civils ont été tués selon les autorités.
Mardi, des centaines d'habitants du village de Blida au Liban sud ont participé aux funérailles des quatre victimes, membres de la famille d'un journaliste qui les précédait dans sa propre voiture et a été blessé.
M. Hochstein a souligné la nécessité de mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée après la guerre ayant opposé en 2006 Israël au Hezbollah et qui demande au gouvernement libanais d'étendre son autorité sur tout le territoire national, ainsi que le désarmement du parti chiite.
Dans son premier discours depuis le début du conflit, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait estimé vendredi que "toutes les options" étaient sur la table et que l'éventualité "d'une guerre totale" était "réaliste".
Il avait aussi mis en garde Israël contre la "bêtise" que représenterait une attaque contre le Liban, ajoutant que l'arrêt de "l'agression contre Gaza" empêcherait un conflit régional.
La guerre, entrée dans son deuxième mois mardi, a déjà fait plus de 10 000 morts à Gaza pilonnée par l'armée israélienne, selon le Hamas.
Depuis le 7 octobre et l'attaque du Hamas sur le sol israélien qui a déclenché cette guerre, plus de 1 400 personnes sont mortes, en majorité des civils tués ce jour-là, selon les autorités israéliennes. Plus de 240 otages ont été enlevés, selon Israël.