Le grand mufti du Liban place ses espoirs de paix dans les sommets de Riyad sur Gaza

Des dizaines de personnes ont manifesté devant Dar al-Fatwa à Beyrouth jeudi, obligeant l'ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, à reporter une visite prévue au grand mufti du pays, le cheikh Abdel Latif Derian (Photo, X/@LynnnnnKhatib).
Des dizaines de personnes ont manifesté devant Dar al-Fatwa à Beyrouth jeudi, obligeant l'ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, à reporter une visite prévue au grand mufti du pays, le cheikh Abdel Latif Derian (Photo, X/@LynnnnnKhatib).
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Publié le Vendredi 10 novembre 2023

Le grand mufti du Liban place ses espoirs de paix dans les sommets de Riyad sur Gaza

  • Les manifestations concernant la politique de Washington en faveur d’Israël obligent l'ambassadrice américaine à reporter sa visite de Derian
  • Derian a déclaré qu'il était important que les États-Unis mettent fin à leur soutien à l'agression israélienne dans la bande de Gaza

BEYROUTH: Le grand mufti du Liban, le cheikh Abdel Latif Derian, a exprimé jeudi l'espoir que les sommets des nations arabes et islamiques organisés par l'Arabie saoudite ce week-end pour discuter du conflit de Gaza aboutiront à des résultats positifs.

Derian a affirmé que le Liban et son peuple sont solidaires du peuple palestinien.

Ces commentaires ont été faits alors que des dizaines de personnes manifestaient devant Dar al-Fatwa à Beyrouth jeudi, obligeant l'ambassadrice américaine au Liban, Dorothy Shea, à reporter la visite qu'elle devait rendre au chef religieux.

Les manifestants ont brandi des drapeaux palestiniens et scandé des slogans accusant les États-Unis d'être «complices des massacres perpétrés par Israël contre les Palestiniens de la bande de Gaza».

Un manifestant a déclaré: «Nous sommes ici pour empêcher l'ambassadrice des États-Unis de rencontrer le mufti. Elle ne doit pas être reçue ou accueillie.»

Le service de presse de Dar al-Fatwa a déclaré que la visite de Shea avait été reportée à la demande de son bureau.

L'ambassadrice américaine se serait entretenue avec des responsables libanais pour discuter de l'abstention du Liban de soutenir le Hamas lors du sommet arabe.

Selon sa position officielle, le Liban «condamne fermement la guerre génocidaire commise par Israël à Gaza et souligne la nécessité d'œuvrer au niveau international afin de pousser Israël à adopter un cessez-le-feu immédiat».

Dans une déclaration faite jeudi, Derian a signalé qu'il était important que les États-Unis mettent fin à leur soutien à l'agression israélienne dans la bande de Gaza.

Il a appelé Washington à faire pression sur Israël pour qu'il impose un cessez-le-feu, qu'il adopte une trêve humanitaire et qu'il permette l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations touchées à Gaza.

Les menaces de lancer «des bombes sismiques ou atomiques sur Gaza n'effrayeront pas les nations arabes et islamiques, mais renforceront leur foi en leurs droits», a averti Derian.

Il a ajouté que les problèmes de la région ne seront résolus que lorsque le peuple palestinien opprimé sera traité équitablement.

«La justice ne prévaudra que par l'établissement d'une Palestine libre et indépendante, avec Jérusalem comme capitale, ses mosquées et ses églises, afin que la Palestine puisse rester la terre de la paix et de la coexistence dans la région», a-t-il précisé.

Derian a mis en garde contre la poursuite de l'agression israélienne au Liban-Sud, affirmant que le peuple libanais «reste uni contre la criminalité brutale et barbare qui se manifeste par le meurtre d'enfants et de femmes».

Journalistes palestiniens tués

Les tensions se sont accrues à la frontière sud du Liban, l'artillerie israélienne ayant pris pour cible jeudi les abords des villages libanais de Rmeich, Aïta al-Chab, Ramyah et Bait Lif.

Les forces israéliennes ont frappé la zone d'El-Kroum, à la périphérie du village de Mhaibib, avec un missile de drone.

Des incendies ont également éclaté dans les villages de Ramyah et d’Aïta al-Chab après des tirs d'obus incendiaires israéliens.

Le Hezbollah a pris pour cible l'avant-poste israélien de Zarit, y mettant le feu. Il a également pris pour cible un avant-poste israélien dans le village libanais occupé de Hounin et l'avant-poste de Ramim situé face au village de Markaba, ce qui a conduit l'armée israélienne à bombarder les abords des villages de Houla et de Markaba.

Les médias israéliens ont rapporté qu'un missile anti-blindage a été lancé depuis le Liban en direction de Margaliot, dans la région de Galilée.

Des avions de reconnaissance israéliens ont été vus au-dessus de nombreux villages du sud du Liban, ainsi que des villages adjacents à la Ligne Bleue jusqu'à Tyr, et au-dessus de la rivière Litani.

Pendant ce temps, des dizaines de journalistes, de personnalités des médias et de photographes se sont rassemblés devant le monument des martyrs dans le centre de Beyrouth, dans le cadre d'une manifestation organisée par l'Ordre des journalistes, le Syndicat des rédacteurs de presse et l'Union des photographes de presse au Liban.

Le rassemblement a eu lieu après que le nombre de journalistes palestiniens tués s'est élevé à 42, dont le reporter et photographe libanais Issam Abdallah, tué par une frappe de l'armée israélienne alors qu'il travaillait à la frontière méridionale du Liban.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.