Israël refuse tout cessez-le-feu un mois après une guerre dévastatrice

Des enfants palestiniens courent alors qu'ils fuient les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 novembre 2023. (Photo, AFP)
Des enfants palestiniens courent alors qu'ils fuient les bombardements israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 novembre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 07 novembre 2023

Israël refuse tout cessez-le-feu un mois après une guerre dévastatrice

  • Dans la nuit, les bombardements aériens israéliens contre le territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas ont continué de plus belle, tuant plus de 100 personnes selon le ministère de la Santé du Hamas
  • Sous une couverture aérienne, les troupes israéliennes au sol ont continué de progresser dans la bande de Gaza après avoir encerclé la ville de Gaza et coupé le territoire en deux, selon l'armée

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rejeté un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas entrée mardi dans son deuxième mois, malgré les appels répétés à une trêve humanitaire à Gaza et un bilan de plus de 10.000 morts selon le mouvement islamiste.

Dans la nuit, les bombardements aériens israéliens contre le territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas ont continué de plus belle, tuant plus de 100 personnes selon le ministère de la Santé du Hamas.

Sous une couverture aérienne, les troupes israéliennes au sol ont continué de progresser dans la bande de Gaza après avoir encerclé la ville de Gaza et coupé le territoire en deux, selon l'armée.

"Il n'y aura pas de cessez-le-feu à Gaza sans la libération de nos otages", a dit M. Netanyahu dans un entretien avec la chaîne américaine ABC News lundi soir, un mois après que des centaines de combattants du Hamas ont mené le 7 octobre l'attaque la plus meurtrière de l'histoire d'Israël.

Plus de 1.400 personnes y ont péri d'après les autorités, majoritairement des civils tués le jour de l'attaque. Le Hamas a également fait plus de 240 otages, emmenés à Gaza.

"Concernant les petites pauses tactiques, une heure par-ci, une heure par-là, nous les avons déjà eues", a ajouté M. Netanyahu, en référence à une déclaration de la Maison Blanche évoquant la "possibilité de pauses tactiques" pour permettre aux civils de fuir les combats et la circulation des aides humanitaires.

Alors qu'Israël a retiré unilatéralement de Gaza en 2005 ses soldats et les colons après 38 ans d'occupation, M. Netanyahu a affirmé que son pays prendrait "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire palestinien après la guerre.

Car "lorsque nous n'avons pas cette responsabilité, nous assistons à l'éruption de la terreur du Hamas", une organisation qualifiée de "terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne, a ajouté M. Netanyahu qui a juré d'anéantir le Hamas.

«Une crise de l'humanité»

Les Nations unies, les ONG, les dirigeants du monde arabe, et d'autres pays à travers le monde, appellent sans cesse à un cessez-le-feu, une idée non soutenue par Washington qui pousse pour des "pauses humanitaires" et insiste sur le droit d'Israël à se défendre.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réclamé d'urgence un "cessez-le-feu humanitaire" dans le petit territoire palestinien, transformé en "cimetière pour les enfants". "Le cauchemar à Gaza est plus qu'une crise humanitaire, c'est une crise de l'humanité", a-t-il dit.

Les bombardements israéliens contre Gaza ont fait 10.022 morts, en majorité des civils incluant plus de 4.000 enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas fourni lundi.

"Des milliers et des milliers de civils sont tués (...) Nos hommes ont été tués. Nos volontaires ont été tués", a déclaré le chef du Croissant-Rouge palestinien, Younis Al-Khatib.

M. Guterres a également réitéré sa condamnation des "actes terroristes odieux" du Hamas le 7 octobre et fustigé ce mouvement qui utilise "les civils comme boucliers humains et continue à tirer des roquettes vers Israël sans distinction".

Dimanche soir, l'armée israélienne a annoncé l'intensification de sa campagne de bombardement qui doit durer "plusieurs jours", parallèlement à une offensive terrestre lancée le 27 octobre.

Les affrontements au sol les plus intenses se déroulent dans le nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza qui abrite selon Israël le "centre" du Hamas.

Ces dernières 24 heures, "les troupes ont sécurisé un bastion militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, saisissant missiles, lanceurs antichars, des armes et divers matériels de renseignement", selon un communiqué militaire. En coordination avec les troupes au sol des avions de combat bombardent des "cellules terroristes".

«Oui j'ai peur»

Près de la frontière avec Gaza, de jeunes soldats israéliens affichent leur "fierté" de servir leur pays, sans cacher leurs craintes.

"Oui, j'ai un peu peur d'y aller. On ne sait pas si on va en revenir vivants", lâche un soldat de 20 ans, dont la censure militaire interdit de publier le nom. "Nous ferons ce que nous avons à faire, mais c'est un endroit terrible où aller".

Au moins 30 soldats israéliens, selon l'armée, ont été tués depuis le 27 octobre.

Les bombardements israéliens éprouvent durement les quelque 2,4 millions de Palestiniens, piégés dans le territoire de 362 km2 et privés de livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture par le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre, alors que Gaza était déjà soumise à un blocus israélien depuis plus de 16 ans.

Ils ont aussi poussé sur les routes 1,5 million de personnes, selon l'ONU.

«Un million de tremblements de terre»

"C'était comme un million de tremblements de terre combinés (...). Nous n'avons reçu aucun avertissement, rien, et soudain nous avons été surpris par des missiles qui nous tombaient sur la tête, sans arrêt", a raconté Saad Abou Sariya après des frappes israéliennes sur Rafah (sud).

M. Guterres a déploré lundi l'aide insuffisante arrivant par Rafah, point de passage avec l'Egypte. Avec 569 camions depuis le 21 octobre, "le goutte à goutte d'aide n'est rien face à l'océan de besoins".

Lundi, un nombre indéterminé de blessés et de binationaux ont pu passer en Egypte via Rafah, marquant une reprise des évacuations.

Alors que la communauté internationale craint une extension du conflit, le Pentagone a annoncé qu'un sous-marin avait été déployé au Proche-Orient, à titre de dissuasion.

A la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne d'une part, et le Hezbollah et ses alliés incluant le Hamas, de l'autre. Le Hamas au Liban a affirmé avoir tiré lundi 16 roquettes sur le nord d'Israël.

Les violences se sont également multipliées en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après l'Autorité palestinienne.


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).