Deux morts en France sur le passage de la tempête Ciaran qui s'évacue par le nord

Cette photographie montre un pin tombé sur une voiture à La Baule-les-Pins, un quartier de La Baule-Escoublac, dans l'ouest de la France, le 2 novembre 2023, alors que la tempête Ciaran frappe la région (Photo, AFP).
Cette photographie montre un pin tombé sur une voiture à La Baule-les-Pins, un quartier de La Baule-Escoublac, dans l'ouest de la France, le 2 novembre 2023, alors que la tempête Ciaran frappe la région (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 03 novembre 2023

Deux morts en France sur le passage de la tempête Ciaran qui s'évacue par le nord

  • La tempête Ciaran a gagné le nord de l'Hexagone jeudi soir, mais de fortes précipitations et des vents soutenus sont encore attendus vendredi dans le Sud-Ouest et en Corse
  • D'importantes perturbations persistent sur les réseaux électriques et de transport

LILLE: Deux morts et de nombreux dégâts: après avoir balayé le nord-ouest du pays avec des vents qui ont atteint les 200 km/h, la tempête Ciaran a gagné le nord de l'Hexagone jeudi soir, mais de fortes précipitations et des vents soutenus sont encore attendus vendredi dans le Sud-Ouest et en Corse.

D'importantes perturbations persistent sur les réseaux électriques et de transport.

Tôt vendredi, six départements restent en vigilance orange aux deux extrémités de la France: le Pas-de-Calais pour les crues, la Gironde pour le vent, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques à la fois pour pluie-inondation, vent et vagues-submersion.

L'ensemble de la Corse est en orange pour le vent, et la Corse-du-Sud aussi pour risque de crues et de vagues-submersions, selon Météo-France.

A l'origine de deux décès en France, Ciaran en a entraîné au moins cinq autres en Europe, causés par des chutes d'arbres: deux en Belgique, dont un enfant ukrainien de 5 ans, un en Espagne, en plein centre de Madrid, un en Allemagne et un aux Pays-Bas.

En France, un chauffeur routier quinquagénaire a été tué par un arbre tombé sur son poids lourd dans l'Aisne.

Au Havre, un septuagénaire "a fait une chute mortelle après avoir été heurté par les volets de l'habitation suite à des vents violents", selon le ministère de l'Intérieur.

"La dépression et la tempête Ciaran se décalent petit à petit vers le nord et s'éloignent progressivement de notre pays", a expliqué jeudi après-midi le prévisionniste de Météo-France François Gourand, estimant que "le plus gros" était passé.

«Haché menu»

En raison des intempéries, en Corse-du-Sud, 240 clients et employés du camping de Sagone, en grande partie inondé, ont été évacués par les services de secours, a indiqué la préfecture. Dix personnes ont également été évacuées à la marina de Porto où d'importants dégâts matériels dus notamment à la montée des eaux ont été enregistrés.

Dans l'ensemble de la France vers 18H00 jeudi, Enedis recensait 684.000 foyers étaient toujours privés d'électricité en France.

"Dans certains endroits en Bretagne et en Normandie, le réseau a été haché menu. (...) Nous sommes dans un événement exceptionnel", a décrit la présidente d'Enedis, Marianne Laigneau, lors d'une visite à Saint-Lô.

"Plus d'un million de personnes" ont également été privées de réseau mobile, a indiqué le ministre délégué chargé du Numérique Jean-Noël Barrot.

Dans le Pas-de-Calais, des communes du Calaisis et du Boulonnais et des routes départementales ont été inondées mais aucune évacuation n'a été nécessaire.

Sur le littoral nord de la France, les associations d'aide aux exilés s'inquiètent que des centaines d'entre eux soient contraints de rester dehors, sous tente dans des campements précaires, faute de places d'hébergement d'urgence suffisantes, malgré l'ouverture de gymnases et de hangars.

Selon la préfecture de région, 980 ont été "mis à l'abri".

Catastrophe naturelle

Concernant les transports, l'aéroport de Brest, qui espérait initialement rouvrir jeudi matin, ne rouvrira finalement que vendredi matin, à 6H00, a annoncé sa direction.

A Coquelles, dans le Pas-de-Calais, le toit du terminal passagers du tunnel sous la Manche a été arraché et la zone évacuée.

Dans les Hauts-de-France, le trafic TER restera "complètement interrompu" vendredi matin et "très perturbé" l'après-midi en raison de "dégâts très importants". Des lignes de TGV, notamment dans l'ouest, resteront aussi à l'arrêt vendredi.

Sur le passage de Ciaran, des vents violents ont mis à terre de nombreux arbres et abîmé des toitures.

"Ça a soufflé dur, je n'ai jamais connu ça", a dit à l'AFP Marc Fedini, premier adjoint de Périers, commune de 2.360 habitants dans la Manche, où des ardoises parsèment des rues. "Une toiture s'est complètement envolée", a-t-il témoigné.

Des habitants ont sorti les tronçonneuses pour couper des arbres tombés, tandis que de nombreuses équipes sont à pied d'œuvre un peu partout pour dégager les voies de circulation.

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a fait savoir sur France Inter que la tempête "répond aux critères" de catastrophe naturelle et que la décision concernant son déclenchement devrait être prise dans les prochaines heures.

Plusieurs records absolus de vent ont été battus dans le Finistère, avec 193 km/h à Plougonvelin ou encore 155 km/h à Brest.

Le préfet de ce département, Alain Espinasse, a évoqué des rafales "à 207 km/h à la pointe du Raz, du jamais vu" sur une station météo installée sur un sémaphore, qui ne fait pas référence pour Météo-France.

A Brest, les dégâts matériels sont considérables avec des dizaines d'arbres déracinés, des centaines de branches tombées au sol, rendant certaines rues impraticables.

La toiture d'un lycée et celle du stade Francis Leblé ont été endommagées. Une grue s'est cassée en deux dans le centre-ville, le bras pendant dans le vide.

Toujours dans le Finistère, où l'interdiction générale de circuler a été levée en fin de journée, des difficultés persistent sur le réseau routier secondaire. Dans les Côtes-d'Armor et la Manche, les poids lourds peuvent de nouveau circuler.


Bardella exige de Barnier que «  les sujets du Rassemblement national » soient pris en compte par le futur gouvernement

Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement. (AFP)
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  • Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République
  • Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite

PARIS: Jordan Bardella, en déplacement à la foire de Chalons-en-Champagne, a exigé samedi du nouveau Premier ministre Michel Barnier que "les sujets du Rassemblement national" soient pris en compte par le futur gouvernement, estimant que le locataire de Matignon était "sous surveillance".

"Monsieur Barnier est aujourd'hui à la tête d'un futur gouvernement fragile dans lequel il devra intégrer dans les préoccupations, dans l'action qui seront les siennes, les sujets qui sont ceux du Rassemblement national", a déclaré Jordan Bardella à la presse.

"Je souhaite que le Premier ministre et le futur gouvernement puissent non seulement se mettre au travail, mais qu'ils puissent être attentifs aux exigences qui sont désormais les nôtres. Et je crois qu'à compter de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance (...) d'un parti politique qui est désormais incontournable dans le jeu parlementaire", a-t-il ajouté.

Michel Barnier, sans majorité absolue, sera sous la menace permanente d'une motion de censure du Rassemblement national, loin des périodes de cohabitation sous la Ve République.

M. Barnier "a exprimé un certain nombre d'inquiétudes lors de la primaire (de la droite en 2021) sur la question de l'immigration, avec des positionnements extrêmement forts. Maintenant, nous attendons sur les questions de sécurité migratoire et sur la question du pouvoir d'achat que les sujets que nous avons portés puissent aussi se retrouver dans la politique qu'il va conduire", a ajouté le patron du RN.

Sur TF1 vendredi soir, Michel Barnier a vanté sa "capacité à négocier" et assuré qu'il "respectait" les électeurs du Rassemblement national même s'il n'a "rien en commun" avec le parti d'extrême droite.

"Nous avons, nous aurons sans doute un rôle d'arbitre dans les prochains mois et à compter d'aujourd'hui", a assuré le chef du RN, car "la vie politique dans son fonctionnement ne peut plus se passer d'un mouvement politique qui compte 143 députés à l'Assemblée nationale".

Il a précisé qu'entre Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre, et "Monsieur Barnier, moi je fais le choix de rendre possible le moindre mal et il nous a été préférable de porter le bénéfice du doute plutôt sur M. Barnier que sur Mme Castets".

Mais cela "ne veut pas dire que nous nous interdisons toute forme de censure au cours des prochains mois", a-t-il prévenu.


Une cinquantaine de migrants secourus dans la Manche, dont l'un tombé à l'eau

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source. (AFP)
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  • Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau
  • Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau

LILLE: Une cinquantaine de migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre ont été secourus samedi matin au large de Berck (Pas-de-Calais), dont l'un était tombé à l'eau, et des recherches ont été menées pour retrouver deux disparus potentiels, a indiqué la préfecture maritime dans un communiqué.

Un migrant à bord de cette embarcation a signalé au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) Gris-Nez qu'une personne était tombée à l'eau, a relaté la préfecture de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué, quatre jours après un naufrage meurtrier dans la Manche.

Les secours sont parvenus à relocaliser et à récupérer cette personne "consciente". Elle a été "déposée à terre et prise en charge par la structure mobile d'urgence et de réanimation (Smur)", a ajouté la Premar.

Cinquante-sept personnes présentes à bord de l'embarcation ont par ailleurs demandé de l'aide mais une quinzaine ont "refusé l'assistance" et "poursuivi leur route sous une surveillance adaptée" des secours, a relaté cette même source.

"Compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d'actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l'Etat (...) le choix est fait de les laisser poursuivre leur route", a expliqué la Premar dans son communiqué.

Une fois l'opération de sauvetage terminée, des personnes secourues ont informé les secours "que deux personnes" étaient "tombées à mer" pour "venir en aide à la première personne tombée à l'eau".

Des recherches ont alors été menées par des moyens maritimes, aéronautiques et terrestres "pour tenter de retrouver d'autres éventuelles personnes à la mer", mais "les deux autres personnes signalées comme potentiellement tombées à l'eau n'ont pas pu être relocalisées et récupérées", a résumé la Premar.

Le secteur ayant été "intégralement investigué", le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord a décidé "d'interrompre les recherches". Une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer.

Mardi, au moins douze migrants sont morts en tentant de traverser la Manche quand l'embarcation sur laquelle ils se trouvaient s'est disloquée.

Depuis janvier 2024, au moins 37 personnes ont perdu la vie dans ces traversées, ce qui en fait l'année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche.


Un homme tue sa compagne et ses deux enfants en Seine-et-Marne

Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme »  parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
Cette photographie montre un papier portant l'inscription « Une femme » parmi d'autres bateaux en papier portant les âges et les prénoms des victimes de féminicides flottant le long de la Seine lors d'un hommage aux 900 féminicides survenus depuis l'élection de l'actuel président de la République française, à Paris, le 14 mai 2024. (AFP)
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  • L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue
  • La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun

PARIS: Un homme a tué à coups de couteau sa compagne et ses deux enfants, âgés de un et cinq ans, à Mormant, en Seine-et-Marne, a appris l'AFP samedi de sources proches du dossier.

L'homme a été interpellé aux alentours de 6H00 par un policier hors service alors qu'il venait de prendre à partie un autre homme dans la rue, a précisé l'une des sources.

L'homme a alors indiqué "avoir tué sa famille", a-t-elle ajouté.

La Section de recherches de Paris a été chargée de l'enquête, en co-saisine avec la Brigade de recherches de Melun.

Contacté par l'AFP, le parquet de Melun n'avait pas donné suite pour l'heure.

En 2023, plus de 60 enfants ont été tués par leurs parents, selon La Voix de l'Enfant, une association qui réalise un décompte à partir des cas rapportés dans les médias. Un rapport remis au gouvernement en 2019 estimait qu'un enfant était tué tous les cinq jours.

En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y a eu 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022.