En France se dessine la «plus grande» usine de panneaux solaires d'Europe

Vue d'une centrale solaire hybride, avec des panneaux solaires au sol et flottants, à Montpezat, à environ 25 km d'Agen, dans le sud-ouest de la France, le 21 septembre 2023. (Photo de PHILIPPE LOPEZ / AFP)
Vue d'une centrale solaire hybride, avec des panneaux solaires au sol et flottants, à Montpezat, à environ 25 km d'Agen, dans le sud-ouest de la France, le 21 septembre 2023. (Photo de PHILIPPE LOPEZ / AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 01 novembre 2023

En France se dessine la «plus grande» usine de panneaux solaires d'Europe

  • Lorsque l'usine tournera à plein régime, l'usine, qui nécessite un investissement de 709 millions d'euros, assurera l'indépendance énergétique «d'un million de foyers par an», insiste le président d'HoloSolis
  • En décembre, HoloSolis effectuera sa demande de permis de construire ainsi que d'ICPE pour un démarrage des travaux prévu au deuxième trimestre 2024, et un début de production en 2025

HAMBACH: Prêts pour la "troisième révolution industrielle": le projet de construction de ce qui est présenté comme la plus grosse usine de panneaux photovoltaïques d'Europe prend forme en Moselle, dans l'Est de la France, avec des habitants a priori favorables.

Sur l'Europôle 2 Sarreguemines-Hambach, un terrain "clés en main", déjà terrassé, attend le début des travaux d'implantation de cette nouvelle usine présentée par HoloSolis, l'entreprise porteuse du projet, comme "la plus grande d'Europe".

Lorsqu'elle tournera à plein régime, l'usine, qui nécessite un investissement de 709 millions d'euros, assurera l'indépendance énergétique "d'un million de foyers par an", insiste Jan Jacob Boom-Wichers, le président d'HoloSolis, émanation du groupe européen InnoEnergy.

Avec une capacité de cinq gigawatts, elle pourra créer 10 millions de panneaux par an.

Des chiffres qui interpellent les riverains, intéressés par le projet.

Durant la concertation, qui s'est achevée mardi, une trentaine d'habitants ont interrogé, sur le terrain de la future usine, l'équipe d'HoloSolis à propos des bâtiments qui seront construits: quelle sera leur taille? Seront-ils bruyants? Vont-ils rejeter des odeurs ? D'autres redoutent l'implantation d'un site Seveso présentant des risques d'accidents majeurs, alors qu'un autre est déjà présent à proximité.

Jan Jacob Boom-Wichers tente de rassurer et de montrer comment fonctionnera le site: d'un côté sera placée l'unité de fabrication des cellules photovoltaïques, de l'autre l'assemblage.

«Révolution industrielle»

Ce même site avait déjà porté un projet similaire du norvégien REC Solar, pour un investissement de 681 millions d'euros devant créer au moins 1.500 emplois. Il avait été abandonné en 2022.

REC Solar avait déjà recueilli de nombreux avis favorables, comme celui de l'Association de défense contre la pollution de Sarreguemines et environs (ADPSE), qui émettait toutefois des réserves sur l'utilisation de l'eau par le site, jugée trop élevée.

"Globalement, nous soutenons ce projet qui s'inscrit dans une logique vertueuse pour la transition énergétique", a indiqué à l'AFP la porte-parole de l'ADPSE, Isabelle Hoellinger. Comme pour le projet précédent, l'attention de l'association "se porte prioritairement sur la bonne utilisation de l'eau".

Lors du sommet Choose France en mai dernier, le ministre français de l'Industrie Roland Lescure saluait la production prochaine de "panneaux photovoltaïques Made in France", alors que "pendant des années, on a subventionné des panneaux photovoltaïques qui étaient faits au bout du monde".

"Notre monde change, on est en train de vivre la troisième révolution industrielle", assure M. Boom-Wichers. Selon lui, l'Est de la France a été acteur de la première "avec le charbon", mais la deuxième, celle du pétrole, a échappé à l'Europe.

En 2022, 900 milliards d'euros ont été donnés à des nations extra-européennes pour "faire venir du gaz et du pétrole", rappelle-t-il.

1 700 emplois 

Lors du dernier atelier de la concertation publique, une habitante retraitée de Willerwald --village dont les premières maisons sont situées à moins de 600 mètres du site-- a demandé si des quotas de panneaux solaires pourraient être réservés aux riverains.

"Mon marché favori, c'est le résidentiel", explique M. Boom-Wichers, avec des installateurs locaux et des distributeurs fidèles dans leurs commandes.

Quant à la matière première, et notamment au verre des panneaux, "on souhaite qu'il vienne d'Europe", assurent les porteurs du projet.

L'usine emploiera à terme 1.700 personnes. Et la technicité demandée a aussi justifié, selon Jan Jacob Boom-Wichers, le choix de cette implantation parmi 40 sites dans six pays: "La population a l'habitude de travailler dans des usines" et dispose "d'un savoir-faire unique", souligne-t-il auprès de l'AFP.

En décembre, HoloSolis effectuera sa demande de permis de construire ainsi que d'ICPE (Installation classée protection de l'environnement), pour un démarrage des travaux prévu au deuxième trimestre 2024, et un début de production en 2025.


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Short Url
  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Short Url
  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.